ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES- CROISSANCE 2020- ETUDE BANQUE MONDIALE
Dans les pays
exportateurs de pétrole de la région
Mena, la croissance devrait reculer de 5% en raison de la chute des prix du
pétrole, contre une croissance de 2% annoncée dans les prévisions de
janvier (2020)
Le choc économique lié à la chute des
prix du pétrole et à l’épidémie de Covid-19
sera plus violent qu’attendu. Dans ses “Perspectives économiques mondiales”
publiées lundi 8 juin 2020, la Banque
mondiale anticipe une baisse de -6,4% de la croissance algérienne en 2020
contre une prévision initiale de -5,2% de son institution jumelle, le FMI en
l’occurrence. Un énorme trou d’air ! Dans sa loi de finances complémentaire
pour 2020, le gouvernement prévoyait plutôt une baisse de -2,63% de la
croissance cette année, contre une croissance positive de 1,8 % prévue dans la
loi de finances 2020.
Le repli de la croissance en
Algérie devrait être plus prononcé que la moyenne
régionale (Afrique du Nord et Moyen-Orient) estimé par la Banque mondiale à
-4,2%. Cette institution financière fait remarquer que l’Algérie et l’Irak sont
les pays exportateurs de pétrole les plus vulnérables et les
plus fragilisés par le double choc coronavirus-chute des cours du brut.
“Les économies d'Algérie et d'Irak continuent
d’être aux prises avec les conséquences de la baisse
des prix du pétrole et les vulnérabilités
structurelles”, notent les experts de l’institution de Bretton
Woods dans la version actualisée des “Perspectives
économiques mondiale”.
La forte baisse de la demande mondiale de pétrole a réduit les exportations
des pays producteurs, ce qui a eu des répercussions sur les secteurs non
pétroliers, lit-on dans ledit rapport qui souligne que cette situation est
aggravée par des problèmes structurels de longue date qui freinent la
croissance.
Dans les pays exportateurs de pétrole de la
région Mena, la croissance devrait reculer de 5% en raison de la chute des
prix du pétrole, contre une croissance de 2% annoncée dans les prévisions de
janvier. “L’activité économique des pays exportateurs de pétrole a
ralenti sur tous les fronts, la forte baisse de la demande mondiale de pétrole
ayant contribué à l’effondrement des prix, à quoi s’ajoutent les perturbations
liées à la pandémie.
Les pays importateurs de pétrole accusent également un ralentissement
économique du fait que les perturbations et restrictions liées au coronavirus
limitent les possibilités touristiques et que la forte baisse de la demande
extérieure a réduit d’autant les exportations”, soulignent les experts de
l’institution de Bretton Woods.
Une forte incertitude pèse sur les prévisions, note la Banque mondiale qui
n’exclut pas une aggravation de la situation, d’autant plus que les risques
sont “très orientés à la baisse”.
À la faiblesse des cours du brut viennent s’ajouter les mesures de
réduction de la production pétrolière auxquelles
sont astreints nombre de pays exportateurs dans le
cadre de l’accord de limitation de l’offre pétrolière, conclu le 12
avril dernier.
Ces mesures “vont considérablement freiner
la croissance”. La faiblesse persistante des prix du pétrole
réduirait un espace budgétaire déjà limité, ainsi que les investissements,
estime la Banque mondiale qui fait constater, par ailleurs,
que les risques de conflit restent élevés dans la région.