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SATIRIQUE- DAKIUOUS ET MAKIOUS
Dakious et Makious:
toute la lumière sur un casse planifié
© wwwbourse.dz, 10
mai 2020
Le
feuilleton Dakious et Makious
continue d’apporter son lot de révélations, en dépit de l’incapacité de la
chaîne Echourouk TV à l’acquérir, après que le principal
sponsor a décidé d’abandonner l’opération.
Dakious et Makious est d’abord une
question d’argent, avant qu’elle ne soit replacé dans son contexte moral qui
porte atteinte à des personnalités algériennes, dont certaines sont en prison.
Selon les documents obtenus, cette
pseudo fiction allait consommer des sommes faramineuses, dont la majeur partie
était destinée au producteur turc, Anes.
Son budget est réparti comme suit:
– 50,34 millions de dinars algériens destinés à couvrir les salaires de l’équipe
technique algérienne, composée de 14 éléments. Leur salaire moyen est de 60
mille dinars/semaine, à l’exception de l’ingénieur du son qui est rémunéré à
hauteur de 190 mille dinars/semaine.
– 975.000 dinars au titre des défraiements des membres de l’équipe
technique algérienne qui devaient percevoir une allocation hebdomadaire d’une
valeur de 13.000 dinars, tout au long des 5 semaines de tournage.
– 127.000 dollars US pour l’équipe turque qui s’est taillée
la part du lion dans la répartition du budget. Nous apprenons ainsi que le
réalisateur, à lui seul, est rétribué forfaitairement à hauteur de 50.000 dollars . 10.800 USD sont également attribués au DOP alors
que le reste de l’équipe (7 techniciens) devaient percevoir une rémunération
forfaitaire de 6.000 dollars environ chacun.
Il faut noter que dans sa comptabilité, le producteur note
qu’il a payé seulement 30.000 dollars sur le budget global de 127.000 dollars.
– Le coût
de la production en Tunisie a été, quant à lui, évalué à 411.600 DTN, soit 141.322 dollars US. Ce budget couvre les frais de décors, de logistique,
d’hébergement et billetterie, ainsi que la rémunération des comédiens tunisiens.
Ennahar: le dindon de la farce
Il est notoirement connu que la fiction Dakious
et Makious a été commandée initialement par la chaîne
Ennahar TV, pour une diffusion programmée à l’occasion
du mois de Ramadhan en cours.
Il était entendu aussi que le diffuseur algérien commence par
payer, sur plusieurs tranches, les rémunérations des techniciens algériens et
les cachets des comédiens locaux.
Dans le détail, le comédien Nabil Asli
devait percevoir un cachet forfaitaire de 5,6 millions de dinars, loin devant
ses partenaires Nassim Hadouche
(4,9 millions de dinars), Adoulla (3,5 millions de
dinars) et Lilia Bouyahiaoui (1,1 million de dinars).
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médical de la Chine
Les problèmes ont commencé avec le producteur dès le début du
tournage. Il a sciemment dénaturé le scénario initial pour le focaliser sur un
personnel politique algérien, stigmatisé dans un espace mafieux, sans morale et
sans repère. Le général Toufik, Said Bouteflika et Issad Rebrab sont caricaturisés en démons dont le seul rempart est géhenne,
alors que le perssonage de Pablo Escobar a été incrusté
de force pour ternir à jamais l’image des acteurs politiques du pays.
Paradoxalement, le « bon » (Boumendjel, en vogue lors du début du tournage) incarnait
un personnage présentant beaucoup de similitudes avec l’ancien Directeur
Général de la Sécurité Intérieure (DGSI), Ouassini Bouazza… Et dire qu’ils ont osé déclaré
qu’ils ne faisaient pas de politique et que l’oeuvre
est purement artistique….
Le second facteur de friction entre le producteur Anes et le
diffuseur Anis Rahmani résidait dans le fait que le
turc cherchait sans cesse un plan B, au cas où le patron d’Ennahar
ne serait pas d’accord sur les modifications apportées au scénario initial.
Anes a ainsi commencé par contacter les responsables d’Echourouk TV, puis d’autres chaines algériennes.
Volt-face du
producteur
Bien avant la fin du montage, Anis Rahmani
d’Ennahar est placé sous mandat de dépôt. Le chemin
est alors tout tracé pour placer le produit à Echourouk,
qu’il va tenter de mettre en compétition avec El Hayet.
Mais, vu que le produit était trop cher et bien au-delà des
budgets des chaines algériennes, le producteur s’est allié avec une agence de
publicité, Allégorie qui s’est attelée à le placer auprès de Djezzy qui devait intervenir au titre de sponsor.
Sauf qu’à quelques jours du Ramadhan, le producteur ne
voulait en aucun cas dévoiler le contenu de son œuvre. Il s’est contenté d’une
promo de quelques minutes, qui ne pouvait rassurer les partenaires.
Devant les fuites, ici et là, sur le caractère explosif et
ostentatoirement calomnieux du contenu de l’œuvre en question, Djezzy a aussitôt abandonné l’option du sponsoring. Pour sa
part, Echourouk TV n’avait pas les moyens de
s’acquitter de la facture dont le producteur exiger « Cash ». Tout
est alors tombé à l’eau.
Nous allons, prochainement, assister à une bataille juridique
entre le diffuseur Ennahar et l’arnaqueur turc pour
le remboursement des sommes engagées dans cette production qui a été sciemment
déviée de son contexte.
Entre-temps, il faut s’attendre à beaucoup de
rebondissements.