POPULATION – ETRANGER- FRANCE - COÛT
IMMIGRATION -RAPPORT COUR DES COMPTES
2019
©https://www.atlantico.fr/pepite/ 6
mai 2020
.
France :
La Cour des Comptes a publié le 5 mai 2020, son dernier rapport sur
"l’entrée, le séjour et l’accueil des personnes étrangères" en
France. L’institution émet un avis critique sur les principaux outils de la
politique d’immigration de l'Hexagone, avant la crise du coronavirus. Selon des
informations du Figaro, ce document de 184 pages permet de découvrir notamment
que l’octroi des premiers titres de séjour a augmenté de 38% depuis les années
Sarkozy :
"En 2019, la
France a délivré 276.576 premiers titres de séjour à des ressortissants
non-européens".
Selon la Cour des
comptes, "la France accueille sensiblement moins de personnes étrangères
que les autres grands pays occidentaux par la voie de l’immigration
régulière". D’après des informations du Figaro et selon le rapport de
la Cour des comptes, la France, en proportion de la population, délivrait en
2016, 3,72 premiers titres de séjour pour 100.000 habitants (autant qu’en
2006). Ce chiffre est plus élevé que les Etats-Unis (3,67), mais moins que
l’Italie (4,42), le Royaume-Uni (6,32), l’Espagne (7,65), l’Allemagne (12,18),
la Suède (14,53) ou la Suisse (17,03).
Au regard de ces
données, un constat semble s’imposer. Le système français privilégierait trop
peu l’immigration professionnelle.
D’autres données
sur l’immigration ont filtré dans ce rapport. Selon la Cour des comptes, en
2019, "154.620 demandes d’asile ont été enregistrées, plaçant la France
dans la fourchette haute des pays de l’Union européenne et son système d’asile
sous forte tension".
Selon les
conclusions du rapport, la gestion des dossiers est difficile. L’Office
français pour les réfugiés et les apatrides (Ofpra)
se fixait un délai moyen d’instruction des dossiers de deux mois. Il serait de
189 jours en procédure normale et de 121 jours pour la procédure accélérée,
traitée normalement en 15 jours, pour des demandes de ressortissants de pays
dits "sûrs". Les effectifs d’agents de l’Ofpra
ont pourtant été doublés.
"A défaut de
maîtriser les entrées", l’Etat, "a durci le régime du séjour en
imposant le renouvellement fréquent d’une majorité de titres courts. Les
relations entre l’administration et les usagers, qui n’ont pas fait l’objet
d’une modernisation suffisante, en sont d’autant plus difficiles", selon
les magistrats. Ils estiment également que "le dispositif de premier
accueil apparaît sous-dimensionné au regard des ambitions affichées en matière
d’intégration".
Selon ce rapport et
des informations du Figaro, plus de trois quart des premiers titres de séjour
délivrés en préfecture ont une validité d’un an, sans que cela ne soit "le
gage d’une plus grande sélectivité". Le taux de refus de renouvellement
serait de seulement 1%.
La France
régulariserait plus de 37.000 illégaux par an, grâce à la circulaire Valls de
novembre 2012. Elle impose une présence de cinq ans sur le territoire national
pour en bénéficier. Au bout de trois ans, le système peut bénéficier à un
étranger en situation irrégulière, s’il parvient à attester de "flux de
revenus réguliers".
Le principal
vecteur de l’immigration légale en France serait par le biais de l’immigration
étudiante avec 91.495 premiers titres de séjours accordés en 2019 (+55%
par rapport à 2012).
La Cour des comptes
estime que l’immigration irrégulière concerne 350.000 à 400.000 étrangers. Les
magistrats dénoncent dans ce rapport le caractère "peu
efficace" de la politique d’éloignement.
La Cour des comptes
préconise d’accentuer la politique visant à faire venir une immigration de
travail, en prenant pour exemple le modèle canadien.
La Cour relève que
"les dépenses de l’Etat liées à ces politiques sont estimées à 6,57
milliards d’euros en 2019, soit 1,41% des dépenses brutes du budget général, en
progression d’environ 48% par rapport à 2012. L’asile explique un tiers de
cette progression et l’aide médicale d’Etat un cinquième".
De nombreuses questions vont
se poser pour le gouvernement sur le dossier de l'asile et de l'immigration
lors de la levée du confinement, à partir du 11 mai.