SCIENCES- PERSONNALITES- LAHNECHE BADREDDINE (PR MEDECINE/LYON)
(Portrait from Facebook, début avril 2020)
Très
peu connu en Algérie mais son nom résonne encore dans les plus grands hôpitaux
français, européens et américains.
Badreddine Lahneche née en 1927 était un pauvre orphelin qui avait
grandi sans famille à Souk Ahras devenu chef du
service de médecine nucléaire au centre anticancéreux Léon-Bérard et ancien
professeur de biophysique à l'université de médecine de Lyon, Président
fondateur de l'Association culturelle lyonnaise islamo-française (ACLIF),
membre du Comité de réflexion sur l'avenir de l'islam en France (CORIF)
On
dit que quand Mitterand l’appelait au téléphone, il
le faisait patienter plusieurs minutes, il ne faisait pas de différence entre
les malades. On raconte aussi que quand Mitterand
avait appris que Badreddine était le compatriote de
Saint Augustin, il avait souri en disant : « Je suis entre de bonnes mains ».
Raymond
Barre disait de lui : « Le Saint Augustin de la médecine »
Un
très grand médecin. Le toubib qui a soigné les plus grands de ce monde à
l’exemple de Reaggan , Mitterand et Helmut Kohl et
tant d’autres.
Un
homme autant savant que croyant qui, quand tu le croises, tu ne diras jamais
que c’est pour lui que la maison blanche avait envoyé un jumbo jet pour le
ramener à Washington soigner le puissant président des américains Ronald
Reagan.
Une
anecdote que Michel Noir en personne avait relatée lors d’une conférence sur le
racisme. Un jour, dans le couloir d’un grand hôpital lyonnais suivi par les
meilleurs professeurs en cancérologie, Badreddine
entre dans la chambre d’une malade de la grande bourgeoisie lyonnaise de la
famille Berliet alors souffrante du cancer. Essayant de prendre sa main pour
l’ausculter, avec mépris, elle crie : lâche-moi la main et qui êtes-vous pour
oser me toucher ? C’est vrai, Badreddine était très
typé, il faisait maghrébin, un maghrébin de coeur et
de morphologie. Les autres professeurs français qui étaient derrière lui, avaient
essayé de la raisonner et lui expliquer qu’il était le meilleur d’entre-deux et
que c’était le médecin personnel de Mitterand . C’était peine perdue, la bourgeoise était trop fière pour
qu’un algérien lui prodigue les soins. Badreddine
finit par quitter sa chambre sans être vexé, lui le grand croyant habillé de
cette infinie humilité qui était la sienne.
Quelques
semaines plus tard, la dame bourgeoise s’était rendue dans un grand hôpital
américain à San Francisco pour se soigner car parait-il était meilleur que
celui de Lyon. Un médecin américain dit à cette malade : Tu as la chance
Madame, aujourd’hui, c’est un des plus grands cancérologues au monde qui va
t’ausculter. Quelques minutes après, la bourgeoise revoit la même scène qu’à
Lyon, le grand Badreddine suivis par une armada de
médecins américains entre dans sa chambre. Étonnée de revoir encore une fois ce
brun médecin bien algérien, elle lui dit non sans stupéfaction : Encore toi ?
Souriant, Badreddine lui répond gentiment, oui c’est
moi Mme Berliet. Et depuis, ils sont devenus de très proches amis.
Avant
de mourir, elle avait léguée une grande partie de sa fortune pour la
construction d’un centre contre le Cancer à Lyon, qui est aujourd’hui parmi les
meilleurs au monde : Le centre Léon Berard.
C’est
lui et lui seul qui avait construit la grande Mosquée de Lyon à laquelle il
consacra toutes ces ressources en vendant l’ensemble de ses biens pour la construire .
Le
Pr s’est éteint à Lyon le 12 Décembre 1993 à l’âge de 66 ans.