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Flore sauvage et domestique Méditerranée

Date de création: 31-03-2020 18:15
Dernière mise à jour: 31-03-2020 18:15
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ENVIRONNEMENT- REGION- FLORE SAUVAGE ET DOMESTIQUE MEDITERRANEE –

 

Kamel Bouslama/El Moudjahid, lundi 30 mars 2020

Ce n’est pas sans raison que la flore sauvage et domestique du bassin méditerranéen - dont fait partie l’Algérie - et, avec elle, l’ensemble de l’Afrique du Nord, est très proche, par le nombre et la variété de ses espèces naturelles, de celle de l’Asie Mineure.

D’abord les migrations humaines. Il faut savoir que celles-ci, ainsi que les vents et les variations climatiques, ont fait qu’au cours des âges, la plupart des formes végétales des Balkans, du Caucase, d’Anatolie, du Taurus et du Liban se sont retrouvées au Maghreb où elles se sont mêlées à d’autres formes endémiques du nord, relativement denses et variées, ou remontées du Sahara, peu nombreuses. Considérées dans leur ensemble comme étant propres à l’Afrique du Nord, elles ont été rejointes plus tard par de nouvelles plantes venues d’ailleurs qui se sont acclimatés et multipliées. D’autres encore, plus récemment, ont été introduites par la colonisation française. 

On peut ainsi noter, à l’actif du climat particulier de l’Algérie, que celui-ci s’est montrée de tout temps favorable à l’acclimatation de végétaux originaires de régions chaudes ou tempérées des Amériques, d’Afrique du Sud, d’Australie, d’Extrême-Orient. Ces végétaux ont en général été importés dans un but précis, autrement dit à des fins économiques ou pour compenser la déforestation naturelle ou provoquée. Ils l’ont été également pour la reconstitution des sols érodés et pour l’assainissement des plaines marécageuses.

D’ailleurs l’histoire et la géologie nous apprennent qu’il y a plus de 5.000 ans, toute l’Afrique du Nord était recouverte d’une forêt de conifères et de feuillus. Le grand érudit et voyageur maghrébin, Ibn Khaldoun, l’a décrit, vers la fin du XIVe siècle, comme étant ombragée et de haute futaie de «Tounes à El Maghrib» en passant évidemment par l’Algérie. Elle ne l’était plus après 1830. Les hommes et les troupeaux dans leurs sillages, par la coupe, le feu et le pâturage intensif, avaient profondément modifié le paysage végétal et empêché son renouvellement. Des espèces avaient disparu dont on retrouvait des traces fossilisées, d’autres s’étaient raréfiées, de nouvelles s’étaient développées et se comptaient par milliers     

Parfois de longues périodes de sécheresse, des invasions acridiennes et des vents violents…

La végétation de l’Algérie, comme son régime des eaux, reflète les conditions climatiques locales et la position habituelle des courbes des pluies. Elle est naturellement de type méditerranéen avec des précipitations supérieures qui vont croissant d’Ouest en Est dans le tell avec le rapprochement et la confusion des deux chaines montagneuses des Atlas. Elle devient steppique et désertique en dessous, à l’exception toutefois des oasis sahariennes irriguées par des cours d’eau provenant de l’Atlas saharien et du Hoggar. 

Le régime des pluies, souvent violentes, a une grande incidence sur la diffusion ou la disparition de certaines espèces végétales, ainsi que l’érosion, le dessèchement des sols  pauvres, la remontée ou l’extension des matières salines. Ces phénomènes naturels sont aggravés par des pratiques telles que le drainage, la mise en culture des terres vierges et la déforestation mal contrôlée. S’y ajoutent parfois de longues périodes de sécheresse, des invasions acridiennes et des vents souvent violents qui appauvrissent la végétation herbacée et conduisent les troupeaux dévastateurs vers des régions jusque-là préservées. Les vents en effet, notamment les vents brûlants du Sud, ou ceux chargés de sel marin, peuvent entrainer des modifications climatiques très importantes et avoir des effets désastreux sur touts les formes végétales.

Dans l’encadré ci-après, nous avons choisi d’évoquer quelques unes des plantes sauvages de la flore algérienne, notamment en Kabylie, bien entendu sans avoir la prétention d’être exhaustif tant le tapis végétal de l’Algérie dans toute son étendue est d’une très grande diversité.