COMMUNICATION –GOUVERNEMENT- ENTRETIEN A.BELHIMER
5/5/2020
Le ministre de
la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, indique, dans un entretien à « Aswat Magharibia »,
que l'une des plus importantes tâches du pays est l'aboutissement du
processus de l'Algérie nouvelle.
En réponse à une question sur les rapports des
organisations internationales sur la liberté de la presse, le ministre indique que «ce qui nous intéresse est notre
pays et notre peuple et nos institutions nationales, en un mot, le travail pour
faire aboutir le processus de l'Algérie nouvelle avec la stabilité, la sécurité
et une liberté sans limite».
Toujours, à propos de ces rapports, le ministre a indiqué que même les pays
développés sont concernés par leurs conclusions, même si une certaine
classification fait son apparition chaque fois que l'Algérie est citée.
«Nous respectons la diversité des opinions, même s'il y a des lacunes et un
manque de précision sur les faits, ce qui pourrait être dû à des
arrière-pensées et à des préjugés. Toutefois, nous ne nous intéressons trop aux
calculs des autres», a-t-il mentionné.
Le ministre insiste sur la nécessité de la sauvegarde de l'honneur, de la
dignité et de la vie privée des personnes, ainsi que leur droit à l'image, tout
en les protégeant contre l'insulte et le dénigrement.
Ammar Belhimer explique que le respect de la
diversité des opinions découle du fait que la presse est considérée comme une
pratique et une profession, et non synonyme de déclarations et de jugements.
En tant que ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, M. Belhimer note que la liberté de la presse est l'une des
constantes de l'Algérie nouvelle et la liberté d'expression est un des piliers
de la future Constitution.
«Je rappelle que le Président Abdelmadjid Tebboune en
a fait le 6e engagement de son programme électoral», a-t-il mentionné.
«Nous agirons en faveur d'une presse libre et professionnelle pour la diffusion
d'informations vérifiées, conformément aux règles d'éthique et à la
responsabilité en lien avec les lois, comme c'est le cas même dans les grandes
démocraties à l'instar des États-Unis d'Amérique», a-t-il précisé.
À une question sur le dossier de la publicité, le ministre a souligné que la
presse publique et privée tire ses revenus de ce marché, ainsi que des ventes
et des abonnements. Il ajoute que la publicité publique est une forme de
soutien indirect à la presse, et ce à côté du soutien du papier pour
l'impression des journaux et des loyers symboliques des locaux. Il y a aussi le
fonds de soutien à la presse et les exonérations d'impôt à la création des
entreprises de communication par le biais de l'Agence nationale de
développement de l'investissement, avec quelquefois cinq années
d'exonération.
Ammar Belhimer souligne que de nombreux journaux ont
cessé de paraître pour des problèmes financiers et «le problème est purement
commercial», comme c'est le cas pour les autres entreprises économiques. C'est
aussi une question de business-plan, a-t-il ajouté. Il précise que l'ANEP n'a
pas adopté des règles transparentes de distribution de la publicité. La
direction actuelle est en train d'élaborer 14 critères provisoires pour
bénéficier de la publicité publique, dans l'attente d'une loi sur la publicité.
Le ministre indique qu'il s'agit de mettre fin à l'anarchie et à la
dilapidation des deniers publics, tout en rappelant que le marché de la
publicité est libre et que la publicité publique n'en est qu'un segment.
Le paysage médiatique est composé de 530 publications, dont 162 quotidiens et
hebdomadaires, en plus des sites internet et des télévisons satellitaires et
des radios. À une question de savoir si les journalistes et les professionnels
seraient associés à l'élaboration de l'arsenal juridique encadrant le secteur,
le ministre a indiqué qu'«on ne peut pas parler de réformes et d'ateliers sans
associer les acteurs du secteur, dont des journalistes, des chercheurs et des
experts».
Le ministre a identifié 10 ateliers des réformes, dont ceux liés à la presse
électronique et aux organisations syndicales, mais dont le programme a
enregistré un arrêt à cause de l'épidémie du coronavirus.
À propos de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, le ministre note qu'elle
est indépendante du ministère et que son président a de grandes compétences,
mais qu'il a hérité d'une situation complexe.
À propos de la situation des journalistes, il mentionne que la question des
salaires et de l'assurance est prise en charge par le code du travail. «Depuis
mon installation — et je suis un juriste, un journaliste et un professeur de
droit — j'ai appelé à la création d'un syndicat représentatif et fort pour
veiller à l'application de la loi avec l'aide des inspecteurs du travail, comme
il est également possible de se tourner vers la justice», a-t-il déclaré.
«L'ANEP a retenu comme critère l'obligation d'assurer les travailleurs pour
bénéficier de la publicité», a-t-il expliqué.
À propos des télévisions satellitaires, le ministre a souligné que des
procédures seront adoptées pour une adaptation avec la législation, à travers
des textes réglementaires, en plus d'une diffusion à travers Alcomsat
1.