COMMUNICATION – DOCUMENTS ET TEXTES REGLEMENTAIRES-
MINISTERE COMMUNICATION/RADIO M et MAGHREB EMERGENT/ AVRIL 2020
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Deux communiqués à propos de l'arrêt
de Radio M et de Maghreb Émergent : Le premier, celui du ministre de la
communication (12/4/2020) et le second,
celui de la direction de Radio M : Pas de commentaire. Aucun commentaire ne
sera publié.
1) Communiqué du ministre de la
communication (Source APS)
Financements étrangers de la presse algérienne : le ministère de la
Communication appelle au "strict respect" du droit
Le ministère de la Communication a appelé, dimanche (12 avril 2020) , la presse nationale
au "strict respect" du droit en matière de financements étrangers.
"Dans l’attente d’une remise à plat des textes législatifs et
réglementaires régissant le secteur de la presse et de la communication, sur la
base de la future Constitution et en prenant en compte un contexte en
perpétuelles et rapides mutations dans le secteur", le ministère de la
Communication appelle tous les acteurs de la presse nationale au "respect
rigoureux des lois en vigueur dans la phase de transition actuelle".
Le ministère rappelle, dans un communiqué, que "les financements étrangers
de la presse nationale (tous supports confondus), de quelque nature que ce soit
et de quelque provenance que ce soit, sont absolument interdits".
"Ces financements sont prohibés en vertu de la loi organique 12-05 du 1er
janvier 2012 relative à l’Information et de la loi 14-04 du 24 février 2014
inhérente à l’activité audiovisuelle", note le ministère, ajoutant que
l’article 29 de la loi sur l’Information souligne, de manière claire et
précise, que "l’aide matérielle directe et indirecte de toute partie
étrangère est interdite".
Le même article oblige tous les médias écrits et audiovisuels à "déclarer
ou à justifier l’origine des fonds constituants leur capital social et ceux
nécessaires à leur gestion, conformément à la législation en vigueur",
poursuit le ministère.
S’agissant précisément des télévisions et des radios hertziennes ou
satellitaires et des WebTV et des Web-radios, la loi 14-04 du 24 février 2014
énonce, par ailleurs, et de manière nette, "la stricte obligation de
justifier de l’exclusivité nationale du capital social, ainsi que de l’origine
des fonds investis", relève la même source.
Le ministère fait remarquer que le non-respect de ces différentes dispositions
"exposera nécessairement leurs auteurs éventuels aux sanctions prévues par
les textes ad hoc", précisant que "Radio M est dans cette
catégorie".
"Cette radio a été lancée grâce notamment à des fonds en provenance de
l'étranger, par le canal d’organismes se donnant pour vocation affichée de
renforcer les processus dits de +modernisation+ et de +démocratisation+",
souligne le ministère de la Communication.
"Il s’agit, comme on le comprend bien, d’un élément du soft power
étranger, du bras armé culturel et médiatique de diplomaties étrangères qui
interviennent dans ces processus appelés de +démocratisation+ dans les pays du
Sud en encourageant des acteurs triés sur le volet et considérés comme étant
des agents d’influence réels ou potentiels à encourager et à soutenir",
conclut le ministère
2) Communiqué de presse de la
direction de Radio M
Le gouvernement algérien a reconnu ce lundi 11 avril 2020, à travers son
porte-parole, le ministre de la communication, sa responsabilité dans la
censure des deux sites d’information en ligne Maghreb Emergent et Radiom.info,
en violation de l’article 50 de la constitution qui stipule que "la
liberté de la presse écrite, audiovisuelle et en ligne est garantie et ne doit
être restreinte par aucune forme de censure préalable". Il n’a cependant
rien trouvé de mieux, pour justifier un pur acte de répression de la liberté de
la presse, que d’invoquer à postériori une infraction à la loi sur le
financement étranger des médias.
- L’affirmation du ministre selon laquelle Radio M « a été lancée grâce à des
fonds en provenance de l’étranger » est une grave atteinte à ses équipes, ses
actionnaires et ses partenaires commerciaux. Elle est diffamatoire et déshonore
son auteur.
- Radio M est une web Radio née modestement en 2013
avec les fonds propres de Interface Médias SPA et qui s’est lentement
développée depuis sept ans grâce à l’engagement de ses travailleurs et de ses
actionnaires.
- Chercher à jeter le doute sur le caractère national du capital intégralement
algérien de l’éditeur de Radio M est un procédé injurieux pour les journalistes
promoteurs des projets éditoriaux et à leurs partenaires financiers nationaux.
- Interface Médias l’éditeur de Radio m et de Maghreb Emergent est une société
par actions, de droit algérien. Son actionnariat diversifié est composé des
journalistes fondateurs, de collaborateurs et de sociétés algériennes leaders
de leurs secteurs économiques ((Emballage, Pharmacie, BTP, Edition, Boisson,
Conseil financier). Aucun actionnaire ne détient plus de 19 % du capital action. Les investisseurs privés ont fait
confiance à un projet professionnel sérieux soutenu par la rédaction ainée de
Maghreb Emergent, née 3 ans plus tôt. De même qu’en 2014, pour les mêmes
raisons d’éthique éditoriale et de rigueur professionnelle, l’éditeur américain
du Hufffington Post a cédé en franchise à Interface
Médias l’exploitation de sa marque dans le cadre du Huffpost
Maghreb avant que l’expérience ne s’arrête en décembre 2019 dans les trois pays.
- La méconnaissance ahurissante du modèle économique innovant de la presse
digitale a amené le ministre de la communication à bafouiller son attaque
indigne contre un média déjà ciblé par la censure de son site d’information en
ligne quatre jours auparavant. Il a fait remanier une première dépêche de l’APS
pour en ôter une charge, finalement dérisoire, portée sur le recours au crowdfunding (financement participatif) auprès de notre
public (dans la diaspora et en Algérie) pour rassembler la dotation du prix Ali
Bey Boudoukha du meilleur article d’investigation
organisé par Maghreb Emergent (2014, 2017, 2019).
- Evoquer un recours à des financements étrangers pour lancer une web radio, laisse croire au public que l’investissement
est important et les revenus nuls. Radio M est une petite structure qui génère
des revenus publicitaires grâce aux sponsors de ses différentes émissions
(Assurances, Industries, Pharmacie etc.…), à l’utilisation de ses petits moyens
audiovisuels pour la production commerciale de vidéos et de spots audio. La
Chaine YouTube génère également depuis 2018 des
revenus publicitaires sur la plateforme américaine.
- Radio M est un prototype encore inabouti de ce que devrait être la nouvelle
industrie médiatique digitale génératrice d’emplois à valeur ajoutée, capables
d’exporter des services (YouTube) et proposant une
nouvelle offre médiatique aux Algériens et à la Diaspora, conforme à la volonté
de changement et de transparence exprimée par le peuple algérien depuis le 22
février 2019. La tentative de lui nuire et de la réduire au silence est un
combat d’arrière-garde contre la liberté réclamée par les Algériens.
- Le double préjudice porté à notre média, engagé quotidiennement depuis le
début du confinement dans l’élan de solidarité nationale contre l’épidémie du Covid 19, nous contraint à nous défendre, y compris, si
nécessaire, à exercer notre droit d'ester en justice le ministre de la
communication. Nous le ferons dans l’éthique et l’honneur que nous
reconnaissent nos centaines de milliers d’auditeurs, de lecteurs, et de fans et
de tous ceux qui, condamnent la censure de nos deux médias, les ont rejoints
pour nous apporter depuis jeudi leur immense solidarité.