CULTURE- PATRIMOINE- ZAOUIA ADRAR (CHEIKH MOHAMED BELKEBIR)
Cheikh Mohamed Belekbir, fondateur de la zaouïa d’Adrar et de son école
coranique, a dédié toute sa vie à la formation des enseignants du Coran et à
prôner un islam de tolérance, de paix et de pardon et aura su se faire entendre
à travers le territoire national et même au-delà des frontières, au Sénégal, au
Mali et au Niger, entre autres. Né en 1911 à Bouda (Adrar) et d’une descendance
du prophète Mohamed (QSSSL), du côté de sa mère (qu’il perdit à l’âge de 7
ans), cheikh Belekbir entamera très jeune
l’apprentissage du Coran avant de se lancer dans le fikh
et l’arabe et de se rendre un peu plus tard à Tlemcen, pour s’initier à
l’éducation soufisme et au dhikr auprès du
grand cheikh de la zaouïa de Kerzaz et qui n’est
autre que Sidi Boufeldja Ben Abderrahmane, imam de la
grande mosquée de Tlemcen. Afin d’approfondir ses connaissances et d’entamer un
apprentissage voué au rite malékite et aux principes du fikh,
cheikh Belekbir consacrera tout son temps à lire bien
d’ouvrages qu’il trouvera chez un savant. Bien plus tard, et durant deux années
consécutives, il s’installera à El Aricha puis à Méchéria (où il se mariera d’ailleurs), sur insistance de
ses habitants, pour y dispenser des cours d’apprentissage du Coran à leurs
enfants et, bien entendu, avec l’accord de son paternel auquel il vouait la
plus grande obéissance et le plus grand respect. En 1947, cheikh Belekbir perd son père et une année plus tard, il
entreprend la construction d’une école coranique dans sa ville natale, et ce
n’est qu’en 1965 qu’il regagne Adrar pour s’y installer définitivement et
procéder à des travaux d’aménagement de la mosquée, connue pour être un lieu de
culture par excellence, et de l’école coranique, qui portera d’ailleurs son nom
et qui sera fréquentée, jusqu’à nos jours, par des milliers d’étudiants,
nationaux et étrangers. Ceux-ci bénéficient d’une entière prise en charge,
grâce aux dons de bienfaiteurs. Cheikh Belekbir a
toujours passé la totalité de son temps dans la mosquée, où il exerçait ses
multiples tâches de professeur, de guide spirituel, de conseiller, de sage. Un
rythme que ce saint homme aura su conserver durant des décennies entières et
que bien de personnes n’ont cessé souhaiter pouvoir l’approcher, le côtoyer ou
entendre une bonne parole de sa part et qui n’aurait fait qu’apaiser leur
désarroi. Considéré comme le dernier saint patron du Touat, cheikh Belekbir est décédé le 15 septembre 2000, à l’âge de 89
ans, laissant derrière lui tout un héritage religieux et spirituel, après avoir
consacré toute sa vie à la formation de bien de personnes, devenues érudits.
Aujourd’hui, c’est son fils, hadj Abdallah, qui prend la relève et continue de
diriger la zaouia d’Adrar, avec pour maître mot de
toute action : la tolérance, la paix et le pardon.