CULTURE- ARTS PLASTIQUES- KHADDA
MOHAMMED
Mohammed Khadda, est né le 14 mars 1930 à Mostaganem
et décédé le 4 mai 1991 à Alger. C’est un artiste polyvalent, sculpteur
et graveur.
Figuratif à ses débuts, il s’attela à cerner sa propre identité et les
ressources de son propre héritage, avant de s’engager dans la non-figuration.
Il définit son art en déclarant que «toute peinture est par nature abstraite,
car elle est autre chose que le réel brut, même si elle se donne pour but de représenter
avec fidélité ce réel. Ce qui compte, c’est le contenu et surtout son
élaboration». Mohammed Khadda est un des fondateurs
de la peinture algérienne contemporaine et l’un des principaux représentants de
la «peinture du signe». Doué d’une activité débordante, il rencontre Abdallah Benanteur et s’inscrit à l’école de dessin par
correspondance. Il se lie avec Kateb Yacine, milite pour l’indépendance de
l’Algérie..., le sentiment national le gagne, il adhère à la jeunesse de l’UDMA
de Ferhat Abbas, au parti communiste, côtoie Abderrahmane Kaki, Mohammed Tengour, fréquente les cinés-clubs
et élargit, à travers les films de Jean Cocteau et de Luis Buñuel, ses
connaissances du surréalisme.
Mohammed Khadda réalise sa première exposition
personnelle en 1961. Il retourne au bercail en 1963, «une fois la paix gagnée»,
selon ses propos. Ce fut pour lui, des moments d’espoir et de promesse
intenses. Il écrit alors : «Si le sol et l’indépendance enfin acquis, la terre
brulée redevenue féconde, c’est aussi et surtout la libération de l’esprit ».
Dans l’euphorie de la liberté enfin arrachée, l’artiste participe à
l’exposition «Peintres algériens», organisée à l’occasion des fêtes du
Premier-Novembre. Membre fondateur en 1964 de l’Union Nationale des Arts
Plastiques, dont il était le secrétaire de 1972 à 1975, il y défend la peinture
non figurative. Khadda se chargea d’illustrer
plusieurs recueils de poèmes ceux de Jean Sénac, de Rachid Boudjedra, confectionne des décors et des costumes pour les
théâtres d’Alger et d’Oran, expose en 1966 à Alger à la galerie Pilote animée
par Edmond Charlot. En 1970, parait «Eléments pour un art nouveau», une
introduction à l’histoire de l’art en Algérie, depuis les fresques du Tassili,
l’art berbère de Kabylie et l’art arabe jusqu’aux premiers peintres algériens.
Il prit part, entre 1973 et 1976, à la réalisation de plusieurs peintures
murales collectives, dans les années 1980 accompagne avec ses dessins divers
recueils de poésie, rassemble en 1983 dans «Feuillets épars liés» la plupart de
ses articles et préfaces. Il participe en 1986 à l’exposition inaugurale des
collections permanentes de l’Institut du monde arabe de Paris et préface en
1990 un livre sur Mohamed Racim. Après sa mort, en
1991, de nombreuses expositions de ses œuvres ont été organisées en Algérie et
en France. Pour Rachid Boudjedra, qui fut l’un
de ses compagnons de route, Khadda, lecteur passionné
du monde, érudit de l’écriture et de la poétique, engagé résolument pour un
homme debout, était ce peintre phare qui mélangea au fond de son atelier,
l’Orient et
l’Occident, sans complexe.
Il fera l’éloge du signe, de tous les signes porteurs de l’humain. Voici ce que
disait aussi Bachir Hadj Ali à son égard : «Khadda
est au centre névralgique d’un combat pour l’art vivant, ancré profondément
dans nos pratiques quotidiennes et surgi de notre environnement. Il exhume avec
tendresse nos richesses. Sans cesse sur les chemins escarpés de l’art, son
souffle au parfum des sommets et des algues, nous entraine».
Mohammed Khadda a toujours été partie prenante des
grands débats sur la peinture algérienne. Il s’y engagea avec ferveur en
publiant des articles où il décline sa position sur des questions de l’art
moderne et de la place de l’artiste dans la société, ses recherches esthétiques…
C’est un humaniste aux prises de positions politiques fortement
affirmées.
NOTES
COMPLEMENTAIRES
1/M. Khadda a été un temps assez court, avec Redha
Malek comme ministre de la Culture et de l’Information, sous-directeur des Arts
plastiques
2/ L’artiste, qui est un des piliers du groupe Aouchem, a travaillé sur les legs culturels et civilisationnels algérien et africain et réalisé des
affiches de pièces théâtrales et des décors. Outre les toiles, le défunt Khadda a laissé deux œuvres, la première intitulée
«Eléments pour un art nouveau, Alger», (1972) et la seconde intitulée
«Feuillets épars liés» (1983). Autodidacte, le défunt fut parmi les membres
fondateurs de l’Union nationale des arts plastiques, ayant contribué à
l’animation du mouvement culturel tout au long de son parcours artistique. Le
défunt Khadda a laissé plusieurs œuvres, environ 130
toiles.
Le Musée public national des beaux-arts à Alger a consacré
au défunt artiste un pavillon comprenant un nombre de ses œuvres. Il convient
de rappeler que le moteur de recherche Google a déjà honoré des artistes
algériens, parmi lesquels, la grande écrivaine Assia Djebar en 2017, à l’occasion du 81e anniversaire de sa
naissance et l’artiste Baya Mahieddine, en décembre
2018, à l’occasion de son 87e anniversaire de naissance. Google a célébré, le 5
juillet 2018, le 56e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, en affichant
sur sa page l’emblème de l’Algérie.
3/ Google a célébré, samedi 14 mars 2020, le 90e anniversaire de la naissance du
plasticien et sculpteur algérien Mohammed Khadda, né
le 14 mars 1930 dans la ville de Mostaganem et décédé le 4 mai 1991, à l’âge de
61 ans.
Le moteur de recherche a présenté un portrait de l’artiste
avec plume à la main, comme si le défunt dessinait les lettres du moteur en
utilisant la technique de la graphie arabe dont il disait un jour qu’il
n’employait pas ces belles lettres «comme thème figé», mais qu’il les
présentait dans ses œuvres d’une façon vivante.
D’un simple clic, les internautes surfant sur le moteur de
recherches Google peuvent désormais accéder aux sites web abordant les œuvres
et la vie de l’artiste et sculpteur considéré comme l’un des fondateurs de
l’art plastique algérien moderne et parmi l’un des innovateurs arabes les plus
importants.