FINANCES- ENQUETES ET REPORTAGES- BOURSE
D’ALGER 2020
La Bourse
d’Alger est dans un état rachitique. C’est ce qui ressort du rapport annuel
pour l’année 2019, publié par la Commission d’organisation et de surveillance
des opérations de Bourse (Cosob). Le document
évoque un faible niveau de liquidités et un marché financier en manque de profondeur.
La capitalisation boursière globale de la Bourse d’Alger s’élève à 44,777
milliards de dinars, un montant très en deçà des potentialités de l’économie
nationale, largement dominée par le secteur bancaire en matière de financement.
Elle représente
moins de 0,5% du produit intérieur brut
(PIB). Le volume global des échanges en Bourse se chiffrait à 249
696 titres l’année dernière, en hausse de 10,23% par rapport à
l’année 2018. “Les échanges en valeur se chiffrent à 248 990 023 DA,
soit une hausse de 20,8% par rapport à l’année 2018”, indique
la Cosob, relevant la
stabilité du nombre de transactions réalisées en
Bourse.
Cependant,
souligne le rapport, le nombre de transactions “reste tout de même très
insuffisant, ce qui dénote le faible niveau de liquidités sur le marché”. Bien
que ces chiffres soient positifs, ajoute le document, “ils restent tout de même
très insuffisants”, puisque les échanges ont porté globalement sur un seul
titre, en l’occurrence Biopharm.
“Cette
situation renseigne aussi bien sur le manque de la profondeur du marché
financier que sur l’immense travail qui reste à faire par la place financière
d’Alger en termes de démarchage, de vulgarisation de l’activité boursière et de
l’éducation financière”, estime la Cosob dans son
rapport.
Le nombre de
comptes titres tenus est relativement stable depuis plusieurs années, mais en
deçà des capacités potentielles de l’économie algérienne se maintenant à plus
de 21 400 comptes. “Statistiquement, cela représente l’équivalent de 5
investisseurs pour 10 000 Algériens, ce qui est un chiffre très insignifiant”,
constate le rapport.
Les personnes
physiques représentent plus de 97% de l’actionnariat des sociétés cotées. Ces
chiffres dénotent l’absence de la Bourse d’Alger de la liste des choix
d’investissement potentiels qui sont offerts aux Algériens en général.
“Insuffler une nouvelle dynamique au marché par l’admission de dizaines
d’entreprises publiques et privées sera, entre autres, l’une des mesures à
apporter pour améliorer l’attractivité de la Bourse pour drainer l’épargne
des ménages”, suggère la Cosob. La Bourse
des actions d’Alger a du mal à être attractive.
Le
compartiment action du marché principal de la Bourse d’Alger n’a pas connu de
nouvelles introductions depuis plusieurs années. Les titres qui y
sont cotés sont au nombre de cinq, en l’occurrence l’EGH El-Aurassi,
Saidal, Alliance Assurances, Biopharm
et NCA Rouiba. La société NCA Rouiba
a déposé auprès de la Cosob, le 19 mars dernier, une
demande officielle portant sur un projet d’offre publique de retrait (OPR) de
son titre de la Bourse d’Alger.
Le
compartiment PME, quant à lui, comporte toujours une seule société, AOM Invest spa en l’occurrence, admise en décembre 2018. Selon
la Cosob, le titre AOM Invest
n’a enregistré, durant l’année 2019, que trois transactions portant sur 280
actions, pour un montant s’élevant à 117 200 DA. Sur le marché primaire des
obligations, la Cosob n’a délivré aucun visa pour
l’émission des emprunts obligataires. De même, aucune obligation n’a
été admise à la cote officielle de la Bourse d’Alger.
“Sur le
marché obligataire institutionnel (hors Bourse), il reste cinq emprunts
obligataires : l’emprunt Fonds national d’investissement (FNI) dont la date
d’échéance est prévue en 2024, deux emprunts MLA dont les échéances respectives
sont 2020 et 2022, l’emprunt SNL dont l’échéance est prévue en 2021 et enfin
l’emprunt SRH dont la date d’échéance est prévue en 2023”, indique le
rapport de la Cosob. La conjoncture
économique actuelle, marquée par des difficultés financières, devrait
favoriser la dynamisation de la Bourse d’Alger.