EDUCATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
DICTIONNAIRE ABDERRAHIM SEKFALI- « LES MAÎTRES D’ECOLE DU
CONSTANTINOIS…. »
Les maîtres d’école du Constantinois, de
1850 à 1950. Dictionnaire biographique de Abderrahim Sekfali.
(Casbah Editions ,
Alger 2016, 534 pages, 1 200 dinars .
Il a consacré 25 ans à la confection du présent ouvrage, un ouvrage qui ne
paraît qu’aujourd’hui. Il est vrai qu’étant
le grand lieu des contacts culturels, peut-être le plus intime, avec « l’Autre »
, en Algérie , l’aspect est resté le moins étudié, ignoré, banni
presque, pour ne pas dire plus, c’est-à-dire condamné. Et ,
pourtant, il constitue la toile de fond de l’expansion culturelle européenne et
de l’ouverture sur le monde ayant marqué des générations d’Algériens . Pas
beaucoup, peut-être, des privilégiés peut-être,desc chanceux peut-être mais, avec le temps, un grand nombre,
certainement . Les instituteurs ont constitué un groupe-charnière (dans un
« côte-à côte » bien plus que dans le « face à
face » ?) entre les communautés, avec ses humanistes et ses racistes,
ses fascistes et ses nationalistes, avec ses assimilés et ses rebelles .... Ce
n’est pas le seul, mais c’est le groupe le plus important du point de vue
numérique, participant à la fois au monde de la ville et également au monde de
la campagne, alors que les autres élites (médecins, avocats...) sont restés,
pour la plupart, cantonnés dans les zones urbaines.L’auteur
a consulté la très riche documentation de l’ancienne Inspection académique de Cosntantine qui , il faut le rappeller,
comprenait tout l’Est algérien, en un seul « Département » , et il est allé en bien d’autres lieux
L’Auteur :
Décédé en 2012, à l’âge de 70 ans. Enseignant à la faculté des sciences
humaines et sociales de l’université Mentouri de
Constantine. Thèse (Doctorat 3è cycle) soutenue en 1982 (Aix-Marseille)
consacrée au rôle des instituteurs dans la vie politique et sociale de 1919 à
1939. Docteur ès lettres en 1993. Auteur déjà d’un ouvrage sur « Medrasat El Hayet de Jijel »
Extraits :
« Les maîtres d’école en Algérie, malgré les différences, ont vécu l’une
des plus grandes expérieneces de l’histoire mondiale
de l’éducation. Le passé de l’Algérie est rédempteur dont la pierre
philosophale a été constituée au cours des générations par le travail honnête ,
la rigueur dans l’art d’ enseigner
de la grande majorité des membres du corps enseignant du primaire qui
ont su gagner les cœurs et les esprits » (p 10), « Certains
dirigeants nationalistes de l’époque avaient saisi la stratégie de retournement
possible des valeurs républicaines universelles contre le système colonial
lui-même et de mise en contradiction entre système colonial et valeurs
universelles « (p 16)
Avis : Une étude qui est
« un hommage à ces milliers de maîtres d’école, figures très attachantes
et un trésor franco-algérien méconnu pour l’heure ». Une recherche
-inventaire (des centaines et des centaines de bio-express dont certaines , concernant les Européens ou les Algériens, sont
plus qu’instructives ) qui devrait se généraliser à toutes les régions du
pays pour sortir enfin des
généralités, des condamnations abusives et faire le tri entre le bon grain
« algérien » et l’ivraie colonialiste.
Citations :
« L’expérience professionnelle des maîtres d’école chevronnés constitue un
facteur de réussite scolaire » (p 9) « L’historien n’a pas pour but
d’accomplir un devoir de mémoire , mais d’essayer
d’énoncer une parole vraie » (Benjamin Stora,
préface, p 13), « L’école reste un enjeu stratégique pour l’édification
d’une société libre et démocratique » (Benjamin Stora,
préface, p 16