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Lahnèche Badreddine (Pr médecine/Lyon)

Date de création: 07-04-2020 09:35
Dernière mise à jour: 07-04-2020 09:35
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SCIENCES- PERSONNALITES- LAHNECHE BADREDDINE (PR MEDECINE/LYON)

 

(Portrait from Facebook, début avril 2020)

Très peu connu en Algérie mais son nom résonne encore dans les plus grands hôpitaux français, européens et américains.

Badreddine Lahneche née en 1927 était un pauvre orphelin qui avait grandi sans famille à Souk Ahras devenu chef du service de médecine nucléaire au centre anticancéreux Léon-Bérard et ancien professeur de biophysique à l'université de médecine de Lyon, Président fondateur de l'Association culturelle lyonnaise islamo-française (ACLIF), membre du Comité de réflexion sur l'avenir de l'islam en France (CORIF)

On dit que quand Mitterand l’appelait au téléphone, il le faisait patienter plusieurs minutes, il ne faisait pas de différence entre les malades. On raconte aussi que quand Mitterand avait appris que Badreddine était le compatriote de Saint Augustin, il avait souri en disant : « Je suis entre de bonnes mains ».

Raymond Barre disait de lui : « Le Saint Augustin de la médecine »

Un très grand médecin. Le toubib qui a soigné les plus grands de ce monde à l’exemple de Reaggan , Mitterand et Helmut Kohl et tant d’autres.

Un homme autant savant que croyant qui, quand tu le croises, tu ne diras jamais que c’est pour lui que la maison blanche avait envoyé un jumbo jet pour le ramener à Washington soigner le puissant président des américains Ronald Reagan.

Une anecdote que Michel Noir en personne avait relatée lors d’une conférence sur le racisme. Un jour, dans le couloir d’un grand hôpital lyonnais suivi par les meilleurs professeurs en cancérologie, Badreddine entre dans la chambre d’une malade de la grande bourgeoisie lyonnaise de la famille Berliet alors souffrante du cancer. Essayant de prendre sa main pour l’ausculter, avec mépris, elle crie : lâche-moi la main et qui êtes-vous pour oser me toucher ? C’est vrai, Badreddine était très typé, il faisait maghrébin, un maghrébin de coeur et de morphologie. Les autres professeurs français qui étaient derrière lui, avaient essayé de la raisonner et lui expliquer qu’il était le meilleur d’entre-deux et que c’était le médecin personnel de Mitterand . C’était peine perdue, la bourgeoise était trop fière pour qu’un algérien lui prodigue les soins. Badreddine finit par quitter sa chambre sans être vexé, lui le grand croyant habillé de cette infinie humilité qui était la sienne.

Quelques semaines plus tard, la dame bourgeoise s’était rendue dans un grand hôpital américain à San Francisco pour se soigner car parait-il était meilleur que celui de Lyon. Un médecin américain dit à cette malade : Tu as la chance Madame, aujourd’hui, c’est un des plus grands cancérologues au monde qui va t’ausculter. Quelques minutes après, la bourgeoise revoit la même scène qu’à Lyon, le grand Badreddine suivis par une armada de médecins américains entre dans sa chambre. Étonnée de revoir encore une fois ce brun médecin bien algérien, elle lui dit non sans stupéfaction : Encore toi ? Souriant, Badreddine lui répond gentiment, oui c’est moi Mme Berliet. Et depuis, ils sont devenus de très proches amis.

Avant de mourir, elle avait léguée une grande partie de sa fortune pour la construction d’un centre contre le Cancer à Lyon, qui est aujourd’hui parmi les meilleurs au monde : Le centre Léon Berard.

C’est lui et lui seul qui avait construit la grande Mosquée de Lyon à laquelle il consacra toutes ces ressources en vendant l’ensemble de ses biens pour la construire .

Le Pr s’est éteint à Lyon le 12 Décembre 1993 à l’âge de 66 ans.