HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
ESSAI BADJADJA ABDELKRIM- « LA BATAILLE DE CONSTANTINE… »
La
bataille de Constantine : 1836-1837. Essai de Badjadja Abdelkrim.
Chihab Editions, Alger 2016, 171 pages, 850 dinars.
Ahmed Ben Mohamed Chérif (Hadj Ahmed Bey) est né en 1787 à Constantine. Son
grand-père, Ahmed Bey El Kolli était un turc ayant régné à Constatine de 1756 à
1771. Le père d’Ahmed Bey , Mohamed Chérif, était un
kourougli, qui fut khalifa (lieutenant) du Bey Hossein de 1792 à 1795. De même
que son père , Mohamed Chérif , qui épousa une fille Bengana, Hadja Rokia qui donna
naissance à Ahmed Bey.
La maison natale , Dar Oum Noum se trouvait à
l’emplacemnt précis du Centre culturel de l’Anp (ex-Mess des officiers), en
face du Palais du Bey.
A dix-huit ans, il fut nommé Caid El Aouissi (chef des Haracta) par Abdallah
Bey (1805) ....C’est en août 1826 qu’il fut désigné par le Dey Hussein comme Bey de Constatine succédant ainsi au
fantasque Bey Manamani.
27 juin 1830 : Les troupes françaises débarquent sur les plages de Sidi
Fredj. Hadj Ahmed Bey se trouvait sur le champ de bataille avec ses hommes
....mais, on n ’écouta guère sa proposition d’une
autre stratégie que celle de l’Agha Ibrahim , le gendre du Dey.
Août 1830, la ville de Bône (Annaba) est prise par les Français ....avec,
pour objectif, de s’en servir de base de départ pour la conquête de
Constantine.
Première bataille de Constantine fin 1836 avec une armée française de
8 800 hommes .......face à une armée algérienne de 9 900 hommes
environ (dont 2400 défendant la ville) . La stratégie
constantinoise (défense de la ville, laisser venir l’ennemi, l’enfermer entre l’attaque ,grâce à une troupe battant la campagne, et la
défense) est payante et l’armée français
essuie une très lourde défairte
Deuxième bataille, en octobre 1837...mais ,cette
fois-ci, en raison surtout d’erreurs et de contradictions du commandement
constantinois, l’armée française (forte de 13 000 hommes) entre dans la
ville le 13 octobre face à une résitance populaire incroyable.
Ahmed Bey continuera la lutte plusieurs années de suite....juqu’en 1848.
Fait prisonnier, il mourra en captivité à Alger, le 30 août 1850. Il fut
enterré à la zaouia de Sidi Abderrahmane à Alger, laissant trois veuves et deux
filles.
L’Auteur :
Né à Constantine, conservateur des archives de de la wilaya de Constatine( 1974-1991) , il a été directeur des Archives de
la wilaya de Constantine, puis directeur général des Archives nationales de
1992 à 2001. Il a occupé plusieurs fonctions électives au sein des organes du
Conseil international des Archives. Auteur de plusieurs ouvrages et
communications
Avis :
L’ouvrage a déjà été publié dans des journaux (El Moudjahid puis An Nasr) en
1982, puis en 1984 (Editions Dar el Baath), mais il conserve intacte sa valeur
historique. Beaucoup d’éclairages, bien des questionnements.....Polémiques en
vue ?
Extraits :
«Les deux chefs de la résistance de l’époque (Emir Abdelkader et Hadj Ahmed
Bey) commirent la même erreur que celle de nos premiers ancêtres, Massinissa et
Syphax, deux princes berbères qui avaient choisi de s’entretuer au lieu de s’unir , en faisant alliance avec les deux
impérialismes de l’antiquité : Rome pour le premier, et Carthage pour le
second. Résultats des courses tant pour l’Antiquité que pour le début de la
période contemporaine : l’Algérie perdit son indépendance » (p 109),
« Il y a trop de lectures sur l’Emir Abdelkader, et peu ou pas sur Hadj
Ahmed Bey » (p 115),
Citations : « Les
ignorants ne savent pas combien l’archive est le moteur de la mémoire,
l’élément indispensable à l’écriture de l’histoire ; sans elle, pas
d’histoire » ( p 123) , « Le mythe des
« héros » est dangereux, surtout le jour où des vérités vont
apparaître pour éclabousser ceux que l’on croyait de preux chevaliers sans
reproche » (p 148)