CULTURE – MUSIQUE – WAHBI AHMED
Date de première création: 11-05-2013 13:57
Duxième mise à jour: 11-05-2013
13:57
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Toute la population de la ville côtière d’Aïn El Turck se rappelle Ahmed Wahbi, un chanteur qui a fait le bonheur des Oranais. Tous
les mélomanes se rappellent allégrement ses belles chansons comme Ehkam ya rabi, Wahran wahran, El Marsam, Yamana. Il a formé autour
de lui, en compagnie de son ami Blaoui el Houari, une
pléiade de chanteurs et de chanteuses pleins et pétris d’art et de la fibre
musicale, tels que Sabah Assaghira, Boudi Ali, Djahida, Yousfi Tewfik, Baba,
Malika Meddah, Baroudi Bakhada et autres pour ne citer que ceux-là.
Il a composé les plus belles musiques des chanteurs qui ont fait un tabac sur
la scène artistique, notamment dans la capitale de l’ouest algérien, Oran el
Bahia.
Ahmed Wahbi est né d'un père algérien et d'une mère française,
d'origine italienne, qui décède alors qu'il était encore nourrisson. Il
fut recueilli et élevé avec sa sœur, après le décès de sa mère, par ses
grands-parents qui habitaient à Médina Djedida, à
Oran. Son père est le chanteur Dader, membre du
groupe S'hab El Baroud ou Banda Zahouania
du quartier de M'dina Jedida. Ahmed Wahbi va trouver sa vocation de chanteur à travers le
réseau du scoutisme, notamment avec la création, en 1937, du groupe de scouts
musulmans d'Oran (En-Najah) dont il fera partie avec Hamou Boutlélis et Kada Mazouni. Son talent se
révélera lors des longues veillées qui se déroulaient dans la forêt de Misserguine au cours desquelles il reprenait le répertoire
de Mohamed Abdelwahab.
Pour l’histoire, on ne manquera de signaler qu’au mois de mai 1992, Driche-Tedjini Ahmed, plus connu
sous le nom d’Ahmed Wahbi, était la neuvième
personnalité du monde de la culture et des arts à être décoré de la médaille «Achir», alors qu’il était sur son lit d’hôpital, à Ben Aknoun, dans la banlieue d’Alger.
Sur le petit écran, les téléspectateurs découvrirent un homme amaigri,
méconnaissable…
Il s’éteindra quelques mois après, le 29 octobre 1993, et sera, selon ses vœux,
enterré dans la capitale, loin d’Oran, sa ville d’adoption. Wahbi
avait 71 ans et un parcours fabuleux dans le monde de la chanson, durant 40
ans. Auteur compositeur dans le registre de la chanson oranaise, il a
interprété plus de 800 chansons. Son premier 78
tours a été enregistré en 1949, à la maison d’édition Pacific, mais sa
première apparition en public remonte à l’année 1946 à la salle Atlas d’Alger,
avec Rouiched, Keltoum,
Abderrahmane Aziz, Mohamed Touri, Missoum
et Cheikh Er-Rouge.
Cependant, avant d’être un artiste reconnu, Ahmed Wahbi
a connu la gloire dans le milieu de l’athlétisme et de la natation, après avoir
été sacré champion dans le 110 mètres haies. Après s’être investi dans la
chanson, dans les années 40, l’année 1950 sera une période faste, après sa
rencontre avec Cheikh Abdelkader El Khaldi. Il
signera ses plus belles chansons dont Ya Touil Erragba, El Ghezal. Son
répertoire sera également enrichi grâce à l’apport d’un autre chantre du Chi’r El-Malhoune, Cheikh Mostefa
Benbrahim.
AUTRES INFORMATIONS (2020)
Ahmed Wahbi, de son vrai nom Ahmed Driche
Tidjani, né à la clinique «Ste Anne» à Marseille le
15 novembre 1921
C’est l’un
des fondateurs avec Blaoui Houari du genre musical
nommé El Asri, à Oran dans les années 1940 et
influencé par les grands maîtres de la musique arabe comme Mohamed Abdelwahab et Farid El Atrache,
Orphelin,
il grandit avec sa sœur dans le quartier de Médina Jdina
(la nouvelle ville) à Oran chez son grand-père.
.
Ahmed Wahbi fut un militant nationaliste durant la guerre de
Libération, lorsqu’il rejoint en août 1957 la base frontalière de l’Est, Ghardimaou, pour renforcer la troupe artistique du FLN et
participer à des tournées de galas dans les pays amis d’Europe, d’Asie et du
Moyen-Orient,
, Ahmed Wahbi se préoccupe aussi du devenir des autres artistes, en
présidant durant deux mandats successifs aux destinées de l’Union nationale des
arts lyriques (UNAL), en qualité de secrétaire général. Il sera l’invité de
nombreuses émissions télévisées après sa rencontre avec Saïm
Hadj, son principal parolier. Il produira 19 œuvres de qualité. Ce fut une
rencontre féconde que le chanteur mettra à profit pour mettre en musique les
belles q’cidas, comme "Fat elli
fat", "Cha’lat la’youne".
. Sa
personnalité s’est forgée aussi dans ses séjours à l’étranger, comme à Paris où
il se produisit au cabaret El-Djazaïr. Il est vrai
que Wahbi a donné à la chanson oranaise une dimension
qui a dépassé les frontières du Maghreb. Son retour dans la ville qu’il a
toujours adulée sera une halte assez longue pour réfléchir à un projet qui lui
tenait tant à cœur.
Au crépuscule de sa vie, Ahmed Wahbi avait à cœur de manager un institut pour la promotion
de la chanson oranaise avec des enseignants et un programme pédagogique
est élaboré. Le décor était planté dans le projet de réaménagement du
Palais des Arts et de la Culture d’Oran (PACO) mais le projet n’a pas pu être
concrétisé. Ahmed Wahbi va connaître les pires
moments de sa vie. Son épouse va décéder à la suite d'une maladie. Ce qui
l’affecta énormément. Ensuite, son fils Dader fut
ravi à la fleur de l’âge, victime d’un accident de la circulation. Ce fut le coup
de grâce. L’auteur de "Wahran, Wahran" ne se relèvera jamais. Il dépérit et ne
résista pas aux aléas de la vie. Cette ville sera quand même reconnaissante en
mentionnant son nom sur le fronton du conservatoire entièrement rénové. C’est
le seul souvenir qui rappelle ce monument d’une richesse inestimable. En mai
1992, Ahmed Wahbi était la neuvième personnalité du
monde de la culture et des arts à être décoré de la médaille Achir, alors qu’il était sur son lit d’hôpital. Il
s’éteindra quelques mois après et nous quitta le 28 octobre 1993 à l’âge de 71
ans. Il sera, selon ses vœux, enterré dans la capitale, loin d’Oran, sa ville
d’adoption, au cimetière Sidi Yahia de Bir Mourad Raïs à Alger.