SANTE-
BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ETUDES REVUE INSANIYAT/CRASC –« LA SANTE AU
QUOTIDIEN DANS LES PAYS DU MGHREB »
La santé au
quotidien dans les pays du Maghreb. Etudes (présentées par Mohamed Mebtoul,
coordonateur). Revue « Insaniyat » (Crasc) n°80-81, 160 pages en français et 120 pages en
arabe. Oran, avril-septembre 2018, 500 dinars ou 25 euros (350 dinars le
n° simple et 15 euros)
Un n° d’une
revue déjà bien connue et reconnue avec des textes qui ont pour objet de mettre
en lumière les pratiques socio-sanitaires mises en œuvre par les différents
acteurs de la santé dans les sociétés maghrébines, tout particulièrement la
famille.
Mohamed Mebtoul tente de montrer ce qui a permis l’émergence du quotidien (certains pans
de la société comme les actes routiniers, ordinaires, banals qui se présentent
comme allant de soi, assurés par les personnes dans les différentes espaces
sociaux et professionnels) dans les différents terrains de recherche sur le
travail et la santé. Il a , aussi, mis en valeur le
travail de santé invisible assuré par les proches parents du malade , dévoilant
la santé au quotidien comme une production sociale. Des recherches menées
depuis plus de 30 ans !
Houari Benkada et Mohamed Mebtoul présentent une étude
socio-sanitaire déployée auprès des personnes atteintes de sclérose en plaques
et leurs proches. Une étude qui s’inscrit dans le courant de la sociologie
interactionniste.
Abdelkrim
Houari et Abdelmalek Adda Boudjellel ont travaillé sur les
significations plurielles des urgences médicales et chirurgicales (au service
des Umc au Chu d’Oran) : « Conçues pour
l’accueil des seuls malades dans un état grave, pouvant entraîner la mort ou
des lésions irréversibles s’ils ne sont pas pris en charge rapidement, les
urgences se retrouvent submergées par des malades pour toutes sortes de
pathologies médicales et de détresses psycho-sociales »
Marc-Eric Gruenais et Elise Guillermet présentent une étude sur
l’accès aux soins au Maroc, sur trois sites, deux zones rurales et une
zone urbaine, …..et se penche sur…. « le premier délai » car il y a en trois. Premier
délai : temps de la décision de l’individu et/ou de sa famille de
recourir aux soins de santé/Second délai : temps mis à atteindre une
structure de soins/ Troisième délai : lié à la prise en charge effective
adaptée au problème de santé. Une problématique complexe et multidimensionnelle
qui se trouve encore largement posée chez nous….avec des poids distincts selon
les contextes.
Bouchaib Medjdoul aborde la représentation religieuse
du Sida et l’expérience spirituelle des malades (à partir du discours religieux
et de ses effets spirituels sur les malades)
Karima Araoui et Hocine Fsina aborde la question de la capacité
des parents d’enfants en situation de handicap et leur pouvoir d’adaptation et
de dépassement du choc de l’annonce du handicap….C’est, aussi, la
découverte, au fur et à mesure que le temps passe, de leur « propre
potentiel de vie »
Sarra Samra Benharrats
et Mohamed Mebtoul étudient le malade « dit mental » et
les pratiques inventives à l’hôpital psychiatrique de Sidi Chami d’Oran….en s’
intéressant à la facette cachée des patients connus sous le nom de
« médiateurs de santé » ou « d’acteurs actifs » dans le
soin par leurs savoirs d’expérience et d’adaptation dans le système de soin.
Quant à Nawal
Boudechiche, sa thématique de réflexion porte sur
les connaissances générales d’étudiants inscrits en formation linguistique et
littéraire…. .Thème : « La littératie, un outil d’introspection des héritages
socioculturels en rapport avec la santé »
Les Auteurs : Mohamed Mebtoul,
Houari Benkada et Mohamed Mebtoul,
Abdelkrim Haouari et Abdelmalek
Adda Boudjellel,Marc-Eric Gruénais et Elise Guillermet, Bouchaib Mejdoul, Karima Araoui et Hocine Fsian, Sarra Samra Benharrats
et Mohamed Mebtoul, Nawal Boudechiche,
fFaouzi Zerai(en langue
arabe), Samira Chouchène, Nadia Chaouch, Safouane Trabelsi Raja Amri (en langye arabe)
Table des
matières : Hommage Pr Mohamed Brahim Salhi, , directeur de l’Inre, chercheur associé au Crasc
et décédé le 25 août 2016 (par Badra Motassem-Mimouni)/ Présentation
(par Mohamed Mebtoul) / Etudes (10 dont une sur
« …..les soins de santé au Maroc » en français et deux en
langue arabe dont une sur « ….le Grand Tunis »)/ Comptes rendus de
lecture (2 ouvrages)/ Informations scientifiques(sur
un Colloque organisé par le Gras, en 2016) / Revue des revues(1) /Résumés des
articles (en français et anglais , en arabe)
Extraits : «La production de santé assurée au
quotidien, dans l’invisibilité et l’absence de reconnaissance sociale, montre
que l’imbrication entre les soins profanes et soins professionnels est
indissociable de l’organisation socio-politique de
l’hôpital dominée par des injonctions administratives » (p
30) « Les urgences :ce n’est pas une
spécialité comme les autres. Les urgences, ce sont plusieurs spécialités à la
fois. Un urgentiste n’intervient pas sur un seul organe. Il intervient sur tous
les organes. Un chirurgien urgentiste n’est pas comme un chirurgien de
spécialité…..Il est nécessaire d’être polyvalent » (un urgentiste, 10 ans
d’ancienneté » (p 60), « Les médecins des urgences médicales ont le
sentiment de « s’acquitter des corvées » que les autres structures
« fuient » (Abdelkrim Haouari et Abdelmalek Adda Boudjellel p 65)
Avis :A lire ….impérativement (si ce n’est
déjà fait !.....encore que, avec la « cata' » du Covid19, on ose en
douter….tant il est vrai les acteurs « décideurs » font ,
généralement, peu cas des avis des sociologues, anthropologues et autres
spécialistes des sciences humaines) par tous les personnels de la
santé……et par les responsables du secteur. Pour encore mieux comprendre le
« dedans »…et, afin de mieux organiser le « dehors ».
Citations : « Les crispations, les
frustrations et les contre-violences des patients montrent bien que le service
des urgences s’apparente au « miroir » de la société » (Mohamed Mebtoul, 14), « Tenter de comprendre du dedans le sens
des pratiques quotidiennes , suppose la prise en compte des petits détails qui
marquent la vie quotidienne des personnes « (Mohamed Mebtoul,
p 18) « La pathologie est aussi une construction sociale. Elle intègre le
stress produit dans la société et les conditions de vue des personnes »
(Mohamed Mebtoul p 27)