COMMUNICATION- DOCUMENTS ET TEXTES REGLEMENTAIRES-
MINSTRE DE LA COMMUNICATION/RSF, JEUDI 23/4/2020
L’Etat soutient "puissamment" la liberté de la presse "qui
n’a de limites que celles de l’éthique et du droit", a affirmé jeudi le
ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer dans un communiqué.
"Nulle part au monde, la liberté de la presse n’existe dans une forme
absolue. Partout dans le monde, elle est corrélée, à des degrés divers, à la
notion de responsabilité", a-t-il dit, ajoutant que "le niveau de
cette liberté dépend aussi des facilitations qui sont accordées pour
favoriser son épanouissement". Partout dans le monde, a assuré le ministre
de la Communication, sous les divers "régimes politiques", le débat
entre la morale de la conviction du journaliste et la morale de sa
responsabilité est "inépuisable", relevant que dans tous les pays du
monde, la liberté de la presse "n’est pas un alibi pour l’irresponsabilité
individuelle".
Pourtant, pour "certaines ONG rarement désintéressées et ayant pour
profession de foi et pour métier la défense de la liberté de la presse,
l’Algérie est curieusement le baromètre privilégié de leur surveillance
du niveau de respect de cette liberté dans le monde", a assuré le
ministre. Pour
lui, certains pays manquent "curieusement et souvent" à l’appel alors
qu’ils ne comptabilisent qu’un nombre "insignifiant" de titres au
demeurant "sous influence directe des services secrets". "On
n’y voit, et toujours avec l’effet de loupe et l’effet d’optique, que les
insuffisances et les entraves objectives ou subjectives. Rarement, pour ne pas
dire jamais, les facteurs favorables à son développement et son
épanouissement", a-t-il observé.
"Comme, par exemple, les aides multiformes, directes ou indirectes,
fournies par les pouvoirs publics depuis l’avènement de la presse privée en
1990 à la presse écrite dont le nombre s’élève à ce jour à 162 quotidiens
généralistes et spécialisés, 60 hebdomadaires généralistes et spécialisés et 96
mensuels en langues arabe et française", a-t-il appuyé, ajoutant que
"sans compter les 116 titres institutionnels. Avec un total de 530 titres
toute périodicité, tout type et toutes langues confondues".
Cette aide, a-t-il poursuivi, est mobilisée depuis cette date sous forme
d’assistance "très avantageuse" en matière d’impression, relevant que
le prix du papier journal importé est "soutenu par l’Etat à hauteur de 40%
alors que le prix de base d’impression des journaux est toujours fixé à 5,50
DA, prix qui fluctue légèrement et à la hausse en fonction de la surface
consacrée à la couleur".
A noter aussi que beaucoup de journaux "ne payent pas leurs factures
d’impression, certains ayant à ce jour des arriérés d’impayés faramineux
!" s'est-il étonné.
Et pourtant, l’Etat, au delà des lois du marché, a fait le choix de
"ne pas étouffer" les journaux "lourdement" endettés et a
même continué à les soutenir, au même titre que les autres journaux, en leur
accordant le bénéfice de la publicité publique, dans "le seul but de
laisser vivre ou survivre" la presse nationale et "de ne lui faire
subir que la seule sanction" de l’audience et du lectorat, a-t-il
expliqué. Pour lui, l’aide "généreuse" de l’Etat s’exprime aussi à
travers la publicité publique qui représente environ 70 % du marché
publicitaire national en raison de la "part prééminente" de la
commande publique dans l’offre de services de communication", a-t-il
relevé.
Cette aide a, certes,
fait l’objet de "véritables" entreprises de captation et d’actions
"systématiques de détournement par des réseaux affairistes transversaux et
complexes qui n’échapperont pas à l’assainissement engagé dans le cadre
des chantiers de réforme globale du secteur", a-t-il dit. En dépit de cet état
de fait déplorable, l’Etat, via l’agence nationale ANEP, qui est actuellement
en cours de "reprise en mains, d’assainissement et de relance
économique", a continué à maintenir la presse publique et privée
"sous perfusion" financière dans l’unique objectif de ne pas
"compromettre" leur existence et leur permettre de jouer leur rôle
d’espaces de service public et de contribution au pluralisme et à la culture
démocratiques, a-t-il fait savoir.
