FINANCES- OPINIONS ET POINTS DE VUE–ALGERIE/FMI-
EDITORIAL EL MOUDJAHID / LUNDI 20/4/2020
L’éditorial
de lundi 20 avril 2020, du quotidien El- Moudjahid, organe officieux de l’Etat,
recadre le FMI, usant d’un argumentaire qui peut être difficilement contredit.
L’éditorialiste
d’El-Moudjahid, commentant les prévisions du FMI pour l'Afrique du Nord, le
Moyen-Orient et l'Asie centrale, publiées le 15 avril en cours, déplore
le «catastrophisme» que donne à lire le document de l’institution
de Bretton Woods.
«Ces
prévisions auraient été plus crédibles si elles ne chiffraient curieusement que
l'Algérie», écrit-t-il, soulignant
que cette démarche, qui fait «la part belle aux thèses marocaines»,
note-t-il, attestait du «caractère tendancieux de
l'exercice» ; estimant que «Le catastrophisme qui lui est
attaché montre une nouvelle fois que l'Algérie est particulièrement ciblée».
Sur la même
lancée, El-Moudjahid épingle le Fonds Mondial, relevant que, paradoxalement, la
plupart des pays épargnés par le dernier rapport du FMI émargeaient à
différents guichets du Fonds, contrairement à l'Algérie, a-t-il soutenu.
Et de
rappeler, analysant une telle hostilité que «l'Algérie, en s'acquittant
de la totalité du stock de sa dette par anticipation, soit l'équivalent de 12
milliards de dollars, avait réaménagé sa relation avec cette institution de Bretton Woods».
Un
remboursement qui, dans les faits, a permis à l'Algérie d'économiser près de 2
milliards de dollars au titre des intérêts, des commissions de service de la
dette et des autres charges financières liées aux crédits contractés et qui
devaient être remboursés entre 2006 et 2011, explique le Quotidien national,
qui met en avant, dans cette veine, que «Cette décision s'est avérée
payante», fait-il remarquer.
Puis,
analysant les procédures pour accéder aux ressources du FMI, le journal
note que les conditions du FMI constituent de véritables cahiers de Charges
comportant des objectifs, des délais, des contrôles périodiques et éventuelles
sanctions.
Dans ce
contexte, il souligne que «Le Fonds consent à dire que l'accord de
confirmation est une matrice de mesures techniques dont la réalisation est
soumise à son contrôle périodique sur les critères de performance», faisant
observer qu’ainsi, «il refuse d'admettre que ses décisions (et non ses
accords au sens français) reposent sur des critères politiques».
A titre de
conclusion, l’éditorialiste d’El-Moudjahid invoque l’oukase du président de la
République, répondant le 11 avril passé à la proposition de la Banque mondiale
et du FMI d’un emprunt sans intérêts de 130 millions de dollars comme une aide
dans la lutte de l’Algérie contre le nouveau coronavirus.
«Que celui
qui veut nous aider spontanément soit le bienvenu et ceci sera pour nous
un geste d'amitié, mais nous ne demanderons pas l'aumône. Nous avons
suffisamment de moyens», avait alors tranché le premier magistrat du pays.