HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH
–OUVRAGE TAÏEB CHERIF- « MEMOIRES D’UN MÉDERSIEN…. »
Mémoires d’un médersien
(1954-1962). Ouvrage de Taïeb Chérif, Editions Dahlab, Alger 2015, 190
pages , 480 dinars.
On a l’impression que l’auteur avait
un objectif bien précis. Comme pour s’acquitter d’une dette après une vie
bien remplie : à la mémoire d’un frère décédé au combat en 1959 ;
pour dire à tous ceux qui ont été ses compagnons (d’internat), morts ou encore
vivants, qu’il ne les a pas oubliés ; pour rendre hommage à tous les
maîtres de l’Education nationale (algériens ou français) qui ont tout fait pour
transmettre tout le savoir, avant toute chose, durant des années pourtant très
difficiles....et pour tenter de suivre les traces d’un aîné, Mostefa Lacheraf, qui avait saisi (avec « Des noms et des
Lieux ») l’importance de la
transcription et de la transmision des souvenirs ,
petits et grands, qui font le socle sociétal d’une Nation solidaire .
A travers le récit, assez simple ( chronologique) et linéaire qui va de l’école coranique à
l’école primaire à Ksar El Boukhari (Boghari selon les colons ) , avec ses cours d’arabe presque
clandestins, grâce aux efforts d’un Cheikh (enseignant) admirable totalement
investi dans la formation en arabe , Cheikh Mohamed Bayou. Souvent
, se réveiller à quatre heures du matin, avant de se rendre à l’école
publique française (dont la fin de parcours pour les « indigènes »
était le certificat d’études primaires) , jusqu’aux épreuves (1955) d’examen
pour la Médersa.....toujours grâce aux efforts du Cheikh. Succès aux
examens...et entrée en classe de 6ème à Ben Aknoun.
La grande aventure allait commencer, se terminant en classe de Math Elem’ en 1962.......parallèlement à une autre qui allait
mener le pays à l’Indépendance. Le reste
est une toute autre histoire.....toujours en parallèle avec celle du pays.
Peut-être un autre livre, moins anecdotique et plus analytique ?
L’Auteur : Ingénieur
de l’Aviation, civile (Toulouse, 1970), ayant occupé plusieurs postes de
responsabilité dans l’Aviation civile algérienne, il est ,
en 1992, membre du Cnt puis Secrétaire d’Etat chargé
de l’Enseignement supérieur. A partir de 1998, il est Représentant de l’Algérie
au Conseil de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (Oaci) , dont il devient Secrétaire
général, premier Africain à ce poste. En 2006, il est réélu pour un deuxième
mandat de trois ans.
Extraits :
« Si l’on me demandait d’indiquer la période de ma vie qu’il me plairait
de revivre, j’indiquerais sans aucune hésitation, la période d’internat au
Lycée d’Enseignement Franco-musulman de Ben Aknoun,
la Médersa » (p 13) , « En ces temps de colonisation, la langue
arabe était méconnue et volontairement marginalisée. Elle n’était enseignée que
par des Cheikhs dans certaines zaouiate ou dans certaines grandes villes... » (p 38) , « La Médersa était aussi le lieu de rencontre de
camarades de différentes régions d’Algérie, où se tissaient les amitiés les
plus solides. La Médersa enfin, était une école de militantisme... »
(p173)
Avis :Va beaucoup plaire aux médersiens.....et
ça va , peut-être, les rajeunir un petit peu.
Citation: « Cette
France dont on appréciait la science, l’art et
la littérature n’existait malheureusement que dans les livres et n’était
pratiquement représentée que par le corps enseignant ,
primaire et secondaire, qui jouissait de notre respcet.
L’autre France était la France coloniale, celle de l’exploitation, de
l’humiliation, symbolisée par le code de l’indigénat et qui était l’antithèse
de la première » (p 12)
.