POPULATION- DEMOGRAPHIE- PERSONNES ÂGEES 2020
Près de 11 millions,
sur une population globale de plus de 40 millions d’Algériens, représentaient
la catégorie des 60 ans et plus en 2019, a révélé, mercredi 12 mars 2020 à
Alger, le représentant de l’Office national des statistiques (ONS), Hamid Zidouni, prévoyant un nombre global de la population de
l’ordre de 57,6 millions en 2040.
Intervenant, lors d’une rencontre nationale
dédiée aux personnes âgées, H. Zidouni a fait savoir
que le taux d’accroissement annuel moyen de la population âgée de 60 ans a
atteint 2,5%, et ce depuis 1963, expliquant ce fait par «le changement du
profil démographique» propre à l’Algérie, à savoir une baisse de la fécondité
en même temps qu’une baisse de la mortalité.
Le taux de mortalité est ainsi passé de 17,37%
en 1968 à 4,53% en 2018, alors que l’indice conjoncturel de fécondité a
régressé de 8,5% en 1970 à 5,4% en 1986 et à 3% en 2018, a-t-il détaillé,
notant que l’espérance de vie a progressé pour atteindre l’âge de 77,7 ans en
2018, contre 66,9 en 1990, avec un différentiel d’une année de plus à
l’avantage des femmes. Il ajoute qu’avec 3,1%, le rythme de croissance annuelle
moyen chez les personnes de 65 ans et plus a évolué plus rapidement que celui
du reste de la population (2,5%), donnant lieu ainsi à un total de 1,324
million d’hommes et 1,360 million de femmes en 2018, alors qu’à la naissance,
on dénombre pourtant plus de garçons que de filles, avec un taux de mortalité
plus important chez les premiers.
Abordant les projections de l’ONS pour les
années à venir, il fera savoir que celles-ci tablent sur une population de
l’ordre de 57,6 millions d’ici à l’horizon 2040, alors qu’elle devrait
atteindre les 44,2 millions au terme de l’année en cours. Selon le statisticien
et économiste Nacereddine Hammouda,
les sujets âgés devront représenter quelque 12,5% de la population globale
algérienne en 2040, avant de relever «une répartition spatiale disparate» de
cette population à l’échelle nationale, dans le sens où certaines régions en
comptent jusqu’à 18% de leurs habitants, alors que la moyenne nationale est de
4,3%. Tout en rappelant que les Nations unies considèrent «âgée» toute personne
ayant atteint le seuil des 60 ans, l’intervenant a mis en exergue
l’introduction d’une nouvelle notion concernant cette catégorie, à savoir
«l’espérance de vie en bonne santé», en référence aux indicateurs de
«dépendance» chez cette population.
À ce propos, il fera savoir que sur les 60 ans
et plus, 55,3% d’entre eux souffrent de pathologies chroniques, dont plus de la
moitié de femmes, tandis que 30% d’entre eux disent en être «sévèrement gênés»,
avec une proportion quasi égale chez les deux sexes.
S’agissant des conditions de résidence, le
spécialiste a indiqué que 6% de la population âgée de 80 ans et plus «vivent
seuls», alors que, s’agissant des sources de revenus, 48,3% des 60 ans et plus
prennent eux-mêmes en charge d’autres personnes, tandis que 66% de femmes et
37,9% d’homme sont pris en charge par autrui.
A noter que sur le plan social, 32 foyers destinés à l’accueil
des personnes âgées à travers le territoire national ont été réalisés par le
ministère de la Solidarité nationale, en plus de la prise en charge médicale à
travers leur suivi au niveau des différents établissements de santé, toutes
spécialités confondues.