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Peinture- Khadda Mohammed

Date de création: 17-03-2020 12:19
Dernière mise à jour: 17-03-2020 12:19
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CULTURE- ARTS PLASTIQUES- KHADDA MOHAMMED

 


Mohammed Khadda, est né le 14 mars 1930 à Mostaganem et décédé le 4 mai 1991 à Alger. C’est  un artiste polyvalent, sculpteur et graveur.
Figuratif à ses débuts, il s’attela à cerner sa propre identité et les ressources de son propre héritage, avant de s’engager dans la non-figuration. Il définit son art en déclarant que «toute peinture est par nature abstraite, car elle est autre chose que le réel brut, même si elle se donne pour but de représenter avec fidélité ce réel. Ce qui compte, c’est le contenu et surtout son élaboration». Mohammed Khadda est un des fondateurs de la peinture algérienne contemporaine et l’un des principaux représentants de la «peinture du signe». Doué d’une activité débordante, il rencontre Abdallah Benanteur et s’inscrit à l’école de dessin par correspondance. Il se lie avec Kateb Yacine, milite pour l’indépendance de l’Algérie..., le sentiment national le gagne, il adhère à la jeunesse de l’UDMA de Ferhat Abbas, au parti communiste, côtoie Abderrahmane Kaki, Mohammed Tengour, fréquente les cinés-clubs et élargit, à travers les films de Jean Cocteau et de Luis Buñuel, ses connaissances du surréalisme.

Mohammed Khadda réalise sa première exposition personnelle en 1961. Il retourne au bercail en 1963, «une fois la paix gagnée», selon ses propos. Ce fut pour lui, des moments d’espoir et de promesse intenses. Il écrit alors : «Si le sol et l’indépendance enfin acquis, la terre brulée redevenue féconde, c’est aussi et surtout la libération de l’esprit ».
Dans l’euphorie de la liberté enfin arrachée, l’artiste participe à l’exposition «Peintres algériens», organisée à l’occasion des fêtes du Premier-Novembre. Membre fondateur en 1964 de l’Union Nationale des Arts Plastiques, dont il était le secrétaire de 1972 à 1975, il y défend la peinture non figurative. Khadda se chargea d’illustrer plusieurs recueils de poèmes ceux de Jean  Sénac, de Rachid Boudjedra, confectionne des décors et des costumes pour les théâtres d’Alger et d’Oran, expose en 1966 à Alger à la galerie Pilote animée par Edmond Charlot. En 1970, parait «Eléments pour un art nouveau», une introduction à l’histoire de l’art en Algérie, depuis les fresques du Tassili, l’art berbère de Kabylie et l’art arabe jusqu’aux premiers peintres algériens. Il prit part, entre 1973 et 1976, à la réalisation de plusieurs peintures murales collectives, dans les années 1980 accompagne avec ses dessins divers recueils de poésie, rassemble en 1983 dans «Feuillets épars liés» la plupart de ses articles et préfaces. Il participe en 1986 à l’exposition inaugurale des collections permanentes de l’Institut du monde arabe de Paris et préface en 1990 un livre sur Mohamed Racim. Après sa mort, en 1991, de nombreuses expositions de ses œuvres ont été organisées en Algérie et en France.  Pour Rachid Boudjedra, qui fut l’un de ses compagnons de route, Khadda, lecteur passionné du monde, érudit de l’écriture et de la poétique, engagé résolument pour un homme debout, était ce peintre phare  qui mélangea au fond de son atelier, l’Orient et
l’Occident, sans complexe. 
Il fera l’éloge du signe, de tous les signes porteurs de l’humain. Voici ce que disait aussi Bachir Hadj Ali à son égard : «Khadda est au centre névralgique d’un combat pour l’art vivant, ancré profondément dans nos pratiques quotidiennes et surgi de notre environnement. Il exhume avec tendresse nos richesses. Sans cesse sur les chemins escarpés de l’art, son souffle au parfum des sommets et des algues, nous entraine».  
Mohammed Khadda a toujours été partie prenante des grands débats sur la peinture algérienne. Il s’y engagea avec ferveur en publiant des articles où il décline sa position sur des questions de l’art moderne et de la place de l’artiste dans la société, ses recherches esthétiques… C’est un humaniste aux prises de positions politiques fortement affirmées. 


 
NOTES COMPLEMENTAIRES

 

1/M. Khadda a été un temps assez court, avec Redha Malek comme ministre de la Culture et de l’Information, sous-directeur des Arts plastiques

2/ L’artiste, qui est un des piliers du groupe Aouchem, a travaillé sur les legs culturels et civilisationnels algérien et africain et réalisé des affiches de pièces théâtrales et des décors. Outre les toiles, le défunt Khadda a laissé deux œuvres, la première intitulée «Eléments pour un art nouveau, Alger», (1972) et la seconde intitulée «Feuillets épars liés» (1983). Autodidacte, le défunt fut parmi les membres fondateurs de l’Union nationale des arts plastiques, ayant contribué à l’animation du mouvement culturel tout au long de son parcours artistique. Le défunt Khadda a laissé plusieurs œuvres, environ 130 toiles.

Le Musée public national des beaux-arts à Alger a consacré au défunt artiste un pavillon comprenant un nombre de ses œuvres. Il convient de rappeler que le moteur de recherche Google a déjà honoré des artistes algériens, parmi lesquels, la grande écrivaine Assia Djebar en 2017, à l’occasion du 81e anniversaire de sa naissance et l’artiste Baya Mahieddine, en décembre 2018, à l’occasion de son 87e anniversaire de naissance. Google a célébré, le 5 juillet 2018, le 56e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, en affichant sur sa page l’emblème de l’Algérie.

3/ Google a célébré, samedi 14 mars 2020,  le 90e anniversaire de la naissance du plasticien et sculpteur algérien Mohammed Khadda, né le 14 mars 1930 dans la ville de Mostaganem et décédé le 4 mai 1991, à l’âge de 61 ans.

Le moteur de recherche a présenté un portrait de l’artiste avec plume à la main, comme si le défunt dessinait les lettres du moteur en utilisant la technique de la graphie arabe dont il disait un jour qu’il n’employait pas ces belles lettres «comme thème figé», mais qu’il les présentait dans ses œuvres d’une façon vivante.

D’un simple clic, les internautes surfant sur le moteur de recherches Google peuvent désormais accéder aux sites web abordant les œuvres et la vie de l’artiste et sculpteur considéré comme l’un des fondateurs de l’art plastique algérien moderne et parmi l’un des innovateurs arabes les plus importants.