CULTURE-
MUSIQUE- DALI ABDELKRIM
Chanteur
et musicien du style gharnati et hawzi
tlemcénien, genres classiques traditionnels de la
musique algérienne, Abdelkrim Dali, né le 21 novembre 1914 à Tlemcen, est un
instrumentiste polyvalent qui joue indifféremment le rebab et le oud.
Issu d’une famille de mélomanes tlemcénienne d’origine kouloughli,
ce fils unique a un goût pour la musique qui s’est développé au contact des
maîtres Omar Bakhchi, M’hammed
Sari, Abdessalam Bensari, Yahia Bendali, Boudalfa, Mustapha
Brixi et El Yaho Bensaïd. Il intègre les orchestres de Cheikh Larbi Bensari et Cheikha Tetma, ce qui va le faire
connaître à tous les férus de musique andalouse.
En 1938, il fait une grande tournée en
Algérie, et l’année suivante en France. En 1940, il participe au lancement de
Radio-Alger dont il intégra définitivement l'orchestre comme joueur de luth
(oud) en 1952. Ce qui le fit venir à Alger avec sa famille. Après
l'indépendance du pays, il participe à toutes les semaines culturelles
algériennes dans les pays arabes ou en Europe et on lui attribue une chaire au
Conservatoire d’Alger. En 1971, il est conseiller à l’Institut national de
musique, spécialiste de musique arabo-andalouse.
Il enregistre toutes les noubas selon la
tradition tlemcénienne. Il effectue le pèlerinage à
La Mecque et compose un grand poème symphonique intitulé Rihla
Hidjazia, œuvre qui représente le couronnement d'une
longue carrière au service de la musique andalouse. Personnalité simple et doté
d'une grande générosité, on retient de cet homme un grand talent, une tessiture
vocale d'une grande clarté, capable aussi de chanter sans micro. Venant de
Tlemcen, vivant à Alger, il a su allier les deux styles de la musique andalouse
qui sont le gharnati de Tlemcen et le san’â d'Alger. C'est sur le rythme de sa chanson Mezzyanou nhar el youm Saha Aidekoum que les
Algériens fêtent l’Aïd El-Kébir et l’Aïd El-Fitr.
L’interprète des deux chansons fétiches,
Saha aïdkoum et Brahim Elkhalil
est décédé à Alger un 21 février 1978.