Un clin d’œil à Malek Chebel
Malek, l’homme-orchestre
Cela
remonte à loin, il y a une vingtaine d’années, à 2 heures du matin, nous
étions, si ma mémoire est bonne, un écrivain algérien de grand talent et moi,
du côté de Saint-Michel à Paris quand nous rencontrâmes par un heureux hasard
Malek Chebel, un homme
affable et d’une grande intelligence, un grand liseur devant l’éternel qui
réussissait à parler de sujets divers, en n’arrêtant pas de citer tel ou tel
sociologue, tel ou tel penseur, pour étayer son propos, tout en proposant une
réflexion autonome. C’était un érudit, au même titre qu’un autre érudit, un
autre ami, Ali El Kenz,
qui est aussi de Skikda ou d’un autre qu’il appréciait beaucoup, HassenChebli. Il m’avait entretenu de sa stature et de son
recueil de poésie préfacé par Mohamed Salah Dembri. Chebel qui
était un véritable
touche à tout, anthropologue, historien et psychanalyste, n’a pas uniquement
travaillé sur la sexualité en Islam, l’érotisme, mais aussi sur les questions
culturelles du monde musulman et du bassin méditerranéen, il a exploré de
nombreux autres sujets qui concernent surtout les espaces arabes et musulmans.
Il avait une profonde connaissance de Jacques Lacan, comme il appréciait
énormément cet autre ami, ce grand paysage humain qui avait collaboré pour l’un
de ses premiers ouvrages avec un autre grand intellectuel, AbdelmalekSayad, ce « Socrate » singulier.
On peut ne pas être d’accord avec Malek Chebel sur certaines questions, mais il demeure
un grand intellectuel, un grand nom de la culture algérienne. Chebel n’avait pas peur
d’aller vers des sentiers peu battus, il en puise la substantifique moëlle. Il était allé, à l’instar
du Tunisien Bouhdiba,
auteur d’un ouvrage fondamental, Sexualité en Islam, explorer les lieux
profonds de la sexualité dans des territoires où il était peu facile d’y
plonger. Déjà, même en littérature, on se souvient de la levée de boucliers
contre Rachid Boudjedra qui,
dans La Répudiation (1969) et L’Insolation (1972) osait mettre le doigt là où
ça ne pouvait que faire mal, ce qu’il appelle la triade interdite, Sexe,
politique et religion. On avait même parlé à l’université d’Alger de «
pornographie ». Chebel était
le sourire personnifié, une sorte d’universitaire ambulant, il était tantôt à
Berkeley ou à Rockefeller University aux
Etats Unis, tantôt à l’EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) à
Paris ou à l’ULB de Bruxelles ou au Maroc, en Egypte, il était partout, quand
il s’exprimait en arabe, l’accent skikdi est
toujours là, comme pour indiquer ses origines. Auteur de nombreux
ouvrages, Chebel aimait
beaucoup la littérature, il était un passionné de Joyce, de Céline et de Kateb
Yacine. Il était sage, Malek, à tel point qu’il avait fait partie du groupe des
sages de l’Union Européenne qui avait pour fonction de réfléchir sur les
questions culturelles. Il a, à son actif, une trentaine d’ouvrages,
malheureusement trop peu interrogés dans les milieux universitaires.
monde musulman et du
bassin méditerranéen, il a exploré de nombreux autres sujets qui concernent
surtout les espaces arabes et musulmans. Il avait une profonde connaissance de
Jacques Lacan, comme il appréciait énormément cet autre ami, ce grand paysage
humain qui avait collaboré pour l’un de ses premiers ouvrages avec un autre
grand intellectuel, AbdelmalekSayad, ce « Socrate » singulier.
On peut ne pas être d’accord avec Malek Chebel sur certaines questions, mais il demeure
un grand intellectuel, un grand nom de la culture algérienne. Chebel n’avait pas peur
d’aller vers des sentiers peu battus, il en puise la substantifique moëlle. Il était allé, à l’instar
du Tunisien Bouhdiba,
auteur d’un ouvrage fondamental, Sexualité en Islam, explorer les lieux
profonds de la sexualité dans des territoires où il était peu facile d’y
plonger. Déjà, même en littérature, on se souvient de la levée de boucliers
contre Rachid Boudjedra qui,
dans La Répudiation (1969) et L’Insolation (1972) osait mettre le doigt là où
ça ne pouvait que faire mal, ce qu’il appelle la triade interdite, Sexe,
politique et religion. On avait même parlé à l’université d’Alger de «
pornographie ». Chebel était
le sourire personnifié, une sorte d’universitaire ambulant, il était tantôt à
Berkeley ou à Rockefeller University aux
Etats Unis, tantôt à l’EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) à
Paris ou à l’ULB de Bruxelles ou au Maroc, en Egypte, il était partout, quand
il s’exprimait en arabe, l’accent skikdi est
toujours là, comme pour indiquer ses origines. Auteur de nombreux
ouvrages, Chebel aimait
beaucoup la littérature, il était un passionné de Joyce, de Céline et de Kateb
Yacine. Il était sage, Malek, à tel point qu’il avait fait partie du groupe des
sages de l’Union Européenne qui avait pour fonction de réfléchir sur les
questions culturelles. Il a, à son actif, une trentaine d’ouvrages,
malheureusement trop peu interrogés dans les milieux universitaires.