FINANCES – ETUDES ET ANALYSES- BUDGET OUVERT- ENQUETE
IBP 2019
Dans sa septième édition de 2019,
l’Enquête sur le budget ouvert (EBO) de l’International Budget Partnership (IBP) a accordé lundi 4 mai 2020 à l’Algérie un score de 2/100 pour la
transparence, de 0/100 pour la participation du public à l’élaboration des
budgets et de 35/100 pour ce qui est du contrôle budgétaire.
Des résultats qui classent
notre pays en bas de l’échelle. Pour la transparence par exemple, l’Algérie,
qui a obtenu son meilleur score en 2015 avec 19/100, est loin derrière le Maroc
(43/100), l’Egypte (43/100) et la Tunisie 35/100, a réduit la disponibilité des
informations budgétaires. Ce score est en dessous de la moyenne mondiale qui se
situe à 61.
D’où la nécessité, selon
les rédacteurs du rapport, de publier en ligne du projet de budget de
l’Exécutif, des rapports en cours d’année, de la revue de milieu d’année et du
rapport d’audit dans les délais. Il s’agit aussi d’améliorer l’exhaustivité du
budget approuvé en présentant des informations sur les dépenses ainsi que des
estimations pour les différentes sources de recettes. Concernant la
participation du public aux différentes opérations du processus budgétaire, des
efforts sont également à fournir.
Comment ? L’IBP préconise
dans ce cadre d’interagir activement avec les groupes sociaux à faible revenu
ou autrement marginalisés tout au long du processus budgétaire.
Le Parlement est également
invité à faire participer les représentants de la société civile aux débats sur
la proposition de budget avant son approbation et de témoigner sur le rapport
d’audit.
La Cour des comptes devrait
pour sa part mettre en place des mécanismes formels permettant au public de
l’aider à développer son programme d’audit et contribuer aux enquêtes d’audit
nécessaires. L’obligation d’une approbation parlementaire ou judiciaire pour
nommer et révoquer le chef de l’institution supérieure de contrôle des finances
publiques et l’examination des processus d’audit par
une agence indépendante figurent également parmi les recommandations de l’IPB.
«Veiller à ce que le président de la Cour des comptes soit soumis aux
dispositions inscrites dans la Constitution actuellement en cours de révision»,
préconise l’ONG dans ce sillage, d’autant que l’Algérie ne dispose pas d’une
Institution budgétaire indépendante (IBI), alors que les IBI sont de plus en
plus reconnues comme de précieuses sources d’informations indépendantes et non
partisanes pour l’Exécutif. Du chemin reste à faire pour s’inscrire dans cette
démarche, même si le besoin se fait ressentir avec l’amoncellement des difficultés
financières.
C’est le cas aussi à
travers d’autres pays en cette période de crise sanitaire, puisque sur les 117
gouvernements évalués, 4 sur 5 n’ont pas atteint le seuil minimum de
transparence et de contrôle budgétaires adéquats, conformément aux normes
internationales. «La pandémie exige clairement une action rapide et décisive,
mais la transparence budgétaire, l’engagement civique et un contrôle efficace
sont également impératifs», a déclaré à ce sujet Warren Krafchik,
directeur exécutif de l’IBP. «Alors que les gouvernements réagissent à cette
urgence de santé publique massive, les budgets doivent rester ouverts et
transparents, et les responsables doivent permettre un engagement public
inclusif lors de leur formulation et de leur exécution», a-t-il ajouté.
Ce qui permettra, selon
l’étude en question, d’offrir une voie prometteuse aux pays pour prospérer
socialement et économiquement. Pour l’IBP, c’est une manière de restaurer la
confiance des populations vis-à-vis de leurs gouvernements et renforcer les
relations parfois détériorées entre les deux parties.