CULTURE-
THEÂTRE – HASSAN EL HASSANI
Hassan El hassani, de son vrai nom Hassan Bencheikh,
est un artiste qui a marqué la scène théâtrale nationale. Natif du village de Boghar, au sud-est de Médéa, où il vit le jour un 21 avril
1916, Hassan El Hassani, devenu célèbre plus tard par son nom artistique Boubagra, entame son cursus scolaire dans sa région natale
où il obtient un certificat d’enseignement primaire. Il exerce, ensuite, comme
coiffeur à Ksar El Boukhari et à Berroughia,
puis devient gérant de la salle de cinéma Rex, dans la ville des asphodèles (Berrouaghia), avant de rejoindre, en 1940, la troupe
artistique de Mahieddine Bachtarzi,
lors d’une tournée dans la région de ce géant du théâtre national, qui découvre
en Boubagra des dons et des capacités d’artistes qui
méritent l’encouragement.
Sa première pièce de théâtre, les rêves de Hassan, une satire sociale dénonçant le colonialisme,
produite en 1945, le conduira directement en tôle en effectuant un premier
séjour à la prison de Bossuet puis à Barberousse (Serkadji).
Dans sa geôle, il monte des sketches qu’il joue pour les prisonniers afin de
leur remonter le moral. À sa sortie de prison, il s’installe à la Casbah
d’Alger où il reprendra, quelque temps, le métier de coiffeur, mais sans jamais
renoncer à sa passion : le théâtre. Il crée le personnage de N’înaâ , dans la pièce El Houria,
rejouer, en 1950, sous le titre le complot, puis mettra en pièce l’un des plus
célèbres de ces spectacles, en l’occurrence Ti goule ou ti goule pas .
En 1953, il est engagé à la télévision où il
joue, sous la direction de Mustapha Badie dans la
pièce La poursuite, et ralliera, au déclenchement de la guerre de Libération
nationale, les rangs de l’ALN.
Après l’indépendance, il rejoint la troupe du
Théâtre national algérien, où il délaisse son personnage N’înaâ
au profit d’un autre, celui de Boubagra , qui fera toute sa gloire et sa notoriété. Hassan El
Hassani monte ensuite la troupe théâtrale des Quatre-saisons, qui sillonnera
pendant une décennie toutes les régions du pays. Mais lorsqu’il est élu député
à l’Assemblée populaire nationale en 1976, la troupe est dissoute. Galvaudé par
une suite de succès sur les planches du théâtre, Hassan El Hassani se lança
dans le cinéma et décrocha plusieurs rôles dans des films qui vont le hisser au
sommet de la gloire, parmi lesquels Le Vent des Aurès (1966), Hassan Terro (1968) de Mohammed Lakhdar-Hamina, Z (1969) de Costa Gavras,
Les aveux les plus doux (1971) d’Edouard Molinaro, Sanaoud (1972) de Mohamed Slim
Riad, Les Vacances de l’inspecteur Tahar (1973) de Moussa Haddad .
Il sera également à l’affiche de Chronique des
années de braise (1975) de Mohammed Lakhdar-Hamina, Les déracinés (1976) de Lamine Merbah,
Une femme pour mon fils (1982) d’Ali Ghanem, Les
folles années du twist (1983) de Mahmoud Zemmouri, et
Les portes du silence (1987) d’Amar Laskri.
La maladie le contraint à s’éloigner des studios
de cinéma qu’il ne revivra plus jamais, puisqu’il décèdera le vendredi 25
septembre 1987, à l’âge de 74 ans.
Les amateurs du quatrième art et les mordus du
comique auront toujours à l’esprit l’image de ce comédien qui a réussi à sortir
du lot, en incarnant le personnage de ce paysan, naïf, qui a su se faire
adopter aussi bien dans le milieu professionnel que parmi de larges couches de
la population, lui assurant une popularité qui n’était pas à la portée de ses
contemporains.
Cet artiste comédien qui a consacré plus de
quarante ans de sa vie au théâtre et au cinéma, a été le porte-voix et l’ami
fidèle des populations des zones rurales.