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Roman Kaddour M'Hamsadji -"La quatrième épouse"

Date de création: 28-05-2020 10:47
Dernière mise à jour: 28-05-2020 10:47
Lu: 932 fois


POPULATION – BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN KADDOUR M’HAMSADJI- « LA QUATRIEME EPOUSE »

La quatrième épouse. Roman de Kaddour M’hamsadji. Casbah Editions, Alger 2016, 380  pages, 950 dinars

Un roman, paraît-il, commencé il y a plusieurs années, abandonné , puis repris. De nouveau abandonné, de nouveau repris ; écrit puis réécrit. Puis oublié.Enfin publié. Complétant ainsi, pour l’auteur, un thème général favori, celui des aspects de la vie quotidienne de la société algérienne durant (et juste après) la guerre de libération nationale . Avec, pour fond de scène, la femme algérienne, dépossédée, luttant, s’émancipant.....comme l’Algérie. En compagnie d’un homme , lui aussi, cherchant sa « libération ».

L’histoire est simple et compliquée à la fois.  C’est l’intinéraire amoureux (amoureux de savoir, de liberté du pays....et de quatre   femmes qu’il épousera l’une après l’autre au fil des étapes de sa vie ) d’un jeune homme de « bonne famille » , Bakir, promis au bel avenir d’instituteur , après sa sortie de l’Ens de Bouzaréah....un endroit bien connu de l’auteur.

Il  y a d’abord Christine, la  jeune et belle pied-noir, petite-fille de gros colon de Birkhadem (mais fille d’un andalou progressiste très compréhensif qui aassiste même au mariage religieux célébré  par un imam). Mariage clandestin. Découverte du pot-aux roses. Fuite au maquis. Adieu Christine !

Il y a , ensuite, la rencontre, au maquis, sous le feu des combats, de la belle et courageuse  Thafsouth, médecin. Coup de foudre. Mariage. Hélas, elle périt, en combattant l’arme à la main .

Puis, l’Indépendance et le retour au foyer paternel. L’âge de raison et les épousailles avec une amie d’enfance Dhrifa, une « petite femme au visage angélique, à la taille fine et à la tendresse infinie » ...qui ne lui donnera que des filles. Quatre au total. Catastrophe ! Pas de garçons. Que des filles ! S’il venait à décéder avant son frère aîné Slimane  (avec lequel il ne s’entend pas.....depuis toujours car il avait une «  férocité fraternelle »...et qui traîne on ne sait quelle « casserolle » du temps de la guerre de libération nationale ce qui avait énormément chagriné le père ) , c’est celui-ci (ou ses fils) qui deviendrait « héritier réservataire ». « Source perfide de la lancinante préoccupation de Hadj Bakir ».

Il faut donc avoir au moins un garçon. Solution ? Se marier.....une quatrième fois..... Malgré son âge avancé, avec une jeune et jolie fille, Safia....... « immariable » certes , mais garantie génitrice

Une histoire à la  fin inattendue. Achetez et  lisez .

L’Auteur : Natif de Sour El Ghozlane (août 1933) , il est passé par l’Ecole normale supérieure de Bouzaréah. Membre fondateur et secrétaire général  de la toute première Union des Ecrivains Algériens (28 octobre 1963) aux côtés d’autres grands noms de la littérature nationale (Mammeri.....président de l’Uea, Jean Sénac, Mourad Bournoune, Ahmed Sefta...). Auteur de plusieurs ouvrages dans tous les genres (romans, essais,théâtre, nouvelles , contes, poésie ..) , il a , aussi, écrit des scenarios et des dialogues de films...et , journaliste (El Moudjahid et L’Expression en particulier ), il reste encore un des plus grands critiques littéraires 

Avis : Belle(s) histoire(s) de vie, de combat, d’ espoir  et d’amour. Peut-être trop d’explications (ou de digressions) socio-historiques alourdissant le texte.

Citations : «  L’homme méditerranéen, parce que méditerranéen, a toujours connu une naissance heureuse et une destinée tragique comme si la Méditerranée était à la fois son lieu de vie et son lieu de mort «  (p 73), « La pédagogie, comme tous les arts, est passion créatrice et magie. C’est bien pour cela qu’elle exige de l’instituteur, avant tout, la connaissance maîtrisée, sinon - à coup sûr – il sera ridicule et, vaine sera son action éducative » (p 106), « Ce n’est pas l’âge qui use, mais la vie » (p 118), « La honte naît dans la raison et meurt dans le cœur, tandis que la sagesse est dans le silence qui dit bien ce que l’on veut dire » (p 349), « La société , passionnée d’elle-seule, avait peur de souffrir. Elle s’acharnait, coûte que coûte, à consommer l’indépendance comme un produit non renouvelable, que l’on risquerait plutôt de perdre que de vite épuiser ! Il fallait profiter au maximum de cette ère de joie et d’insouciance, avant de la voir disparaître, peut-être » (p 342)