COMMUNICATION- OPINIONS ET POINTS DE VUE- DOCUMENTAIRE
KESSOUS/FRANCE V, MAI 2020- PRODUCTEURS
Confidentiel: Qui est derrière la
production du doc diffusé sur France 5 ?
© www.dia-algerie.com, 28
mai 2020
Si toute l’Algérie connait le nom du réalisateur du
documentaire controversé « Algérie mon amour » diffusé sur France
5 Mustapha Kessous, on revanche personne ne connait
les commanditaires de cette production, qui est en train refroidir les
relations entre l’Algérie et la France. Mustapha Kessous
n’est en réalité qu’un simple journaliste de service, qui a été seulement
chargé de réaliser des interviews en Algérie et surtout pour crédibiliser le
produit aux yeux des médias algériens (Un reportage sur l’Algérie réalisé par
un algérien).
Mustapha Kessous
qui est définitivement grillé en Algérie, n’était en fait qu’un pion dans
l’échiquier. Il n’a pas été associé ni au montage, ni à la vente du
documentaire pour France 5, ni bénéficié de l’aide du CNC et encore moins du
choix de la date de sa programmation. Tout a été planifié à Paris, par une
boite privée chargée par un lobby bien connu pour défendre les intérêts de la
France et surtout pour réaliser des reportages et des documentaires sur des
pays en conflit ou en désaccord avec le Quai d’Orsay. Le tout financé par
l’argent public du contribuable français et à travers des télévisions publiques
françaises. Et dans ce cas, France 5 n’est que le diffuseur et n’est pas
responsable du contenu.
Le documentaire en question est
produit par une société très connue sur la place de Paris, spécialisée dans le
documentaire d’investigation à travers le monde. La société s’appelle « Premières
lignes », dirigé
par deux professionnels du doc politique.
Les dirigeants de Premières
Lignes sont deux pionniers de l’investigation télévisée en France: Paul Moreira,
journaliste réalisateur maintes fois primés, ex rédacteur en chef du Vrai
Journal (CAPA) sur CANAL+ jusqu’en 1999, puis fondateur de 90 Minutes, le
magazine d’investigation de référence de CANAL+. Et Luc Hermann,
journaliste réalisateur et rédacteur en chef, avec une longue expérience à CNN
et CANAL+.
Paul Moreira,
connait bien l’Algérie pour lui avoir consacré plusieurs reportages très
controversés à l’époque de la campagne du « qui tu qui ».
Le 3 Mars 2003, il supervise et
présente pour le compte du magazine « 90 minutes » de Canal +, une
série de reportages sur l’Algérie dans le cadre du voyage du président Chirac
en Algérie. Ses reportages sont réalisé par un personnage clé dans la campagne
du « qui tu qui » et des campagnes haineuses contre le régime d’Alger
à l’époque: Jean
Batiste Rivoire. C’est notamment lui qui avait semé le doute
dans l’affaire des moines de Tibhirine.
Parmi les reportages, un sujet
est consacré aux conditions de l’implantation du groupe sud coréen Daewoo en
Algérie en 1986. Autre a été consacré à « la corruption au
quotidien » en Algérie. Selon ce reportage, les fonds destinés à financer
la construction de logements sociaux ont servi à acheter des chalets de luxe en
provenance des Etats-Unis pour les dignitaires du régime en 1993.
Autre documentaire très
controversé « Khalifa, l’étrange milliardaire », le magazine
d’investigation s’interroge sur la fortune de Rafik Khalifa et ses
liens supposés avec le pouvoir militaire algérien, notamment avec Larbi Belkheir,
l’homme le plus puissant et influant de l’époque. Le journaliste français
s’attaque surtout à Khalifa Tv créée en septembre 2002, à Cannes. La
télévision algérienne privée avait contre-attaqué en diffusant
, en même temps un documentaire sur le malaise à Canal+ après la venue
de Vivendi à l’époque de Jean-Marie
Messier. Mais ce doc n’avait pas le même impact que les
reportages réalisés sur l’Algérie et qui avaient à l’époque et comme
aujourd’hui, refroidi les relations diplomatiques entre Paris et Alger.
Paul Moreira tout
comme Jean Batiste
Rivoire avaient une dent contre l’Algérie ou plutôt contre
son régime et ne ratent pas une seule occasion pour tirer sur Alger. Dans ce tweet publié en janvier dernier, Paul Moreira
dénonçait déjà la répression contre les manifestants à Alger. C’est à
partir de cette opération qu’a commencé à germer une idée sur un doc
intra-muros sur le hirak. Le reste de l’histoire on
l’a connait.