CULTURE- MUSIQUE- BLAOUI
EL HOUARI
Date de première création: 07-03-2012 05:12
Avant-dernière mise à jour: 07-03-2012 05:12
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Né en 1926 à Sidi Blal
dans Médina Jdida (Oran), Blaoui
El Houari est un des chantres de la chanson oranaise.
Il a grandi dans une famille de musiciens . Son père qui jouait de la kwitra et son frère du banjo lui ont fait
découvrir ces deux instruments et aimer leurs sonorités .
Blaoui El Houari avait , par la suite, mis son talent d'artiste au service de
la cause nationale en formant un groupe de musiciens et de chanteurs ,
tout en continuant à oeuvrer à la préservation
du patrimoine musical oranais à travers la formation.
Son riche répertoire comprend plusieurs
chansons qui ont traversé les frontières , entre autres
"Zabana", "El Marsem",
"L'Hamam".....de véritables
"tubes"
Jeudi 16 février 2012 , à 86 ans et plus
de 50 ans de carrière, un vibrant hommage lui a été rendu à Alger (salle Ibn Zeydoun) sous les auspices du ministère de la Culture
et de l'Oref.
C’est l’un des fondateurs du
genre musical «El Asri», un genre né à
Oran dans les années 1940 et influencé par la musique arabe traditionnelle du
Moyen-Orient avec un langage poétique typiquement oranais avec Ahmed Wahbi. Né à Oran le 23 janvier 1926, Blaoui
Houari a révolutionné et modernisé la musique bedouie,
un style typique dans l’Oranie. Né dans le quartier
de Médina jdida d’Oran, il fera son apprentissage
musical grâce à son père, Mohamed Tazi, mélomane et joueur de kuitra (une petite guitare) ainsi que son frère, Kouider Blaoui, qui lui fera
découvrir et aimer les sonorités du banjo et de la mandoline. Il quitte l’école
vers l’âge de 13 ans pour aider son père qui tenait alors un café. Sous
l’influence des musiciens oranais, il va s’imprégner de la musique moderne. Et
c’est aux Folies Bergères, devenu plus tard le cinéma Pigalle puis aujourd’hui
salle el-Feth qu’il remporte un premier prix de
Radio-Crochet.
Ce succès le décidera dans une voie de modernisateur d'un genre populaire
oranais, le bédoui, auquel il restera attaché. Il est
engagé comme pointeur aux docks du port, en 1942 lors du débarquement américain
à Oran. Il va alors s’initier au piano et à l’accordéon et reprendra en
compagnie de Maurice El Médioni des succès américains
et français.
Durant les années 1940, il anime des mariages et des fêtes de circoncision,
transcrivant, pour la première fois, la musique bédouine avec des instruments
modernes notamment en reprenant le célèbre poème «Biya dek
el-môr» écrit par cheikh Bensmir.
C’est en 1943 que Blaoui Houari fonde avec l’aide de
son frère, Maâzouzi, et de l’arbitre international, Kouider Benzelat, son premier
orchestre musico-théâtral où l'on retrouve Abdelkader Haoues,
Boutlélis, Meftah Hmida et Blaoui Kouider. Il prend, ainsi, en 1949, la direction de
l’orchestre chargé d’animer, tous les quinze jours durant six mois, la saison
de l’opéra d’Oran.
Devenu professionnel, il enregistre en 1955 son premier
45 tours chez Pathé où il reprend le fameux «Rani m’hayer»
de Benyekhlef Boutaleb. Il
a été interné lors de la guerre d’Algérie dans un camp à Sig.
Après l’indépendance, il rejoint la station régionale d’Oran de la radio et
télévision algériennes en tant que chef d’orchestre. Il participe durant sept
mois à l’animation de l’ensemble musical algérien qui se produisait à
l’exposition universelle de 1970 d’Osaka au Japon.
En 1986, il enregistre un album sous le titre «Dikrayat
wahran» (les souvenirs d’Oran), adoptant un rythme et
style tout à fait oranais. Depuis, il s’est retiré progressivement de la scène
artistique.
Le répertoire de Blaoui Houari s’enrichira, tout au
long de sa carrière, de près de 500 chansons qui influenceront nombre de
chanteurs des années 1980 dont Cheb Mami, Baroudi Benkhedda, Houari Benchenet qui deviendra un de ses plus fervents
admirateurs. Blaoui Houari reste celui qui a le plus
adapté les textes populaires de l’Oranie en composant
et chantant les textes des cheikhs Miloud, Mestafa
Ben Brahim, El-Hadj Khaled Benahmed,
Kadour Ould M’hamed, M’barek Essouci, etc. Blaoui El Houari
était l’un des innovateurs et des théoriciens de la musique algérienne, il
avait reçu la médaille de l’ordre du mérite national au rang de
Achir en avril 2017.
Il décède à l’âge de 91 ans, le 19 juillet 2017 à Oran