HISTOIRE - GUERRE DE LIBERATION NATIONALE - ACCORDS D'EVIAN
Les accords d'Évian sont le résultat de négociations entre les représentants de la France et du GPRA durant la guerre d'Algérie . Ces accords sont signés le 18 mars 1962 à Évian-les-Bains (Haute-Savoie, France) et se traduisent immédiatement par un cessez-le-feu applicable sur tout le territoire algérien dès le lendemain. Ils furent approuvés à 90% par la population française métropolitaine lors du référendum du 8 avril 1962.
Ces accords mettent fin à huit années d'une guerre et pour laquelle la France a déployé environ 400 000 hommes et durant laquelle 1 500 000 Algériens sont tués . Pour la France, on décompte 28 500 morts du côté des militaires, plus de 30 000 harkis, 4 000 à 6 000 chez les civils européens et environ 65 000 blessés.
Le terme d'Accords d'Évian est un terme journalistique. Le titre officiel en est : Déclaration générale des deux délégations du 18 mars 1962. Le texte intégral a été publié dans Le Monde du 20 mars 1962. Cependant, le texte publié du côté algérien (dans le El Moudjahid du 19 mars 1962 date du cessez-le feu) comporte quelques variantes, notamment dans la dénomination des deux parties. Ainsi, le texte algérien porte la mention « Gouvernement provisoire de la République algérienne » (GPRA), alors que le texte français écrit « FLN ».
Une question corollaire est la qualification de guerre. De même que pour le terme d'accords, seul un État peut faire la guerre en droit (ne serait-ce que parce que la déclaration de guerre est un traité et qu'il faut pour cela avoir la personnalité morale). Le concept de guerre civile n'a pas d'existence en droit (on parle plutôt de trouble à l'ordre public, de révolte ou de révolution, selon l'intensité de l'affrontement).
Derrière ces qualifications juridiques, se trouvent en réalité de réels enjeux politiques, ceux de la reconnaissance internationale d'un État et de la reconnaissance des exactions commises par un État sur un autre.
A ce titre, le terme de guerre d'Algérie ne fut reconnu que très tardivement en France. Il s'agit de Jacques Chirac, qui, au cours de son premier mandat (juin 1999), a finalement employé ce terme, entraînant ainsi une véritable “flambée de mémoires”.
Cependant, si la France a reconnu la guerre, seuls ont été également reconnus officiellement les actes individuels commis par les militaires. Le caractère organisé de la répression des Algériens ( tortures...) par les militaires au nom de l'État français n'a, lui, jamais été reconnu
Négociateurs
Délégation du GPRA (Voir liste présentée ci-dessous)
|
Délégation française
|
Le texte connu comme les « accords » d'Évian comprend deux parties :
- un accord de cessez-le-feu, dont l'application est fixée au lendemain 19 mars 1962
- des déclarations gouvernementales relatives à l'Algérie, qui portent notamment sur :
- la période de transition jusqu'au référendum d'autodétermination. Pour cette période étaient mis en place un Exécutif provisoire et un Haut-Commissaire représentant l'État français
- la libération des prisonniers dans un délai de vingt jours et une mesure d'amnistie générale
- l'organisation d'un référendum d'autodétermination dans un délai minimum de trois mois et maximum de six mois
Dans l'hypothèse où, à la suite du référendum, la solution d'indépendance serait retenue :
- des garanties prévues pour les personnes conservant le statut civil de droit français
- la programmation du retrait des forces militaires françaises
Le 19 mars 1962 à 12 heures, il est mis fin aux opérations militaires et à toute action armée sur l'ensemble du territoire algérien.
