CULTURE-
BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI DOURARI ABDERREZAK ET KHAOULA TALEB IBRAHIMI (DIRECTION) –« MULTICULTURALISME
ET UNITE NATIONALE…. »
Multiculturalisme
et unité nationale.Des langues et des cultures en
Algérie : de l’unité dans la diversité. Sous la direction scientifique de Abderrezak Dourari et Khaoula Taleb Ibrahimi. Actes
d’un Colloque (devant se tenir le 28 septembre 2019 mais non tenu faute
de salle « disponible »).Editions « Les Amis de Abdelhamid
Benzine », Alger 2020, 152 pages, 500 dinars.
D’abord, c’est Abderrezak Dourari qui survole l’évolution de la pensée politique
relative à la manière dont les hommes se sont organisés ou ont pensé leur
organisation en société à travers l’histoire ancienne ou récente
, nous permettant ainsi de construire une grille conceptuelle utile pour
une lecture cohérente de la réalité
Mustapha Tidjet présente la revendication amazighe à travers
l’histoire récente du pays. Celle-ci remonte au mouvement national, mais dès le
début , elle a rencontré un déni de reconnaisance des ressponsables
politiques….La situation n’a pas connu d’évolution significative après
l’indépendance et il a fallu attendre le 5 octobre 88 (création de journaux en
tamazigh dès 89)….puis les Constitutions de 1996, 2002 et 2016. « Des
avancées indéniables mais qui, pourtant, n’arrivent pas à convaincre les
populations. Pourquoi ?
Pour sa part, Malika Sabri
dresse un état des lieux de l’enseignement de tamazight et analyse les
différents aspects pour proposer des solutions aux problèmes qui entravent sa
généralisation. Car, hélas, « l’enseignement de la langue tamazight
demeure toujours à la phase d’expérimentation »
Abdennacer Guedjiba, lui, se penche sur « le cas du chaoui »…..un aspect de la diversité linguistique -
« un phénomène universel qui consiste en l’existence et la
cohabitation de plusieurs langues dans une même société » - entre
sauvegarde et menace de disparition
Pour Bachir Bouhania, le
Zénète est une variété de langue en danger d’extinction dans le sud Algérien.Un dialecte qui, est mis en valeur à la radio
d’Adrar
Abdallah Nouh un doctorant
en langue et culture amazighes de Tizi Ouzou. Il soulève , avec clarté et détermination (l’avantage et la
fraîcheur du jeune chercheur !) la question prioritaire : « Il
est temps , dit-il, d’affronter le dilemme de l’unité /diversité de
tamazight et le(s) choix à opérer pour son aménagement ». Il est , aussi, temps, « d’interroger le terme
controversé « tamazighte » dans ses diférentes acceptations employées ( il y en a trois :
la langue abstraite supposée/ celle du discours officiel et académique
signifiant la langue kabyle/ celle consacrée dans le discours juridique et qui
signifie une langue à créer), aussi bien dans le champ académique que dans le
discours officiel… ».
Ibtissem Chachou fait découvrir les origines de la formation de
l’arabe algérienet reùmontant
à l’implantation du punique en Algérie…jusqu’à l’implantation de l’rabe,
« une autre langue véhiculaire »
Khalil Mgharfaoui,
professeur marocain aborde le cas de l’arabe marocain (langue maternelle arabe
orale ou « darija » ou « darja » ou « arabe standard » dans sa
variété écrite scolaire) dont l’émergence entraîne une remise en cause de
« l’ordre établi ».Le débat autour de la question linguistique est aussi vieux que l’indépendance du pays en
1956, mais elle a pris une grande ampleur ces vingt dernières années.
Et, pour terminer, Khaoula
Taleb Ibrahimi
revient sur « l’école algérienne et le défi des langues. Le
plurilinguisme algérien et ses implications didactiques ». Son sujet favori.Dans un premier temps, elle s’attache à identifier
les composantes du plurilinguisme algérien, pour, dans un second temps, exposer
un certain nombre de postures epistémologiques et
méthodologiques
Les
Auteurs : Abderrezak Dourari(Professeur, Alger
2), Mustapha Tidjet (Crlca/Université
de Bejaia), Malika Sabri (Maître de Conférences,
Université Tizi
Ouzou), Abdennacer Guedjiba (Université Khenchela)
,Bachir Bouhania (Université d’Adrar) Abdallah Nouh (Doctorant, Université Tizi Ouzou), Ibtissem Chachou (Université Mostaganem) , Khalil Mgharfaoui (Professeur, Faculté des lettres d’El Jadida,
Maroc) , Khaoula Taleb Ibrahimi(Professeur,
Alger 2)
Sommaire :Du multilinguisme au
multiculturalisme…./Statut de tamazight……/L’enseigenement
de la langue amazighe en Algérie…../ ……..Le cas du chaoui
/Le Zénète…. / Quel aménagement de quel « tamazight » ?/
Aux origines de la formation de l’arabe algérien…./ L’émergence de l’arabe
marocain…../ L’école algérienne et le défi des langues….
