HISTOIRE -
PERSONNALITES - IBN KHALDOUN
Ibn Khaldoun
Date de première création: 21-07-2008 18:19
Dernière mise à jour: 07-05-2013 11:33
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En février 2006, a été célébré le 6ème centenaire
(1406-2006) de la mort d'Ibn Khaldoun, homme
universel, historien, philosophe, auteur de la Muquadima
(qui a embrassé la totalité des connaissances de son siècle), et reconnu comme
le père incontesté de la sociologie moderne.
De son vrai nom Abou Zayed Abd Al Rahmane Ibn Mohammed, Ibn Khaldoun est né en 1332 à Tunis, d'une famille d'origine andalouse.
Il commence à avoir des ambitions politiques. Il sillonne
l'Afrique du Nord et l'Espagne musulmane, ce qui lui vaudra d'être emprisonné à
deux reprises. Cette période lui permet toutefois d'être un très grand érudit
et il commence à s'intéresser à l'Histoire et à étudier toutes les franges de
la société.
En 1372, il part s'isoler près de Frenda (Algérie) et
consacre quatre ans à l'écriture d'une Muquadima
(Prolégomènes) qui est l'introduction à son histoire universelle, Kitab Al ‘Ibar (Livre des considérations) sur l'histoire
des Persans et des Berbères.
En 1382, après l'assassinat de son frère, il effectue le
pèlerinage à la Mecque et se voit offrir une chaire à l'Université d'Al Azhar
par le sultan du Caire qui le nomme grand cadi (juge) malékite du Caire.
En 1400, il accompagne le sultan au cours d'une expédition à
Damas, afin de rencontrer le chef tatar Tamerlan dont il devient l'hôte de
marque. Ibn Khaldoun séjourne plusieurs années en sa
compagnie puis retourne au Caire où il meurt en 1406.
LES GROTTES DE FRENDA
© Aps, dimanche 5 mai
2013. Extraits
Des hauts d’une
montagne rocheuse donnant sur la plaine verdoyante de Taht,
à proximité d’un petit village érigé sur les vestiges de Kalâat
Beni Salama à Frenda
(Tiaret), surgissent les grottes d’Ibn Khaldoun qui
ont vu naître sa célèbre "Moqadima" ou
introduction à l’Histoire universelle.
Perdu dans un
dédale inextricable et sans points de repère, le visiteur ignore qu’il se
trouve dans un site archéologique haut en histoire où le savant s’isolait pour
se consacrer à l’écriture pendant quatre ans (1375-1379).
"Les
grottes existent depuis la nuit des temps. Elles étaient habitées par des
tribus berbères au deuxième siècle avant Jésus Christ.
Les romains
sont par la suite venus s’installer dans la région où ils ont construit la Kalâa de Beni Salama
pour des raisons militaires avant que celle-ci ne soit occupée par la tribu de Beni Arif El Hilalia au 11e
siècle", a expliqué Omar Mahmoudi, spécialiste
dans l’histoire des grottes et ancien directeur de la bibliothèque Jacques
Berque à Frenda.
A l’intérieur
on est suffisamment à l’espace. De petites chambres isolées peuvent servir
d’abri lors des grandes chaleurs qui caractérisent la région des Hauts Plateaux.
Selon les
chercheurs, Ibn Khaldoun utilisait une seule grotte
pour exploiter son génie d’écrivain en raison de sa situation stratégique, ce
qui lui a conféré une dimension spirituelle et intellectuelle.
La grotte ou
"Khaloua" comme aiment à l’appeler les historiens,
a été classée patrimoine naturel par la France au début du 20e siècle. C’est
dans cet endroit que le savant aurait écrit la Moqadima
de son fameux livre Kitab al Ibar sur l’histoire
l’évolution des peuples et l’émergence des Etats.
En 1375, Ibn Khaldoun est envoyé à Taghazout
par contrainte, selon Mahmoudi. Ebloui par la beauté
des paysages, le savant fait part au sultan de Tlemcen, Abou Hammou Moussa, qui l’avait investi de la mission de
médiateur auprès des Douaouda, un royaume que le
sultan souhaitait annexer à ses terres, de sa volonté de quitter la politique
pour se consacrer à la science et à l’écriture.
Bien
que sa demande ait été rejetée, Ibn Khaldoun persiste
dans sa quête et décide de renoncer à sa mission.
A Taghazout
où il a élu domicile, le savant a été accueilli chaleureusement par la tribu de
Beni Arif qui a intercédé en sa faveur auprès du
sultan de Tlemcen afin qu’il puisse s’installer dans cette région avec sa
famille jusqu’en 1379.
Les grottes
subissent l’usure de temps et les projets de revalorisation tardent à venir
Les grottes
d’Ibn Khaldoun souffrent ces dernières années de
l’abandon et de la dégradation due aux différents facteurs atmosphériques.
Le plafond de
l’une de ses chambres s’est carrément effondré, et des eaux usées provenant du
village se sont infiltrées dans le site outre les déchets de toute nature jetés
par des visiteurs inconscients.
Des
associations locales et nombre d’intellectuels de la région ont exprimé leurs
inquiétudes face à cette situation désastreuse. Classée patrimoine national en
1968, la Kalâa de Beni Salama n’a pas encore livré tous ses secrets comme pour
témoigner encore et toujours d’une civilisation enfouie.
"Des
pièces de monnaie, de la poterie et autres objets de valeur sont découverts
jusqu’à présent par les habitants de la région", a
déclaré Besadat Naceri,
guide touristique et gardien des grottes.
Saisissant
cette occasion, B. Naceri a lancé un appel en
direction des autorités concernées afin qu’elles viennent au secours d’un site
en plein agonie.
Le site a
grandement besoin d’un « relooking »
extrême, a souligné l’intervenant. Installation de panneaux de signalisation,
aménagement de routes, réhabilitation du site et élaboration de dépliants ayant
trait à l’histoire de la région sont autant de projets à réaliser
impérativement pour contribuer à la sauvegarde de cet endroit historique et
archéologique.(…….)
En revanche, le directeur
de la culture de la wilaya de Tiaret, Abdelhamid Morsli,
a affirmé qu’un projet de revalorisation intitulé "étude de revalorisation
de Khelouat Ibn Khaldoun"
a été initié en 2006, mais n’a pas encore été mis en œuvre "faute de
bureau d’étude qualifié".
En attendant
la relance de projets de réhabilitation, les visiteurs continuent à affluer
librement vers le site. Selon le responsable, les visiteurs constituent le plus
grand danger qui menace les grottes d’Ibn Khaldoun
face au laxisme des autorités.