ENVIRONNEMENT- REGION- FLORE SAUVAGE ET DOMESTIQUE
MEDITERRANEE –
Kamel Bouslama/El Moudjahid, lundi 30 mars 2020
Ce
n’est pas sans raison que la flore sauvage et domestique du bassin
méditerranéen - dont fait partie l’Algérie - et, avec elle, l’ensemble de
l’Afrique du Nord, est très proche, par le nombre et la variété de ses espèces
naturelles, de celle de l’Asie Mineure.
D’abord les
migrations humaines. Il faut savoir que celles-ci, ainsi que les vents et les
variations climatiques, ont fait qu’au cours des âges, la plupart des formes
végétales des Balkans, du Caucase, d’Anatolie, du Taurus et du Liban se sont
retrouvées au Maghreb où elles se sont mêlées à d’autres formes endémiques du
nord, relativement denses et variées, ou remontées du Sahara, peu nombreuses.
Considérées dans leur ensemble comme étant propres à l’Afrique du Nord, elles
ont été rejointes plus tard par de nouvelles plantes venues d’ailleurs qui se sont
acclimatés et multipliées. D’autres encore, plus récemment, ont été introduites
par la colonisation française.
On peut ainsi
noter, à l’actif du climat particulier de l’Algérie, que celui-ci s’est montrée
de tout temps favorable à l’acclimatation de végétaux originaires de régions
chaudes ou tempérées des Amériques, d’Afrique du Sud, d’Australie,
d’Extrême-Orient. Ces végétaux ont en général été importés dans un but précis,
autrement dit à des fins économiques ou pour compenser la déforestation naturelle
ou provoquée. Ils l’ont été également pour la reconstitution des sols érodés et
pour l’assainissement des plaines marécageuses.
D’ailleurs
l’histoire et la géologie nous apprennent qu’il y a plus de 5.000 ans, toute
l’Afrique du Nord était recouverte d’une forêt de conifères et de feuillus. Le
grand érudit et voyageur maghrébin, Ibn Khaldoun, l’a
décrit, vers la fin du XIVe siècle, comme étant ombragée et de haute futaie de
«Tounes à El Maghrib» en
passant évidemment par l’Algérie. Elle ne l’était plus après 1830. Les hommes
et les troupeaux dans leurs sillages, par la coupe, le feu et le pâturage
intensif, avaient profondément modifié le paysage végétal et empêché son
renouvellement. Des espèces avaient disparu dont on retrouvait des traces
fossilisées, d’autres s’étaient raréfiées, de nouvelles s’étaient développées
et se comptaient par milliers
Parfois de longues périodes de sécheresse, des invasions
acridiennes et des vents violents…
La végétation de
l’Algérie, comme son régime des eaux, reflète les conditions climatiques
locales et la position habituelle des courbes des pluies. Elle est
naturellement de type méditerranéen avec des précipitations supérieures qui
vont croissant d’Ouest en Est dans le tell avec le rapprochement et la
confusion des deux chaines montagneuses des Atlas. Elle devient steppique et
désertique en dessous, à l’exception toutefois des oasis sahariennes irriguées
par des cours d’eau provenant de l’Atlas saharien et du Hoggar.
Le régime des
pluies, souvent violentes, a une grande incidence sur la diffusion ou la
disparition de certaines espèces végétales, ainsi que l’érosion, le
dessèchement des sols pauvres, la remontée ou l’extension des matières
salines. Ces phénomènes naturels sont aggravés par des pratiques telles que le
drainage, la mise en culture des terres vierges et la déforestation mal
contrôlée. S’y ajoutent parfois de longues périodes de sécheresse, des
invasions acridiennes et des vents souvent violents qui appauvrissent la
végétation herbacée et conduisent les troupeaux dévastateurs vers des régions
jusque-là préservées. Les vents en effet, notamment les vents brûlants du Sud,
ou ceux chargés de sel marin, peuvent entrainer des modifications climatiques
très importantes et avoir des effets désastreux sur touts les formes végétales.
Dans l’encadré
ci-après, nous avons choisi d’évoquer quelques unes des plantes sauvages de la
flore algérienne, notamment en Kabylie, bien entendu sans avoir la prétention
d’être exhaustif tant le tapis végétal de l’Algérie dans toute son étendue est
d’une très grande diversité.