SANTE- MALADIE-
CORONAVIRUS,COVID 19- STADE 3
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme
hospitalière, Pr Benbouzid, a déclaré, dimanche 22 mars 2020, que «l'Algérie est
entrée dans le troisième stade de la propagation de l'épidémie du coronavirus,
après que ces cas ont été enregistrés dans pas moins de 17 wilayas» (201 cas
confirmés dont 110 à Blida et 17 décès
dont huit à Blida et deux à Khenchela à la date du 22 mars)…et population confinée
depuis le 2 mars au matin jusqu’au 5 avril au minimum) , ce qui veut dire que
le virus circule sur tout le territoire…jusqu’à Adrar et non plus de façon
isolée
«Nous sommes face à une épidémie débutante et rapide sur le territoire
national. Nous sommes, donc, désormais au stade 3», a-t-il lancé sur les ondes
de la Radio nationale. Le stade 3 signifie qu'il y a une circulation active du
virus sur l'ensemble du territoire, c'est-à-dire une épidémie généralisée.
Selon les professionnels de la santé, au stade 3, le virus circule sur
l'ensemble du territoire en raison de l'augmentation rapide du nombre de cas
qui signe le début de la vague épidémique.
«Le stade 3 marque également l'arrêt de la surveillance individuelle des cas
par l'Institut de veille sanitaire», indique-t-on puisqu’un comité scientifique
de suivi de l’évolution du Covid-19 a été instauré en
application des instructions de Abdelmadjid Tebboune,
en comptant dans sa composante trois ministres (ministre de la Santé, ministre
de la Communication, ministre délégué auprès du ministre de la Santé, chargé de
l’Industrie pharmaceutique), les présidents des Conseils de l’Ordre des
médecins et pharmaciens, ainsi que des professeurs connus d’Alger, d’Oran, de
Constantine et de Tamanrasset, qui se réunissent au quotidien au niveau du
ministère de la Santé pour se concerter, examiner la situation et élaborer un
bilan, en sus du suivi du respect des mesures prises. En d’autres termes : le
stade 3 d'une épidémie peut durer 8 à 12 semaines.
A ce stade, les mesures barrières appliquées sont quasi similaires à celles du
stade 2, voire allégées pour certains points comme le virus circule, désormais,
activement sur le territoire.
A ce stade, l’on évoque avec insistance l’instauration de l’état d’urgence
sanitaire. Un dispositif inédit qui constitue une base légale aux mesures de
confinement qui seront mises en place pour lutter contre le Covid-19.
État d’urgence sanitaire : concrètement
En général, la loi sur l'état d'urgence sanitaire se compose d'une série de
mesures exceptionnelles ayant pour but de renforcer la sécurité sanitaire et
lutter contre la propagation de l'épidémie. La loi n°18-11 du 2 juillet 2018
relative à la santé en Algérie n’est pas très claire à ce sujet. Elle prévoit dans
le chapitre 2 sur la prévention en santé, section 2 relative à la prévention et
lutte contre les maladies à propagation internationale, article 42 : « La
prévention et la lutte contre les maladies à propagation internationale sont
soumises aux dispositions du règlement sanitaire international de
l’Organisation mondiale de la santé .» L’article 43
stipule : « L’État instaure les mesures sanitaires sectorielles et
intersectorielles visant à prévenir et à protéger la population des maladies à
propagation internationale.
Le service de contrôle sanitaire aux frontières est un service médical qui
exerce son action au moyen de postes sanitaires implantés au sein des points
d’entrée frontaliers. Les missions, l’organisation et le fonctionnement du
service sanitaire aux frontières sont fixés par voie réglementaire
.»
Les mesures qui seront prises dans le cadre d’un état d’urgence sanitaire qui
serait engagé par le gouvernement actuel commenceront par un couvre-feu
sanitaire, où le citoyen reste chez lui et ne peut pas sortir. Il n’y aura que
les pharmacies et les hôpitaux qui travaillent avec un renforcement du service
des urgences, ainsi que l’ouverture des magasins d’alimentation générale.
Il peut prévoir la limitation des libertés individuelles, fixées par le Premier
ministre, instaurer des mesures pour soutenir les entreprises et donner
également la possibilité d'ordonner des réquisitions de tous biens et services
nécessaires afin de lutter contre la catastrophe sanitaire. La durée devrait
être fixée par le chef de l’État ou le Premier ministre.
En somme, l’état d’urgence sanitaire est un dispositif juridique dont les
mesures devront être soumises au contrôle du Parlement et qui constituera une
base légale pour autoriser le gouvernement à prendre, par ordonnance, une série
de mesures pour endiguer l'épidémie du Covid-19.
A ne pas confondre avec l'urgence de santé mondiale, décrétée par
l'Organisation mondiale de la santé le 30 janvier 2020, qui est une action
internationale coordonnée par un comité d'urgence, et qui aide les 193 États
membres reconnus par l'ONU à se préparer et à agir face à des situations
pouvant impacter la santé publique (ici, la pandémie de coronavirus).