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Ministère de la Communication/Radio M et Maghreb Emergent/Avril 2020

Date de création: 14-04-2020 13:25
Dernière mise à jour: 14-04-2020 13:25
Lu: 1117 fois


COMMUNICATION – DOCUMENTS ET TEXTES REGLEMENTAIRES- MINISTERE COMMUNICATION/RADIO M et MAGHREB EMERGENT/ AVRIL 2020

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Deux communiqués à propos de l'arrêt de Radio M et de Maghreb Émergent : Le premier, celui du ministre de la communication (12/4/2020)  et le second, celui de la direction de Radio M : Pas de commentaire. Aucun commentaire ne sera publié.


1) Communiqué du ministre de la communication (Source APS)
Financements étrangers de la presse algérienne : le ministère de la Communication appelle au "strict respect" du droit
Le ministère de la Communication a appelé, dimanche  (12 avril 2020) , la presse nationale au "strict respect" du droit en matière de financements étrangers.
"Dans l’attente d’une remise à plat des textes législatifs et réglementaires régissant le secteur de la presse et de la communication, sur la base de la future Constitution et en prenant en compte un contexte en perpétuelles et rapides mutations dans le secteur", le ministère de la Communication appelle tous les acteurs de la presse nationale au "respect rigoureux des lois en vigueur dans la phase de transition actuelle".
Le ministère rappelle, dans un communiqué, que "les financements étrangers de la presse nationale (tous supports confondus), de quelque nature que ce soit et de quelque provenance que ce soit, sont absolument interdits".
"Ces financements sont prohibés en vertu de la loi organique 12-05 du 1er janvier 2012 relative à l’Information et de la loi 14-04 du 24 février 2014 inhérente à l’activité audiovisuelle", note le ministère, ajoutant que l’article 29 de la loi sur l’Information souligne, de manière claire et précise, que "l’aide matérielle directe et indirecte de toute partie étrangère est interdite".
Le même article oblige tous les médias écrits et audiovisuels à "déclarer ou à justifier l’origine des fonds constituants leur capital social et ceux nécessaires à leur gestion, conformément à la législation en vigueur", poursuit le ministère.
S’agissant précisément des télévisions et des radios hertziennes ou satellitaires et des WebTV et des Web-radios, la loi 14-04 du 24 février 2014 énonce, par ailleurs, et de manière nette, "la stricte obligation de justifier de l’exclusivité nationale du capital social, ainsi que de l’origine des fonds investis", relève la même source.
Le ministère fait remarquer que le non-respect de ces différentes dispositions "exposera nécessairement leurs auteurs éventuels aux sanctions prévues par les textes ad hoc", précisant que "Radio M est dans cette catégorie".
"Cette radio a été lancée grâce notamment à des fonds en provenance de l'étranger, par le canal d’organismes se donnant pour vocation affichée de renforcer les processus dits de +modernisation+ et de +démocratisation+", souligne le ministère de la Communication.
"Il s’agit, comme on le comprend bien, d’un élément du soft power étranger, du bras armé culturel et médiatique de diplomaties étrangères qui interviennent dans ces processus appelés de +démocratisation+ dans les pays du Sud en encourageant des acteurs triés sur le volet et considérés comme étant des agents d’influence réels ou potentiels à encourager et à soutenir", conclut le ministère
2) Communiqué de presse de la direction de Radio M
Le gouvernement algérien a reconnu ce lundi 11 avril 2020, à travers son porte-parole, le ministre de la communication, sa responsabilité dans la censure des deux sites d’information en ligne Maghreb Emergent et Radiom.info, en violation de l’article 50 de la constitution qui stipule que "la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et en ligne est garantie et ne doit être restreinte par aucune forme de censure préalable". Il n’a cependant rien trouvé de mieux, pour justifier un pur acte de répression de la liberté de la presse, que d’invoquer à postériori une infraction à la loi sur le financement étranger des médias.
- L’affirmation du ministre selon laquelle Radio M « a été lancée grâce à des fonds en provenance de l’étranger » est une grave atteinte à ses équipes, ses actionnaires et ses partenaires commerciaux. Elle est diffamatoire et déshonore son auteur.
- Radio M est une web Radio née modestement en 2013 avec les fonds propres de Interface Médias SPA et qui s’est lentement développée depuis sept ans grâce à l’engagement de ses travailleurs et de ses actionnaires.
- Chercher à jeter le doute sur le caractère national du capital intégralement algérien de l’éditeur de Radio M est un procédé injurieux pour les journalistes promoteurs des projets éditoriaux et à leurs partenaires financiers nationaux.
- Interface Médias l’éditeur de Radio m et de Maghreb Emergent est une société par actions, de droit algérien. Son actionnariat diversifié est composé des journalistes fondateurs, de collaborateurs et de sociétés algériennes leaders de leurs secteurs économiques ((Emballage, Pharmacie, BTP, Edition, Boisson, Conseil financier). Aucun actionnaire ne détient plus de 19 % du capital action. Les investisseurs privés ont fait confiance à un projet professionnel sérieux soutenu par la rédaction ainée de Maghreb Emergent, née 3 ans plus tôt. De même qu’en 2014, pour les mêmes raisons d’éthique éditoriale et de rigueur professionnelle, l’éditeur américain du Hufffington Post a cédé en franchise à Interface Médias l’exploitation de sa marque dans le cadre du Huffpost Maghreb avant que l’expérience ne s’arrête en décembre 2019 dans les trois pays.
- La méconnaissance ahurissante du modèle économique innovant de la presse digitale a amené le ministre de la communication à bafouiller son attaque indigne contre un média déjà ciblé par la censure de son site d’information en ligne quatre jours auparavant. Il a fait remanier une première dépêche de l’APS pour en ôter une charge, finalement dérisoire, portée sur le recours au crowdfunding (financement participatif) auprès de notre public (dans la diaspora et en Algérie) pour rassembler la dotation du prix Ali Bey Boudoukha du meilleur article d’investigation organisé par Maghreb Emergent (2014, 2017, 2019).
- Evoquer un recours à des financements étrangers pour lancer une web radio, laisse croire au public que l’investissement est important et les revenus nuls. Radio M est une petite structure qui génère des revenus publicitaires grâce aux sponsors de ses différentes émissions (Assurances, Industries, Pharmacie etc.…), à l’utilisation de ses petits moyens audiovisuels pour la production commerciale de vidéos et de spots audio. La Chaine YouTube génère également depuis 2018 des revenus publicitaires sur la plateforme américaine.
- Radio M est un prototype encore inabouti de ce que devrait être la nouvelle industrie médiatique digitale génératrice d’emplois à valeur ajoutée, capables d’exporter des services (YouTube) et proposant une nouvelle offre médiatique aux Algériens et à la Diaspora, conforme à la volonté de changement et de transparence exprimée par le peuple algérien depuis le 22 février 2019. La tentative de lui nuire et de la réduire au silence est un combat d’arrière-garde contre la liberté réclamée par les Algériens.
- Le double préjudice porté à notre média, engagé quotidiennement depuis le début du confinement dans l’élan de solidarité nationale contre l’épidémie du Covid 19, nous contraint à nous défendre, y compris, si nécessaire, à exercer notre droit d'ester en justice le ministre de la communication. Nous le ferons dans l’éthique et l’honneur que nous reconnaissent nos centaines de milliers d’auditeurs, de lecteurs, et de fans et de tous ceux qui, condamnent la censure de nos deux médias, les ont rejoints pour nous apporter depuis jeudi leur immense solidarité.