SPORTS- PERSONNALITES- PARACHUTISME- EL MOUSSAOUI FATIMA
El Moussaoui
Fatima, née Ghali, première femme parachutiste de l’Algérie post-indépendance,
est décédée, dans la nuit de vendredi 3 au samedi 4 avril à Sidi Bel Abbès,
à l’âge de 80 ans.
Professionnelle du
secteur de la santé et militante de la cause nationale, la défunte avait payé
un lourd tribut lors de la guerre de Libération et subi les affres de la
torture pour son engagement comme assistante aux maquis de la région, notamment
dans le sud de la wilaya.
L’association
de l’aéroclub de la ville de Sidi Bel Abbès lui avait
rendu hommage, en 2016, à l’occasion de la Journée de la femme en retraçant à
travers une contribution publiée sur le site Bel Abbès.info ( https://bel-abbes.info/ )
, le parcours d’une infirmière de renom et au caractère bien trempé.
«Infirmière de renom, elle a été emprisonnée en 1961 pour avoir fourni des
médicaments aux combattants de l’ALN (…).»
Dès l’indépendance,
elle fera partie des premières femmes infirmières à venir en aide aux enfants
malades de la région. Formée à l’école de santé d’Oran, El Moussaoui
Fatima a dû retourner dans sa ville de Ras El Ma (ex-Bedeau), fin 1962, pour
s’occuper d’un hôpital de fortune qui ne cessait d’accueillir les patients de
cette région enclavée.
Affectée quelques mois
après à l’hôpital de la ville de Sidi Bel Abbès, elle
adhérera à l’aéro-club de la ville (ex-Alat) qui fut
l’un des premiers aérodromes d’Afrique du Nord.
Selon plusieurs
témoignages, un jeune infirmier, Daho Bel Hadri, un
jeune infirmier, avait réussi, à l’époque, à rassembler autour de lui de jeunes
Algériens attirés par le monde l’aviation, selon l’association suscitée. Parmi
ces jeunes, Moussaoui Fatima était la plus
déterminée. Elle avait alors à peine 23 ans. «Elle estimait pouvoir secourir,
en cas de guerre, les populations isolées en sautant au… parachute.
Elle était
complètement dévouée à son métier au point de relever le défi de se lancer du
ciel», confie l’un des instructeurs de l’aéro-club. Elle réussit,
effectivement, plusieurs sauts de parachute au-dessus du champ d’oliviers,
mitoyen de l’Alat, tout en poursuivant des cours
d’aviation.
En tout, elle avait
comptabilisé une soixante de sauts et fut la première femme parachutiste de
l’Algérie pos-tindépendance. Son premier exercice de
saut d’exhibition en parachute, à Alger, fut du haut d’un hélicoptère, à une
altitude de 300 m. En compagnie d’une amie de Saïda, elle sauta dans le vide
au-dessus d’Alger en 1963 et reçut les éloges de l’ancien président Ahmed Benbella.