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Bourboune Mourad

Date de création: 09-04-2020 14:53
Dernière mise à jour: 09-04-2020 14:53
Lu: 1464 fois


CULTURE- PERSONNALITES- BOURBOUNE MOURAD

 

Par Ahmed Cheniki, from Facebook/Cercle des Anciens des l’Information et de la Culture, mars 2020

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Clin d’œil à Mourad Bourboune (Extraits)
Bourboune, mon frère

……………………………. Mourad Bourboune, l’auteur de deux romans d’une qualité exceptionnelle, Le mont des genêts (1962) et Le muezzin (1968) est un être et un intellectuel exceptionnel. Parler avec lui, c’est apprendre, lire ses textes, c’est découvrir la complexité du monde et les sentiers sinueux de la beauté et de la poésie. J'ai découvert Mourad grâce à ses poèmes regroupés dans son recueil "Le pèlerinage païen". Quelle plume, mon Dieu. Bachir Hadj Ali et Kateb Yacine Yacine admiraient ses textes. Il était avant tout poète avant d'être romancier ou journaliste,, comme d'ailleurs, nos grands écrivains, Kateb, Dib, Haddad, Boudjedra, Tengour, Djaout et bien d'autres. Faut-il attendre à ce qu’on parle de lui à Paris ou Beyrouth pour célébrer son talent d’écrivain ? Je me souviens qu’un jour de 2006, M’hamed Benguettaf alors directeur du TNA, m’avait demandé de lire un texte dramatique proposé par Mourad, je lui avais répondu que je ne pouvais juger Bourboune, mais je lirais volontiers le texte tout en donnant mon accord pour la mise en scène de la pièce. Immense, Monsieur Bourboune, je ne peux oublier les chroniques qu’il publiait à Révolution Africaine, ses réparties, son style, son humour. Nous apprenions, nous, journalistes, en discutant avec cet intellectuel d’une grande culture. Elégant et modeste, Mourad aimait plaisanter, aborder tous les sujets…
J’avais déjà eu le plaisir de goûter à ces morceaux d’anthologie à Jeune Afrique, il claqua la porte parce qu’il n’était pas d’accord avec la direction sur la question du Sahara Occidental, puis à Demain l’Afrique, cet hebdo dirigé à Paris par Paul Bernetel, avec des signatures de renom, Edouard Maunick, Josie Fanon et Bachir Rezzoug. Notre ami Abdelkader Djeghloul, une fois installé à la tête de l’hebdomadaire, Actualité de l’émigration, lui avait tout naturellement fait appel pour animer une chronique hebdomadaire, très lue et très attendue par les lecteurs.
Puis, c’est au tour de Zoubir Zemzoum, directeur de l’hebdomadaire et de Bachir Rezzoug, directeur de la rédaction de l’inviter à proposer aux lecteurs une chronique à Révolution Africaine. C’est dans cet hebdomadaire que j’ai appris à connaitre ce grand écrivain, d’une modestie extraordinaire et d’un style extrêmement singulier. La lecture de ses deux romans, Le mont des genêts et Le Muezzin, m’a permis de redécouvrir cette écriture poétique, alerte, éclatée, au rythme saccadé, qui emporte le lecteur dans le quotidien tragique, celui de la nuit coloniale (Le mont des genêts) ou l’univers dramatique d’une Algérie trahie, confisquée (Le muezzin) conjuguant les jeux du désenchantement avec les temps de l’autoritarisme.
Comme Kateb, Bourboune est un intellectuel engagé, qui, jeune, participe à Paris à la grève des étudiants avant de rejoindre Tunis, il joue d’ailleurs dans cette ville dans la pièce de Kateb Yacine, Le cadavre encerclé en 1958. Une fois l’Algérie indépendante, il préside la commission culturelle du FLN et met en œuvre plusieurs projets. Il participe en 1963 à un débat sur la culture nationale entamée par la publication d’un texte de Mostefa Lacheraf qui traite, à l’époque, Mourad, de « petit Jdanov. Le coup d’Etat de Boumediene allait atténuer les ardeurs de ce grand intellectuel qui allait rejoindre un certain nombre de militants et d’intellectuels pour créer un mouvement d’opposition, l’ORP (Organisation de la Résistance Populaire).
Bourboune est un génial touche à tout : poésie, théâtre, cinéma, roman. Il retourne à Alger dans les années où il collabore avec Révolution Africaine, publie des textes, notamment Le pèlerinage et autres poèmes (Alger, Bouchene, 1989) et « Les dieux brûlés » et écrit quelques scénarios, Moissons d’acier (Ghaouti Bendeddouche, 1983), « La dernière image » (Lakhdar Hamina, 1986). Avec Hamina, il entre vite en conflit et poursuit le réalisateur en justice.
Suite au changement de direction à Révolution Africaine qui a vu une grande partie de la rédaction quitter l’hebdomadaire après le départ de Zoubir Zemzoum et l’arrivée de Abdelali Ferrah, peu sensible aux jeux de l’écriture journalistique, …………………. ; Bourboune reprend sa valise pour se réinstaller à Paris. Il a dernièrement signé le scénario, Larbi Ben M’hidi, de Bachir Derais.

 

COMPLEMENT MOHAMED KOURSI, facebook

 Ce que j'ai lu sur lui et repris dans mon livre dans une note : " Mourad Bourboune est né à Jijel le 23 janvier 1938. Après des études à Constantine, il poursuit sa formation à Paris où il participe à la grève des étudiants de 1956. En 1958, il est comédien à Tunis et joue dans Le Cadavre encerclé de Kateb Yacine. Il participe à la fondation de l'Union des écrivains algériens et dirige la commission culturelle mise en place par le FLN en octobre 1963. Après le coup d'État du 19 juin 1965, il s'installe en France. A Paris, il est journaliste pendant quelque temps à Jeune Afrique, Demain l'Afrique et l’Actualité de l’émigration. Son exil ne dure pas. Il est chroniqueur à Révolution Africaine. Romancier, Mourad Bourboune a écrit Le Mont des genêts, Le Muezzin, Le Pèlerinage païen, un recueil de poèmes, et Les Dieux brûlés ainsi que des scénarios, Moissons d’acier (Ghaouti Bendeddouche, 1983), La dernière image (Lakhdar Hamina).... "