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Essai Dourari A. et Khaoula Taleb Ibrahimi (Direction)- "Multiculturalisme et unité nationale....."

Date de création: 24-03-2020 11:32
Dernière mise à jour: 24-03-2020 11:32
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CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI DOURARI ABDERREZAK ET KHAOULA TALEB   IBRAHIMI (DIRECTION) –« MULTICULTURALISME ET UNITE NATIONALE…. »

Multiculturalisme et unité nationale.Des langues et des cultures en Algérie : de l’unité dans la diversité. Sous la direction scientifique de Abderrezak Dourari et Khaoula Taleb Ibrahimi. Actes d’un Colloque (devant se tenir le 28 septembre 2019 mais non tenu  faute de salle « disponible »).Editions « Les Amis de Abdelhamid Benzine », Alger 2020, 152 pages, 500 dinars.

D’abord, c’est Abderrezak Dourari qui survole l’évolution de la pensée politique relative à la manière dont les hommes se sont organisés ou ont pensé leur organisation en société à travers l’histoire ancienne ou récente , nous permettant ainsi de construire une grille conceptuelle utile pour une lecture cohérente de la réalité

Mustapha Tidjet  présente la revendication amazighe à travers l’histoire récente du pays. Celle-ci remonte au mouvement national, mais dès le début , elle a rencontré un déni de reconnaisance des ressponsables politiques….La situation n’a pas connu d’évolution significative après l’indépendance et il a fallu attendre le 5 octobre 88 (création de journaux en tamazigh dès 89)….puis les Constitutions de 1996, 2002 et 2016. « Des avancées indéniables mais qui, pourtant, n’arrivent pas à convaincre les populations. Pourquoi ?

Pour sa part, Malika Sabri dresse un état des lieux de l’enseignement de tamazight et analyse les différents aspects pour proposer des solutions aux problèmes qui entravent sa généralisation. Car, hélas, « l’enseignement de la langue tamazight demeure toujours à la phase d’expérimentation »

Abdennacer Guedjiba, lui, se penche sur « le cas du chaoui »…..un aspect de la diversité linguistique - «  un phénomène universel qui consiste en l’existence et la cohabitation de plusieurs langues dans une même société »  - entre sauvegarde et menace de disparition

Pour Bachir Bouhania, le Zénète est une variété de langue en danger d’extinction dans le sud Algérien.Un dialecte qui, est mis en valeur à la radio d’Adrar

Abdallah Nouh un doctorant en langue et culture amazighes de Tizi Ouzou.  Il soulève , avec clarté et détermination (l’avantage et la fraîcheur du jeune chercheur !) la question prioritaire : « Il est temps , dit-il, d’affronter  le dilemme de l’unité /diversité de tamazight et le(s) choix à opérer pour son aménagement ». Il est , aussi, temps, « d’interroger le terme controversé « tamazighte » dans ses diférentes acceptations employées ( il y en a trois : la langue abstraite supposée/ celle du discours officiel et académique signifiant la langue kabyle/ celle consacrée dans le discours juridique et qui signifie une langue à créer), aussi bien dans le champ académique que dans le discours officiel… ».

Ibtissem Chachou fait découvrir les origines de la formation de l’arabe algérienet reùmontant à l’implantation du punique en Algérie…jusqu’à l’implantation de l’rabe, « une autre langue véhiculaire »

Khalil Mgharfaoui, professeur marocain aborde le cas de l’arabe marocain (langue maternelle arabe orale ou « darija » ou « darja » ou « arabe standard » dans sa variété écrite scolaire) dont l’émergence entraîne une remise en cause de « l’ordre établi ».Le débat autour de la  question linguistique  est aussi vieux que l’indépendance du pays en 1956, mais elle a pris une grande ampleur ces vingt dernières années.

