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Ouvrage Taieb Chérif - "Mémoires d'un médersien "

Date de création: 02-06-2020 18:18
Dernière mise à jour: 02-06-2020 18:18
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HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH –OUVRAGE TAÏEB CHERIF- « MEMOIRES D’UN MÉDERSIEN…. »

Mémoires d’un médersien (1954-1962). Ouvrage de Taïeb Chérif, Editions Dahlab, Alger 2015, 190  pages , 480 dinars.

On a l’impression que l’auteur  avait un objectif  bien précis. Comme  pour s’acquitter d’une dette après une vie bien remplie  : à la mémoire d’un frère décédé au combat en 1959 ; pour dire à tous ceux qui ont été ses compagnons (d’internat), morts ou encore vivants, qu’il ne les a pas oubliés ; pour rendre hommage à tous les maîtres de l’Education nationale (algériens ou français) qui ont tout fait pour transmettre tout le savoir, avant toute chose, durant des années pourtant très difficiles....et pour tenter de suivre les traces d’un aîné, Mostefa Lacheraf, qui avait saisi (avec « Des noms et des Lieux ») l’importance  de la transcription et de la transmision des souvenirs , petits et grands, qui font le socle sociétal d’une Nation solidaire .

A travers le récit, assez simple ( chronologique)  et linéaire qui va de l’école coranique à l’école primaire à Ksar El Boukhari (Boghari selon les colons ) , avec ses cours d’arabe presque clandestins, grâce aux efforts d’un Cheikh (enseignant) admirable totalement investi dans la formation en arabe , Cheikh Mohamed Bayou. Souvent , se réveiller à quatre heures du matin, avant de se rendre à l’école publique française (dont la fin de parcours pour les « indigènes » était le certificat d’études primaires) , jusqu’aux épreuves (1955) d’examen pour la Médersa.....toujours grâce aux efforts du Cheikh. Succès aux examens...et entrée en classe de 6ème à Ben Aknoun. La grande aventure allait commencer, se terminant en classe de Math Elem’ en 1962.......parallèlement à une autre qui allait mener le pays à l’Indépendance.  Le reste est une toute autre histoire.....toujours en parallèle avec celle du pays. Peut-être un autre livre, moins anecdotique et plus analytique ?

L’Auteur : Ingénieur de l’Aviation, civile (Toulouse, 1970), ayant occupé plusieurs postes de responsabilité dans l’Aviation civile algérienne, il est , en 1992, membre du Cnt puis Secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur. A partir de 1998, il est Représentant de l’Algérie au Conseil de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (Oaci) , dont il devient Secrétaire général, premier Africain à ce poste. En 2006, il est réélu pour un deuxième mandat de trois ans.

Extraits :  « Si l’on me demandait d’indiquer la période de ma vie qu’il me plairait de revivre, j’indiquerais sans aucune hésitation, la période d’internat au Lycée d’Enseignement Franco-musulman de Ben Aknoun, la Médersa » (p 13) , « En ces temps de colonisation, la  langue arabe était méconnue et volontairement marginalisée. Elle n’était enseignée que par des   Cheikhs dans certaines zaouiate ou dans certaines grandes villes... » (p 38) , « La Médersa était aussi le lieu de rencontre de camarades de différentes régions d’Algérie, où se tissaient les amitiés les plus solides. La Médersa enfin, était une école de militantisme... » (p173)

Avis :Va beaucoup plaire aux médersiens.....et ça  va , peut-être,  les rajeunir un petit peu.

Citation: « Cette France dont on appréciait la science, l’art et  la littérature n’existait malheureusement que dans les livres et n’était pratiquement représentée que par le corps enseignant , primaire et secondaire, qui jouissait de notre respcet. L’autre France était la France coloniale, celle de l’exploitation, de l’humiliation, symbolisée par le code de l’indigénat et qui était l’antithèse de la première » (p 12)

 

  

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