Pour le ministre de la Communication, le soutien de l’Etat est décliné par
ailleurs sous la forme de locaux loués "généreusement à l’écrasante"
majorité des titres dans plusieurs villes du pays à raison de "la
modique" somme de 200 DA le mètre carré, sans compter les frais de
consommation d’eau, de gaz et d’électricité que les occupants des lieux n’ont
pas payés durant plus d’une vingtaine d’années. De 1990 à 2010, a-t-il ajouté,
le prix du mètre carré était de "seulement" 80 dinars et alors même
que beaucoup de journaux, y compris certains titres qui avaient alors une santé
financière "florissante", ne s’acquittaient pas du prix de la
location ou attendaient de longs mois pour être à jour. Cette aide polymorphe
de l’Etat, a-t-il relevé, certaines ONG comme l’organisation RSF française,
"ne la voient pas ou feignent de l’ignorer", ajoutant que de même que
sur les 8000 journalistes que compte la profession qui "ne souffrent"
pas d’ailleurs de conditions de travail et de liberté "rédhibitoires"
par rapport à bien d’autres pays dans le monde, "on ne met en avant que
trois ou quatre journalistes en vue". "Toujours les mêmes d’ailleurs,
pour mieux en faire des martyrs de la liberté de l’information. Alors même que
ces journalistes, en réalités des activistes et des professionnels de la
subversion, sont distingués en raison de leurs attaques acharnées contre
les symboles de l’Etat algérien", a-t-il souligné.
Pour lui, "ce sont ces mêmes journalistes sous protection permanente
de puissances étrangères que RSF défend inlassablement, certains étant des
correspondants attitrés". "Son intervention va jusqu’à simuler des
atteintes à la lierté d’expression, comme ce fut
récemment le cas de l’affaire du site Interlignes. Intervention paradoxalement
synchronisée avec le quotidien sioniste Jerusalem
Post et d’autre relais, a-t-il révélé.
Ce dernier n’a pas été censuré ou bloqué
d’accès ."Nous supposons
qu’il a été stoppé volontairement par ses propriétaires, un acte présenté comme
une censure afin de bénéficier de plus d’exposition médiatique et ce, à
quelques jours de la date du 3 mai, +journée mondiale de la liberté de la
presse+", a-t-il dit
Il a ajouté que cette stratégie d’association avait pour "seul
but" de faire profiter la marque "Interlignes" d’une
"grande" exposition médiatique dans les parutions de presse et sur
les réseaux sociaux. Cette technique marketing connue, a-t-il affirmé, dans la
profession se base sur "l’incrémentation et l’indexation" des moteurs
de recherche, permettant un renforcement de l’audience jusqu’à quatre fois
plus, ajoutant que "ce qui permet à la marque d’être plus demandée par les
moteurs de recherche et donc, au final, être mieux classée sur Internet". Pour
lui, ce classement "supérieur est valorisé en fréquentation plus forte et,
donc, en revenus publicitaires plus élevés à la fin de la crise supposée".
"Revenons à RSF dont nombre d’adhérents forcent le respect pour leur
engagement sincère et désintéressé pour la défense de la liberté de la presse.
Cette même organisation de Reporters sans frontières qui ne défend pas avec la
même énergie et avec la même constance d’autres journalistes respectables dans
d’autres pays, notamment arabes ou africains, alors même qu’ils sont bâillonnés
et réellement harcelés", a-t-il déploré. "On sait que RSF, bien que
ce soit une ONG, est un élément de la chaine d’expression du soft power français
à travers le monde", a-t-il soutenu. Elle (RSF) "bénéficie", d’ailleurs,
du soutien, sous une forme ou sous une autre de l’AFD, l’Agence française de
développement, de TV5 et de TV5 Monde, chaines de l’Audiovisuel extérieur
français, de Radio France, de la Fondation de France, de l’entreprise publique
EDF, du ministère de la Culture, du Conseil de l’Europe, de l’Instrument
européen pour la démocratie et des droits de l’Homme (IEDDH) et, aux Etats
Unis, de la Fondation Ford, de l’American Express et, surtout, de la NED, la
fameuse National endowment for democracy,
"le cheval de Troie par excellence des révolutions colorées dans le monde,
Maghreb et monde arabe en première ligne", a-t-il dit. "Sont
autant d’attaches qui ont permis à un fils et petit-fils de colon qui ont fait
couler le sang des Algériens dans la Mitidja d’accéder à sa présidence, avant
de terminer comme maire d’extrême-droite d’une commune française et agent
d’influence d’une petite pétro-monarchie",
a-t-il conclu.