CULTURE- LITTERATURE- RACHID BOUDJEDRA
Écrivain algérien d'expression
française et arabe né le 5 septembre 1941 à Aïn Beïda (Algérie).
Rachid Boudjedra est élevé dans la tradition
musulmane en Algérie et en Tunisie (d’où, lycéen il rejoint le Fln qui l’envoya
par la suite en missin dans plusieurs pays :
Chine, Viennam, pays de l’Est….) ,
puis effectue des études en Espagne, en Algérie (licence de mathématiques) et à
Paris où il obtient un diplôme de philosophie à la Sorbonne. Il enseigne cette
discipline à Paris, puis à Rabat (Maroc), et devient conseiller pour le
ministère algérien de l'Information et de la Culture (avec Reda
Malek, nministre, qui avait ramené dans ses bagages Boudjedra,
N. Abba ; M. Khadda,
S. Benaissa et Mohamed Saidi
afin de « booster le secteur de la Culture…mais l’expérience ne dira que
deux années )
Écrivain prolifique et révolutionnaire, Boudjedra
est propulsé sur le devant de la scène avec son premier roman, La Répudiation (1969), en raison du langage cru qu'il y emploie et la critique sans
ambages qu'il y fait du traditionalisme musulman de l'Algérie contemporaine. Il
est salué comme le chef de file d'un nouveau mouvement de fiction
expérimentale. La Répudiation fait référence à
la jeunesse difficile de Boudjedra. Sa rage sexuelle
et sa sauvagerie lyrique peu orthodoxes sont un défi aux traditions morales. Il
rejette les valeurs conventionnelles et la suffisance béate des pouvoirs en
place dans l'Algérie d'après l'indépendance. Il subira les
« foudres » des conservateurs et aussi du pouvoir en place ce qui
l’obligera à s ’exiler un certain temps en
France. Son deuxième roman, L'Insolation (1972), évoque
des délires expérimentaux où se mêlent le rêve et la réalité. Ses écrits
suivants empruntent à différents styles. Topographie idéale pour
une agression caractérisée (1975) met en scène un paysan berbère
illettré qui arrive en France dans l'espoir d'y trouver du travail. Perdu dans
les couloirs du métro parisien, il est assailli par une série de scènes de
racisme ordinaire plus déroutantes les unes que les autres. Dans L'Escargot entêté (1977), c'est un bureaucrate sans envergure qui expose ses valeurs et
sa petite vie mesquine, symbolisant le caractère inachevé de la révolution
algérienne. Avec Les 1 001 Années de la
nostalgie (1979), Boudjedra propose une satire
peignant un village saharien imaginaire confronté au dernier symbole de
l'impérialisme culturel contemporain sous les traits d'une société américaine
de production cinématographique. Ses œuvres plus récentes, certaines écrites en
arabe puis traduites en français par l'auteur ou avec sa collaboration,
comprennent notamment Al Tafakouk (1982 ; Le Démantèlement, 1982), le recueil de poèmes Likah (1980 ; Greffe, 1984) et Fawdā al-asyā' (1990 ; Le Désordre des choses, 1991). On lui doit également Lettres algériennes (1995), Fascination (2000) et Les Figuiers de Barbarie, qui a obtenu le prix du roman arabe
2010.
Ravhid Budjardra a publié aussi bien des romans que des
receuils de poésie, du théâtre, des essais, des
carnets de voyages , des recueils de
chroniques….. que des pamphlets …son tout dernirer tombant à bras raccourcis sur « les
Contrebandiers de l’Histoire », s’en prenant aussi bien à Sansal qu’à Kamel Daoud….et à bien d’autres (Voir in www.almanach-dz.com/bibliothequed’almanach
Selon Achour Cheurfi, journaliste, la littérature de Boudjedra
est une littérature du délire qui,a
udelà de sa valeur de témoignage et de contestation
illustre avec lucidité la déchirure entre tradition et modernité .Elle vaut surtour par sa structure narrative ironique ou déceptive, permettant une initiation ludique en invitant le
lecteur à démêler dans l’affabulation la part de réalité et la part du rêve
dont se tisse la part du monde
Grand dénonciateur du terrorisme islamiste durant les années 90 (il écrivit
« Fis de la haine » en 1992…..ce qui l’avait obligé à vivre dans la
plus grande des clandestinités) , opposant confiné dans un certain silence au
pouvoir de A. Bouteflika, il s’est retrouvé un moment assez
« bousculé » par les islamistes qui voyait d’un mauvais œil ses
déclarations (par la suite revues et corrigées) d’ « athéisme » (en
2015 il avait même reçu des menaces de mort, ce qui avait entraîné une grande
manifestation de démocrates devant le siège de l’Aurtorité
de régulation de l’Audiovisuel afin qu’elle sanctionne les
« télés-poubelles » )
Rachid Boudjedra a écrit une dizaine de scénarii
de films à succès dont « Chronique des années de braise » de Mohamed Lakhdar Hamina qui avait obtenu
une Palme d’or du Festival de Cannes en 1975 et, aussi, le film de Ahmed Rachedi, « Ali au pays des mirages »