COMMUNICATION- GOUVERNEMENT- JOURNEE LIBERTE DE LA PRESSE -
A.BELHIMER/ENTRETIEN TV 2/5/2020 (2/2)
Le ministre de la Communication, Porte-parole du
Gouvernement, Amar Belhimer a mis en avant "la lutte et les
sacrifices" des martyrs du devoir professionnel dans le secteur de la
presse à travers les différentes étapes de notre histoire, notamment
pendant la Glorieuse Révolution du 1er Novembre.
Dans un entretien accordé, samedi 2/5/2020, à la Télévision
nationale à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, A.
Belhimer a indiqué "comme chaque année, nous célébrons la Journée
internationale de la liberté de la presse par le recueillement à la mémoire des
martyrs du
devoir professionnel, à travers les différentes étapes de notre
histoire contemporaine", soulignant que "cette lutte remonte à
l’époque de la Glorieuse Révolution du 1er Novembre durant laquelle des
moudjahidine ont milité également par la plume en menant un combat médiatique
retentissant,à travers le journal El Moudjahid et
l'Agence Algérie Presse Service (APS)".
"La lutte s'est poursuivie pour la liberté d’expression
et la pratique démocratique au prix de grands sacrifices consentis par les
journalistes, dont plus d’une centaine, hommes et femmes, sont tombés en martyrs
durant la décennie noire", a-t-il rappelé.
Et d'ajouter "les journalistes ont été également au
premier rang du Hirak béni qui a sauvé l’Etat de l’effondrement, avec
l'accompagnement et la protection de l’Armée nationale populaire (ANP)".
Au regard de tous les sacrifices de nos prédécesseurs, nous
avons aujourd'hui "un devoir de continuité et de persévérance sur cette
voie", a-t-il encore dit.
A cette occasion, le ministre a évoqué le rôle des Médias
dans la gestion de la crise due à la propagation du nouveau coronavirus
Covid-19, précisant que "dans un contexte de forte tension, c’est la
communication de crise qui est de mise afin de répondre au droit du citoyen à
l’information".
A.Belhimer a indiqué, dans ce sens, que le plan médiatique
institutionnel mis en place dans le cadre de l'effort nationale de lutte contre
le Covid-19 reposait sur quatre (4) axes, en tête desquels,
"l’organisation d’un point de presse quotidien, à travers lequel est
communiqué le bilan épidémiologique des dernières 24H, outre l’établissement
d’une liste nominative des Imams et des spécialistes en infectiologie et
virologie habilités à faire des déclarations et à participer aux émissions
radiophoniques et télévisées, et sur les tribunes de la presse écrite, publique
et privée".
Dans le même cadre, le ministre a rappelé le lancement d’une
6e chaine TV dédiée à la diffusion des programmes et cours pédagogiques au
profit des trois paliers d’enseignement durant la période de confinement, en
plus de la mise en ligne de contenus éducatifs interactifs à travers les
réseaux sociaux.
L'Information en temps de crise s’inscrit dans le cadre d'un
réseau de commandements bien structuré autour de trois hiérarchies à caractère
stratégique, opérationnel ou pratique et tactique, a affirmé le premier
responsable du secteur, expliquant"Il s'agit, premièrement, du
commandement stratégique, qui requiert deux niveaux de prise de décision, et
ce, sous l’autorité du président de la République, en l'occurrence le Haut
conseil de sécurité (HCS) et le Gouvernement".
Nous sommes devant ce qui est appelé, en Droit
international, le concept de "danger public exceptionnel", qui menace
l’existence de la Nation tout entière. Partant, l’Algérie, à l’instar de tous
les autres pays, peut prendre des mesures exceptionnelles, en ce sens que
les Pouvoirs publics ne sont pas tenus, dans de telles circonstances (éviter la
propagation de la pandémie), de respecter les obligations inhérentes au pacte
international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) de 1966, dont les
droits de réunion, de manifestation, de rassemblement et de circulation",
a fait savoir M. Belhimer.
