HABITAT - VILLE - BEJAIA
Date de première création: 11-12-2011 21:59
Dernière mise à jour: 02-05-2020 18:09
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Située à 250 km environ à l'est d'Alger, la capitale des Hammadites est forte de 52 communes et 19 dairas.
Sa population est estimée , selon le recensement
daté de 2010, à 173 000 habitants , alors que la population globale de la
wilaya est évaluée à 900 000 habitants. Une projection sur le futuir ,
c'est-à-dire à l'horizon 2030 , attribue à Bejaia pas moins de 1 300 000 habbitants.
Erigée au rang de wilaya depuis 1974, elle se distingue tout
particulièrement par sa vocation touristique indéniable qui en fait une
destination fort prisée , sinon privilégiée.
Toute la bande littorale est et ouest connaît ,
durant la saison estivale, un afflux massif des estivants , venant de toutes
les wilayas limitrophes. (à suivre. Fiche à
compléter)
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Patreimoine historique
©Par Mustapha Laouer/El Moudjahid, samedi 2/5/2020
Évoquer Bejaïa, ville d’art et de lumière, c’est parler de son histoire,
trois fois millénaire et de sa culture diversifiée qui font d’elle une
véritable citadelle ouverte sur la Méditerranée. Elle est d'une beauté
inouïe. La nature a fait d’elle la plus belle ville de la Méditerranée.
Bejaïa renferme une page d’histoire riche gravée depuis des centaines d’années,
voire de l’époque d’Ennacer El Hamadi, qui fait d’elle une
capitale de gloire et de bravoure face à tous les mouvements d’occupation
qu’elle a connus. Bejaïa recèle des vestiges naturels et des sites
culturels de grande valeur qui témoignent de sa civilisation. Elle fut connue
sous l’appellation de Bougie, en référence aux petites chandelles de cire
produites dans cette ville. De par son histoire millénaire et sa position
géographique privilégiée, elle a vu s’ériger le grand comptoir phénicien durant
le dixième siècle, elle est citée comme étant un port habité par les Andalous
commerçants. En 1067, le prince hammadite En Nacer y fonda une
nouvelle ville qu’il baptisa Ennaciria. Elle devient ensuite la capitale du royaume hammadite après les conflits
des Almoravides et des Zirides. La ville s’est nettement développée avec des
remparts, de somptueux palais, de beaux jardins et surtout des maisons d'un
style architectural unique, en plus d’une multitude de lieux de culte et de
savoir. C’est d’ailleurs le sentiment
d’El Idrissi qui cita Bejaïa
comme la ville la plus prospère d’Afrique du Nord au XIIe siècle. Mais en 1152,
Bejaïa a connu l’avènement des Almohades qui l’a transformée en une province.
La ville du savoir a eu dès lors un rôle éminent grâce aux séjours de
personnalités scientifiques et littéraires prestigieuses. Le poète sicilien
Ibn Hamadi, le mathématicien
italien Leonardo Fibonacci, le philosophe catalan
Raymond Lulle, l’historien Ibn Khaldoun, le métaphysicien andalou Ibn Arabi ainsi que des personnalités religieuses, à l’exemple de Sidi
Boumediene et Athaalibi.
Par ailleurs, Mahdi Ibn Toumert y déploya son
activité réformatrice où il rencontra à Mellala, petit village aux alentours de Bejaïa, Abdel Moumene. En 1510, Bejaïa tomba
entre les mains des Espagnols qui la détruisirent à moitié. En 1555, Salah Rais
reprit Bejaïa aux Espagnols mais ne parvient pas à lui redonner sa gloire
d’antan. En 1833, les Français la prennent et la dotèrent de nombreux
équipements, qui témoignent à ce jour de cette longue histoire sous différentes
occupations. Mais Bejaïa demeure toujours une ville qui recèle d’énormes sites
culturels et historiques, comme la Casbah construite en 1154, sous le règne
d'Abdel Moumene, par les Almohades qui
en firent une citadelle gouvernementale. Avec ses murs épais et élevés, la
Casbah compte une seule porte d’entrée et dotée de la mosquée Masdjid El Kasbah
où Ibn Khaldoun venait donner des cours de jurisprudence
religieuse à ses élèves et les transformations opérées par les Français en sont
encore visibles de nos jours. La Casbah qui a été à l'abandon pendant plusieurs
années a été réhabilitée en 2015 par des travaux de restauration des murailles
et des locaux internes puis ouverte au public durant le ramadhan de 2019.
Des familles venues de différentes wilayas ont visité durant les soirées ce
grand monument qui fait face au port. De même, le Fort impérial ou Bordj Moussa,
construit en 1555 par Pedro Navarro a été considéré comme une bâtisse défensive
durant la période d'occupation espagnole.
De 1832 à 1962, le Fort a été transformé en caserne militaire française sous le
nom de Fort Barral. Dès l'indépendance,
l'armée nationale populaire l'a occupé durant deux années avant qu'il soit
abandonné jusqu'à 1987, date des travaux de restauration et son aménagement en
1989 en musée.