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Wahbi Ahmed

Date de création: 17-05-2020 17:06
Dernière mise à jour: 17-05-2020 17:06
Lu: 1260 fois


CULTURE – MUSIQUE – WAHBI AHMED

Date de première création: 11-05-2013 13:57
Duxième mise à jour: 11-05-2013 13:57
Déjà lu: 802 fois

Toute la population de la ville côtière d’Aïn El Turck se rappelle Ahmed Wahbi, un chanteur qui a fait le bonheur des Oranais. Tous les mélomanes se rappellent allégrement ses belles chansons comme Ehkam ya rabi, Wahran wahran, El Marsam, Yamana. Il a formé autour de lui, en compagnie de son ami Blaoui el Houari, une pléiade de chanteurs et de chanteuses pleins et pétris d’art et de la fibre musicale, tels que Sabah Assaghira, Boudi Ali, Djahida, Yousfi Tewfik, Baba, Malika Meddah, Baroudi Bakhada et autres pour ne citer que ceux-là.
Il a composé les plus belles musiques des chanteurs qui ont fait un tabac sur la scène artistique, notamment dans la capitale de l’ouest algérien, Oran el Bahia.

Ahmed Wahbi est né d'un père algérien et d'une mère française, d'origine italienne, qui décède alors qu'il était encore nourrisson. Il fut recueilli et élevé avec sa sœur, après le décès de sa mère, par ses grands-parents qui habitaient à Médina Djedida, à Oran. Son père est le chanteur Dader, membre du groupe S'hab El Baroud ou Banda Zahouania du quartier de M'dina Jedida. Ahmed Wahbi va trouver sa vocation de chanteur à travers le réseau du scoutisme, notamment avec la création, en 1937, du groupe de scouts musulmans d'Oran (En-Najah) dont il fera partie avec Hamou Boutlélis et Kada Mazouni. Son talent se révélera lors des longues veillées qui se déroulaient dans la forêt de Misserguine au cours desquelles il reprenait le répertoire de Mohamed Abdelwahab.
Pour l’histoire, on ne manquera de signaler qu’au  mois de mai 1992, Driche-Tedjini Ahmed, plus connu sous le nom d’Ahmed Wahbi, était la neuvième personnalité du monde de la culture et des arts à être décoré de la médaille «Achir», alors qu’il était sur son lit d’hôpital, à Ben Aknoun, dans la banlieue d’Alger.
Sur le petit écran, les téléspectateurs découvrirent un homme amaigri, méconnaissable…
Il s’éteindra quelques mois après, le 29 octobre 1993, et sera, selon ses vœux, enterré dans la capitale, loin d’Oran, sa ville d’adoption. Wahbi avait 71 ans et un parcours fabuleux dans le monde de la chanson, durant 40 ans. Auteur compositeur dans le registre de la chanson oranaise, il a interprété plus de 800 chansons.  Son premier 78 tours a été enregistré  en 1949, à la maison d’édition Pacific, mais sa première apparition en public remonte à l’année 1946 à la salle Atlas d’Alger, avec Rouiched, Keltoum, Abderrahmane Aziz, Mohamed Touri, Missoum et Cheikh Er-Rouge.
Cependant, avant d’être un artiste reconnu, Ahmed Wahbi a connu la gloire dans le milieu de l’athlétisme et de la natation, après avoir été sacré champion dans le 110 mètres haies. Après s’être investi dans la chanson, dans les années 40, l’année 1950 sera une période faste, après sa rencontre avec Cheikh Abdelkader El Khaldi. Il signera ses plus belles chansons dont Ya Touil Erragba, El Ghezal. Son répertoire sera également enrichi grâce à l’apport d’un autre chantre du Chi’r El-Malhoune, Cheikh Mostefa Benbrahim.

AUTRES INFORMATIONS (2020)

Ahmed Wahbi, de son vrai nom Ahmed Driche Tidjani, né à la clinique «Ste Anne» à Marseille le 15 novembre 1921

C’est l’un des fondateurs avec Blaoui Houari du genre musical nommé El Asri, à Oran dans les années 1940 et influencé par les grands maîtres de la musique arabe comme Mohamed Abdelwahab et Farid El Atrache,

 

Orphelin, il grandit avec sa sœur dans le quartier de Médina Jdina (la nouvelle ville) à Oran chez son grand-père.

Ahmed Wahbi fut un militant nationaliste durant la guerre de Libération, lorsqu’il rejoint en août 1957 la base frontalière de l’Est, Ghardimaou, pour renforcer la troupe artistique du FLN et participer à des tournées de galas dans les pays amis d’Europe, d’Asie et du Moyen-Orient,

, Ahmed Wahbi se préoccupe aussi du devenir des autres artistes, en présidant durant deux mandats successifs aux destinées de l’Union nationale des arts lyriques (UNAL), en qualité de secrétaire général. Il sera l’invité de nombreuses émissions télévisées après sa rencontre avec Saïm Hadj, son principal parolier. Il produira 19 œuvres de qualité. Ce fut une rencontre féconde que le chanteur mettra à profit pour mettre en musique les belles q’cidas, comme "Fat elli fat", "Cha’lat la’youne".

. Sa personnalité s’est forgée aussi dans ses séjours à l’étranger, comme à Paris où il se produisit au cabaret El-Djazaïr. Il est vrai que Wahbi a donné à la chanson oranaise une dimension qui a dépassé les frontières du Maghreb. Son retour dans la ville qu’il a toujours adulée sera une halte assez longue pour réfléchir à un projet qui lui tenait tant à cœur.

 

Au crépuscule de sa vie, Ahmed Wahbi avait à cœur de manager un institut pour la promotion de la chanson oranaise avec des enseignants et un programme pédagogique est  élaboré. Le décor était planté dans le projet de réaménagement du Palais des Arts et de la Culture d’Oran (PACO) mais le projet n’a pas pu être concrétisé. Ahmed Wahbi va connaître les pires moments de sa vie. Son épouse va décéder à la suite d'une maladie. Ce qui l’affecta énormément. Ensuite, son fils Dader fut ravi à la fleur de l’âge, victime d’un accident de la circulation. Ce fut le coup de grâce. L’auteur de "Wahran, Wahran" ne se relèvera jamais. Il dépérit et ne résista pas aux aléas de la vie. Cette ville sera quand même reconnaissante en mentionnant son nom sur le fronton du conservatoire entièrement rénové. C’est le seul souvenir qui rappelle ce monument d’une richesse inestimable. En mai 1992, Ahmed Wahbi était la neuvième personnalité du monde de la culture et des arts à être décoré de la médaille Achir, alors qu’il était sur son lit d’hôpital. Il s’éteindra quelques mois après et nous quitta le 28 octobre 1993 à l’âge de 71 ans. Il sera, selon ses vœux, enterré dans la capitale, loin d’Oran, sa ville d’adoption, au cimetière Sidi Yahia de Bir Mourad Raïs à Alger.