"Il y a une autre institution au cœur de cette
bataille, c’est le Gouvernement, et à sa tête le Premier ministre", a-t-il
encore dit.
Quant à la lutte contre cette pandémie le ministre a fait
état de la mobilisation de tous "les efforts du ministère de la
Santé", saluant par l'occasion le rôle de la "cellule de suivi
et d’information" qui l’a qualifiée de "noyau central de ce
commandement opérationnel"à travers laquelle l’Etat garantie aux citoyens
l’accès juste, équitable et continu à l’information relative aux risques
majeurs.
-Lancement de dix (10) chantiers après le déconfinement=
A cette occasion, A. Belhimer a fait savoir qu’il sera procédé,
une fois la crise du Covid-19 terminée, à la relance des chantiers de réforme
du secteur de la communication, annoncés janvier dernier, affirmant que ces
réformes s’inscrivent dans le cadre des engagements du Président de la
République, Abdelmadjid Tebboune.
A ce propos, il a fait état de dix chantiers. Le premier
chantier concerne le "Consensus conceptuel pour une pratique sereine de la
liberté de la presse", tandis que le deuxième, porte sur la "garantie
du droit à l'information dans un cadre pluraliste et la moralisation de la
pratique journalistique" visant la régulation des pratiques favorisant le
pluralisme et les échanges au sein d’une société démocratique, et ainsi faire
face à la pensé unilatéraliste-totalitariste et autres dérives libéralistes.
Il s’agit pour le troisième chantier du vide juridique
marquant le secteur, nécessitant la révision de l’organisation de la presse
écrite et électronique, de l’activité des chaines TV privées, et des agences
de conseil en communication outre la régulation de la publicité.
Concernant la presse écrite, A. Belhimer a indiqué que sa
régulation sera confiée au "Conseil national de la presse" à travers
trois organes, à savoir : l’organe de l’éthique, de la déontologie et de la
médiation l’organe de la carte professionnelle et l’organe de Médiamétrie.
Il sera également procédé à la codification et à la
régulation de l’activité des chaines TV privées désormais une question urgente
au vu du danger que représentent les contenus diffusés par certaines chaines,
a-t-il révélé, soulignant la nécessité de leur domiciliation technologique
par un transfert vers le satellite algérien Alcomsat1.
Il est question aussi, dans le cadre du même, de
l'organisation de la presse électronique et Internet qui représente souvent un
espace ouvert pour des intérêts étroits, des positions hostiles et des
agissements négatifs visant à porter atteinte à la dignité et à l’honneur
de l’autre et à la souveraineté des Etats en faisant de cet espace un champ de
diffamation, de Fakenews et d’incitation à la violence sous toutes
ses formes.
Le quatrième chantier concerne, quant à lui, l'accélération
de la transition finale vers la communication numérique.
Et pour accompagner les efforts de l’Etat visant à
rapprocher le citoyen de ses institutions, un autre chantier sera consacré à
l'activation de la communication institutionnelle", alors que le sixième
chantier porte sur l’extension du réseau de l’information de proximité pour
renforcer la démocratie participative.
Les participants au 7e chantier se pencheront sur "la
promotion de la formation et de la qualification. A cet effet, nous avons
entamé la réactivation du fonds de ce chantier dans le cadre de la loi de
finances complémentaire. Ce fonds est gelé depuis 2014".
Les 8e et 9e chantier portent respectivement
sur "l'Amélioration de l'image de l'Algérie à l'étranger et restauration
de sa place dans les foras internationaux" et la "réglementation de
l'activité du sondage d'opinions" marquée par l’absence d’un cadre
juridique et de réalité économique claire.
Les hebdomadaires et les publications spécialisées sont
confrontés à d’énormes problèmes de financement les menaçant de disparition,
c’est pourquoi un 10e chantier "relance des périodiques" sera
consacré à cet effet