VIE POLITIQUE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
RECUEIL TEMOIGNAGES SID ALI SEMIANE- « OCTOBRE.ILS PARLENT »
Octobre. Ils parlent
. Recueil de témoignages conçu, et dirigé par Sid Ahmed Semiane .Editions Le Matin, Alger 1998, 287 pages, ????dinars
« Le feu a duré cinq jours, cet
octobre –là.Cinq jours d’enfer, d’émeutes et de
répression dure, sanglante. Alger sentait la bombe lacrymogène. Toutes les
villes de l’intérieur du pays avaient basculé dans la plus grande agitation
qu’a connu l’Algérie depuis l’indépendance. Ici, le
récapitulatif de ces événements , avec un retour sur
leur détonateur que fut le fameux discours de Chadli du 19 septembre. Des
émeutiers et torturés racontent, dix ans après, la tornade d’octobre….. ».
Mais , aussi, des acteurs et des observateurs (on
pouvait difficilement n’être que spectateurs quel qu’était notre statut ou
l’endroit) de la tragédie.
L’Auteur : Ancien enfant terrible de
la presse algérienne dont il a signé, quoi qu’il dise, l’une des pages les plus
exaltantes comme chroniqueur S.a.s pour ceux qui ont très longtemps
apprécié ses chroniques soit dans « Le Matin » soit dans
« Liberté » .Un artiste protéiforme
difficile à enfermer dans une case. Ecrivain, cinéaste, photographe, parolier,
il a plus d’une corde à son arc.
Sommaire : Préface (Mohamed Benchicou)/A
propos du témoignage de Mohamed Betchine
(« Lettre au Matin » , 29 août 1998)/Les
événements : « Les dix jours qui ébranlèrent l’Algérie »par
Abdelkrim Djilali, « chronologie de l’année 1988 », « le
discours du président Chadli du 19 septembre
1988 », « L’invention du courant réformateur » par Mustapha
Hammouche/ « Les enfants
d’octobre » :Témoignages, « Octobre 88.Plus jamais ça ! par
Dalila Morsly, « Un immense ratage » par Miloud
Brahimi, « Annexes : textes de la
LADH »/ Le Pouvoir (Contributions , entretiens et/ou
témoignages: Khaled Nezzar, El Hadi Khediri, Larbi Belkheir, Lakehal Ayat/ L’opposition : Mohamed Boudiaf à
travers une « Lettre à un ami » du 27 décembre 1990),
Abdelhamid Benzine, Said Sadi, El Hachemi
Chérif, Noureddine Boukrouh,
Louisa Hanoune / Les Islamistes :Par
Mohamed Issami (journaliste et sociologue spécialiste
de la question)/Les médias :Lazhari Labter, Abdou B., Hamid Kechad,
Mohamed Balhi, Khaled Mahrez/
Les artistes et les intellectuels : Mostefa Lacheraf,
Kateb Yacine, Waciny Larej,
Jean Pierre Lledo, Ali Silem,
Idir, Sadek Aissat
Extraits : « Octobre, c’est la haine des
jeunes à l’égard de la police…..Nous avions pourtant tout tenté pour la rendre
populaire……Nous avions relativement réussi à améliorer l’image de la police,
mais cela restait insuffisant .Il manquait quelque chose. Une carence dont
la police n’était toutefois pas l’unique responsable… » (El Hadi Khediri, p 101), « Dis-leur à tes journalistes de ne
plus parler de la jeunesse :elle n’existe
plus ! Quel jeune m’a dit ces mots, et où ? N’importe » ( Sadek Aissat,
p 285), « Chez nous en 1988, le chef de l’Etat s’est arrêté au milieu du
gué et n’a pas été au bout de la logique du scénario. Il fallait dissoudre le
Fln et la Dgps, du moment qu’on associe les deux
responsables lors de leur limogeage. C’est à dire qu’il n’y a plus de parti
unique ni de police politique et qu’on ouvre en conséquence la voie au
multipartisme »( Lakehal Ayat,
p 133), « La responsabilité du pouvoir d’avoir permis aux islamistes de
tenter de récupérer la colère populaire des journées d’octobre 1988 restera à
mettre en lumière. Mais il est important de noter que cela ne fut que
l’aboutissement logique des compromissions qui avaient commencé à la fin de la
décennie antérieure et quel qu’aurait été le machiavélisme du système pour ne
pas dire le choix délibéré de son camp » (Mohamed Issami, p 212)
Avis :A-t-il fait le tour de la question ?Pas si sûr ….
les réponses apportées par les uns et les autres, et celles qui ont
suivi, nous laissant ,encore aujourd’hui sur notre faim…. de vérité(s)…..287 pages chargées d’informations,
quelques révélations et surtout d’émotions, ce de qui en fait un ouvrage de
référence historique de première main!
Citations : « Réveiller Octobre 88, c’était
dévoiler de secrètes alliances entre le mal et le pire » (Mohamed Benchicou, p 8/Préface)