Les accords d'Évian contenaient des clauses annexes dites « secrètes » (Reda Malek indiquera bien plus tard, en mars 2012, que "le GPRA savait que la France allait continuer ses expériences nucléaires à Reggane") autorisant la présence française au Sahara cinq années de plus. Ce délai était nécessaire à la France pour achever le programme de Force de frappe mené par le président de Gaulle et par son prédécesseur à la suite du changement d'équilibre géostratégique survenu au cours de la crise de Suez. La présence militaire française dans le Sahara permettait d'assurer le développement et l'expérimentation d'un nouveau type d'armement. Fusées du Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux, bombes atomiques du Centre d'Expérimentations Militaires des Oasis, armes chimiques et bactériologiques de la base secrète B2-Namous furent testées jusqu'en 1967 avec le plein accord des autorités algériennes.
La base de lancement de fusées d'Hammaguir fut également laissé à disposition des autorités françaises cinq années supplémentaires. Cela permit à la France de poursuivre son programme d'expérimentation de ses fusées Diamant et de lancer avec succès son premier satellite Astérix en 1966. La base fut évacuée en 1967 conformément aux accords d'Évian.
(Source: Wikipédia, mais revue par almanach-dz.com)
Membres principaux de la délégation algérienne , négociateurs des Accords d'Evian:
Krim Belkacem (1922-1970) :
Né à Draâ El Mizan. Il prend le maquis dès 1947 après une condamnation à mort par contumace. A la formation du Gpra, il est vice-président et ministre des Forces armées. Il dirige la délégation du Fln aux négociations d'Evian.
Ahmed Boumendjel (1906-1984) :
Né à Béni -Yenni en Grande-Kabylie. Avocat, il est lieutenant de Abbas Ferhat. Membre du Gpra, il participe aux pourparlers de Melun en 1960.
Saâd Dahlab ((1919-2001 ) :
Né à Ksar El -Chellala. Militant du Ppa-Mtld, il est gérant d'une société de presse. Arrêté en 1954, libéré, il rejoint le Fln et se consacre au lancement des premiers numéros d'El Moudjahid. Ministre des Affaires étrangères en 1961.
Ahmed Francis (1912-1969) :
Né à Relizane. Il participe au lancement, avec Ferhat Abbas, des Aml et de l'Udma, puis rejoint le Fln.
Benaouda Ben Mostefa, dit Amar (1925- .... ) :
Né à Annaba. Membre de l'Os puis du groupe des 22. Au déclenchement de la guerre, il est responsable de la région Guelma-Annaba. Il participe à la phase finale des négociations (Evian II).
Slimane Bentobbal, dit Si Lakhdar (1923 -.2010) :
Né à Mila. En 1947-1948, il est détaché à l'Os. En 1957, il part avec Krim Belkacem et Youcef Benkhedda en Tunisie.
Mohamed Seddik Benyahia (1932-1982) :
Né à Jijel. Avocat à Alger, il défend, en 1955, Rabah Bitat qui était détenu à Serkadji. Participe, avec Boumendjel aux pourparlers de Melun en 1960 et aux différentes négociations qui aboutissent aux accords d'Evian.
Tayeb Boulahrouf (1923-2005) :
Né à Oued Zenati. Militant actif, plusieurs fois arrêté, membre du Fln en France. Fin 1960, il met sur pied le relais suisse entre le Gpra et la France. Il participe aux rencontres de Lucerne et de Neuchâtel puis aux négociations d'Evian I, de Lugrin et d'Evian II
Ahmed Kaid dit commandant Slimane (1921-1978) :
Né à Tiaret. Militant de l'Udma avant 1954. En 1956, il rejoint la wilaya V. Membre du Cnra en 1959. Adjoint du colonel Boumediène dans l'Emg. A ce titre , il participe aux négociations.
Rédha Malek (1931-...) :
Né à Batna. Licencié en lettres à Alger et à Paris. Membre fondateur de l'Ugema en 1955. Directeur d' El Moudjahid de 1957 à 1962. Porte-parole de la délégation.
Il y avait , aussi, d'autres personnnalités qui étaient présentes non autour de la table de négociations mais aux alentours...pour préparer les dossiers, pour conseiller, pour gérer la communication, pour maintenir les contacts avec les directions se trouvant à Tunis ou ailleurs....: M'hamed Yazid (décédé) , Seghir Mostefai, Kasdi Merbah (décédé)....