Et, pour terminer, Khaoula Taleb Ibrahimi  revient sur « l’école algérienne et le défi des langues. Le plurilinguisme algérien et ses implications didactiques ». Son sujet favori.Dans un premier temps, elle s’attache à identifier les composantes du plurilinguisme algérien, pour, dans un second temps, exposer un certain nombre de postures epistémologiques et méthodologiques

Les Auteurs : Abderrezak Dourari(Professeur, Alger 2), Mustapha Tidjet (Crlca/Université de Bejaia), Malika Sabri (Maître de Conférences, Université  Tizi Ouzou), Abdennacer Guedjiba (Université Khenchela) ,Bachir Bouhania (Université d’Adrar) Abdallah Nouh (Doctorant, Université Tizi Ouzou), Ibtissem Chachou (Université Mostaganem) , Khalil Mgharfaoui (Professeur, Faculté des lettres d’El Jadida, Maroc) , Khaoula Taleb Ibrahimi(Professeur, Alger 2)

Sommaire :Du multilinguisme au multiculturalisme…./Statut de tamazight……/L’enseigenement de la langue amazighe en Algérie…../ ……..Le cas du chaoui /Le Zénète…. / Quel aménagement de quel « tamazight » ?/ Aux origines de la formation de l’arabe algérien…./ L’émergence de l’arabe marocain…../ L’école algérienne et le défi des langues….

Extraits : « Jamais, peut-être, dans l’histoire de l’humanité, un peuple n’a été autant humilié et nié dans son identité comme le peuple algérien, qui plus est, par se propres élites dirigeants.Ces dernières osent traiter la langue maternelle des Algériens de « tchektchouka » ou de langue « pathologique » ou de langue dialectale (lahdja) sous-développée » (A. Dourari, p 17) , « Dans un Etat où la géographie est aussi immense que l’histoire, le système édicatif, le secteur de la culture, celui des médias et de la gouvernance de manière générale, tireront avantage à favoriser une approche multiculturelle cosmopolite et citoyenne afin de favoriser les forces centripètes » (A. Dourari , 30), « Snas la transmission linguistique transgénérationnelle, la langue maternelle ne peut survivre longtemps.Ce processus commence , en règle générale, très tôt dans la cellule familiale puis dans la fratrie.Il dépend, fortement, des représentations socilingusitiques des parents(Abdennacer Guedjiba, p 64) , « Pour briser la situation de dépreciation de tamazight et d »’accémérer la tendance vers sa promotion……seuls l’élite intellectuelle et les médias ont en mesur d’influnecer , à la fois l’opinion publique ert les acxtins étatiques » (Abdennacer Guedjiba, p 68) « La plupart des travaux portant sur l’ «  aménagement de tamazight » en Algérie, évitent curieusement d’affronter la question de la diversité dialectale de tamazight dans sa dimension nationale….Il semble que ces chercheurs essayent de fuir la réalité sociolinguistique du terrain…..Ce débat fâche d’autant plus que les sensibilités et appartenances tribales et régionales s’y interfèrent pour influer sur le(s) choix de la norme  » (Abdallah Nouh,   p 93), « L’autonmie géolinguistique attestée de l’arabe algérien nécéssiteraitde lui octroyer un statut de langue à part entière au leiu de continuer à être décrit comme une variété subalterne d’une langue dont il aurait découlée à une période supposée de l’histoire, une histoire qui reste à décrire et à écrire » ( Ibtissem Cahchou, p 117), « L’arabe marocain n’ a jamais gêné l’arabe standard et n’a jamais étét combattu tant que cette langue restait confinée dan sosn rôle de langue orale » (Khalil Mgharfaoui, p 126).

Avis :Ouvrage présenté lors de la cérémonie du 9ème « Prix de journalisme Abdelhamid Benzine ». Couverture assez originale. Un document de base pour aborder la problématique des langues et des cultures en Algérie.

Citations : « C’est le propre de l’aliéné que de contribuer férocement à sa propre aliénation » ( Dourari A.p 13), « L’indigence de la pensée des leaders politiques, entraîne, par effet pervers de sublimation du manque, le mépris des intellectuels (savir) et leur marginalisation » (Dourari A.p 16), « La revendication a (donc) toujours eu une longueur cd’avance sur less acquis accordés » (Mustapha Tidjet, p 41), « L’unification d’une langue ne peut se faire à travers les institrutions sans une adhésion et une participation des locuteurs » (A. Nouh, p 99), « C’est entre la réalité quotideinne suivant librement l’évolution du monde d’un côté, et les instances de régulation soucieuses de figer la langue dans une forme jugée élaborée d’un autre côté que l’évolution de la langue trouve un espace  de liberté ou non » (Khalil Mgharfaoui, p 128), « Rendons aux jeunes Algériens leurs langues et apprenons-leur celles des autres pour qu’enfin leurs langues se délient et qu’ils puissent, en se libérant, contribuer , avec leur génie propre, à construire leur propre culture et entrer en conversation avec les autres » (Khaoula Taleb Ibrahimi, p 152)