ENVIRONNEMENT- FAUNE- AUTRUCHE D’AFRIQUE
DU NORD
L’autruche d’Afrique du Nord — Struthio Camelus — est le plus grand oiseau vivant au monde qui peut
peser jusqu'à 150 kg, atteindre une hauteur de 2,50 m et vivre jusqu'à environ
60 ans.
L’autruche est le seul oiseau vivant au monde qui ne
possède que deux doigts par patte, le doigt extérieur, plus petit, étant
dépourvu de griffe. La tête, les deux tiers du coup et les pattes sont nus. Les
yeux sont gros par rapport aux dimensions de la tête et ornés de longs cils.
Incapable de voler, elle peut courir jusqu’à une vitesse de 60 km/h et
maintenir cette vitesse pendant 30 minutes. En fait, quand l’animal est anxieux
ou menacé, il tend à simuler la mort. Il étire alors son long coup au ras de la
terre et se trouve immobile pour se fondre dans l’environnement et laisser
passer le danger, d’où le mythe commun voulant que l’autruche, par peur,
enfouit sa tête dans le sable.
Dès le paléolithique inférieur, l’autruche existait en Afrique du Nord. Un seul
gisement toutefois a révélé sa présence : c’est celui de Ternifine
(ex-Palikao) dans la région de Mascara ; elle n’est pas signalée dans les
gisements atériens. En revanche, c’est en Algérie occidentale que sont le plus
souvent signalés les ossements d’autruche.
Cela dit, si la présence d’ossements dans les gisements et figurations
d’autruches sur les parois rocheuses voisines prouve bien que l’autruche a vécu
sur place, il est plus difficile d’affirmer que le fait de trouver des œufs
soit une preuve aussi péremptoire. Les œufs, en effet, auraient pu être obtenus
par voie d’échange… Mais lorsqu’on examine le contenu des escargotières
capsiennes, la fréquence des tests d’œufs d’autruche correspond à un fait de
civilisation. Or, les civilisations préhistoriques se caractérisent
généralement par l’emploi des matières premières trouvées sur place ou à des
distances relativement restreintes. A la même époque, les hommes de Mechta
el-Arbi ont employé d’une manière beaucoup moins systématique les œufs
d’autruche. Cela est dû, en partie du moins, au fait que l’autruche ne vivait
pas près de leurs campements ou dans leurs zones de chasse.
Victime de la civilisation
Toujours est-il que sur les sites archéologiques, l’autruche est souvent
présente par des fragments de coquille d’œuf, des rondelles d’enfilage et des
bouteilles entières. Elle a fourni un matériau à l’époque pour l’obtention de
bouteilles légères et résistantes en test d’œuf.
On peut imaginer dès lors l’importance de tels ustensiles pour des groupes
nomades se déplaçant sur de grandes distances et de surcroît sur un territoire
semi-aride où les sources d’eau sont précaires et dispersées, mais surtout
l’avantage qu’offre cette option de se procurer l’eau nécessaire en restant
loin des sources où les animaux viennent s’abreuver.
Victime de la «civilisation», l’autruche d’Afrique du Nord a disparu de cette
vaste région aux XIX et XXe siècles, comme l’éléphant qui y a aussi disparu
pendant l’époque romaine. Mais à l’inverse de celui-ci, l’oiseau réussit grâce
à son endurance et peut-être à une adaptation partielle à se maintenir dans
certaines zones du Sahara.
Il ne faudrait pas croire, cependant, que l’autruche dont le nom
scientifique -Struthio camelus
L…- évoque l’animal le mieux adapté aux conditions de vie dans le désert soit
originellement un animal saharien.
L’autruche y prospéra tant que le Sahara offrit des conditions de vie analogues
à celles des steppes qui le bordent aujourd’hui. La chasse l’ayant peu à peu
anéantie, la dernière fois qu’elle a été aperçue, c’est près de Hassi bel Guebbour et au sud
d’Ain Aménas en 1971 et 1973. Elle peut néanmoins
vivre en captivité. Des élevages existent pour ses plumes et sa chair.