Extraits : « Jamais, peut-être,
dans l’histoire de l’humanité, un peuple n’a été autant humilié et nié dans son
identité comme le peuple algérien, qui plus est, par se propres élites dirigeants.Ces dernières osent traiter la langue maternelle
des Algériens de « tchektchouka » ou de
langue « pathologique » ou de langue dialectale (lahdja)
sous-développée » (A. Dourari, p 17)
, « Dans un Etat où la géographie est aussi immense que l’histoire,
le système édicatif, le secteur de la culture, celui
des médias et de la gouvernance de manière générale, tireront avantage à
favoriser une approche multiculturelle cosmopolite et citoyenne afin de
favoriser les forces centripètes » (A. Dourari ,
30), « Snas la transmission linguistique transgénérationnelle, la langue maternelle ne peut survivre
longtemps.Ce processus commence , en règle générale,
très tôt dans la cellule familiale puis dans la fratrie.Il
dépend, fortement, des représentations socilingusitiques
des parents(Abdennacer Guedjiba,
p 64) , « Pour briser la situation de dépreciation
de tamazight et d »’accémérer la tendance vers
sa promotion……seuls l’élite intellectuelle et les médias ont en mesur d’influnecer , à la fois
l’opinion publique ert les acxtins
étatiques » (Abdennacer Guedjiba,
p 68) « La plupart des travaux portant sur l’ « aménagement de
tamazight » en Algérie, évitent curieusement d’affronter la question de la
diversité dialectale de tamazight dans sa dimension nationale….Il semble que
ces chercheurs essayent de fuir la réalité sociolinguistique du terrain…..Ce
débat fâche d’autant plus que les sensibilités et appartenances tribales et
régionales s’y interfèrent pour influer sur le(s) choix de la norme
» (Abdallah Nouh, p 93), « L’autonmie
géolinguistique attestée de l’arabe algérien nécéssiteraitde
lui octroyer un statut de langue à part entière au leiu
de continuer à être décrit comme une variété subalterne d’une langue dont il
aurait découlée à une période supposée de l’histoire, une histoire qui reste à
décrire et à écrire » ( Ibtissem Cahchou, p 117), « L’arabe marocain n’ a jamais gêné
l’arabe standard et n’a jamais étét combattu tant que
cette langue restait confinée dan sosn rôle de langue
orale » (Khalil Mgharfaoui, p 126).
Avis :Ouvrage présenté lors de la
cérémonie du 9ème « Prix de journalisme Abdelhamid
Benzine ».
Couverture
assez originale. Un document de base pour aborder la problématique des langues
et des cultures en Algérie.
Citations : « C’est le propre de
l’aliéné que de contribuer férocement à sa propre aliénation » ( Dourari A.p 13),
« L’indigence de la pensée des leaders politiques, entraîne, par effet
pervers de sublimation du manque, le mépris des intellectuels (savir) et leur marginalisation » (Dourari
A.p 16), « La revendication a (donc) toujours eu
une longueur cd’avance sur less
acquis accordés » (Mustapha Tidjet, p 41),
« L’unification d’une langue ne peut se faire à travers les institrutions sans une adhésion et une participation des
locuteurs » (A. Nouh, p 99), « C’est entre
la réalité quotideinne suivant librement l’évolution
du monde d’un côté, et les instances de régulation soucieuses de figer la
langue dans une forme jugée élaborée d’un autre côté que l’évolution de la
langue trouve un espace de liberté ou
non » (Khalil Mgharfaoui, p 128),
« Rendons aux jeunes Algériens leurs langues et apprenons-leur celles des
autres pour qu’enfin leurs langues se délient et qu’ils puissent, en se
libérant, contribuer , avec leur génie propre, à construire leur propre culture
et entrer en conversation avec les autres » (Khaoula
Taleb Ibrahimi, p 152)