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Ibn Khaldoun

Date de création: 11-03-2020 12:19
Dernière mise à jour: 11-03-2020 12:19
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HISTOIRE - PERSONNALITES - IBN KHALDOUN

 

Ibn Khaldoun

Date de première création: 21-07-2008 18:19
Dernière mise à jour: 07-05-2013 11:33
Déjà lue : 647 fois

En février 2006, a été célébré le 6ème centenaire (1406-2006) de la mort d'Ibn Khaldoun, homme universel, historien, philosophe, auteur de la Muquadima (qui a embrassé la totalité des connaissances de son siècle), et reconnu comme le père incontesté de la sociologie moderne.

 De son vrai nom Abou Zayed Abd Al Rahmane Ibn Mohammed, Ibn Khaldoun est né en 1332 à Tunis, d'une famille d'origine andalouse.

 Il commence à avoir des ambitions politiques. Il sillonne l'Afrique du Nord et l'Espagne musulmane, ce qui lui vaudra d'être emprisonné à deux reprises. Cette période lui permet toutefois d'être un très grand érudit et il commence à s'intéresser à l'Histoire et à étudier toutes les franges de la société.

 En 1372, il part s'isoler près de Frenda (Algérie) et consacre quatre ans à l'écriture d'une Muquadima (Prolégomènes) qui est l'introduction à son histoire universelle, Kitab Al ‘Ibar (Livre des considérations) sur l'histoire des Persans et des Berbères.

 En 1382, après l'assassinat de son frère, il effectue le pèlerinage à la Mecque et se voit offrir une chaire à l'Université d'Al Azhar par le sultan du Caire qui le nomme grand cadi (juge) malékite du Caire.

En 1400, il accompagne le sultan au cours d'une expédition à Damas, afin de rencontrer le chef tatar Tamerlan dont il devient l'hôte de marque. Ibn Khaldoun séjourne plusieurs années en sa compagnie puis retourne au Caire où il meurt en 1406.

 

LES  GROTTES DE FRENDA

 © Aps, dimanche 5 mai 2013. Extraits

 

Des hauts d’une montagne rocheuse donnant sur la plaine verdoyante de Taht, à proximité d’un petit village érigé sur les vestiges de Kalâat Beni Salama à Frenda (Tiaret), surgissent les grottes d’Ibn Khaldoun qui ont vu naître sa célèbre "Moqadima" ou introduction à l’Histoire universelle.

Perdu dans un dédale inextricable et sans points de repère, le visiteur ignore qu’il se trouve dans un site archéologique haut en histoire où le savant s’isolait pour se consacrer à l’écriture pendant quatre ans (1375-1379).

"Les grottes existent depuis la nuit des temps. Elles étaient habitées par des tribus berbères au deuxième siècle avant Jésus Christ.

Les romains sont par la suite venus s’installer dans la région où ils ont construit la Kalâa de Beni Salama pour des raisons militaires avant que celle-ci ne soit occupée par la tribu de Beni Arif El Hilalia au 11e siècle", a expliqué Omar Mahmoudi, spécialiste dans l’histoire des grottes et ancien directeur de la bibliothèque Jacques Berque à Frenda.

 

A l’intérieur on est suffisamment à l’espace. De petites chambres isolées peuvent servir d’abri lors des grandes chaleurs qui caractérisent la région des Hauts Plateaux.

Selon les chercheurs, Ibn Khaldoun utilisait une seule grotte pour exploiter son génie d’écrivain en raison de sa situation stratégique, ce qui lui a conféré une dimension spirituelle et intellectuelle.

La grotte ou "Khaloua" comme aiment à l’appeler les historiens, a été classée patrimoine naturel par la France au début du 20e siècle. C’est dans cet endroit que le savant aurait écrit la Moqadima de son fameux livre Kitab al Ibar sur l’histoire l’évolution des peuples et l’émergence des Etats.

En 1375, Ibn Khaldoun est envoyé à Taghazout par contrainte, selon Mahmoudi. Ebloui par la beauté des paysages, le savant fait part au sultan de Tlemcen, Abou Hammou Moussa, qui l’avait investi de la mission de médiateur auprès des Douaouda, un royaume que le sultan souhaitait annexer à ses terres, de sa volonté de quitter la politique pour se consacrer à la science et à l’écriture.

 Bien que sa demande ait été rejetée, Ibn Khaldoun persiste dans sa quête et décide de renoncer à sa mission.

A Taghazout où il a élu domicile, le savant a été accueilli chaleureusement par la tribu de Beni Arif qui a intercédé en sa faveur auprès du sultan de Tlemcen afin qu’il puisse s’installer dans cette région avec sa famille jusqu’en 1379.

Les grottes subissent l’usure de temps et les projets de revalorisation tardent à venir

Les grottes d’Ibn Khaldoun souffrent ces dernières années de l’abandon et de la dégradation due aux différents facteurs atmosphériques.

Le plafond de l’une de ses chambres s’est carrément effondré, et des eaux usées provenant du village se sont infiltrées dans le site outre les déchets de toute nature jetés par des visiteurs inconscients.

Des associations locales et nombre d’intellectuels de la région ont exprimé leurs inquiétudes face à cette situation désastreuse. Classée patrimoine national en 1968, la Kalâa de Beni Salama n’a pas encore livré tous ses secrets comme pour témoigner encore et toujours d’une civilisation enfouie.

"Des pièces de monnaie, de la poterie et autres objets de valeur sont découverts jusqu’à présent par les habitants de la région", a déclaré   Besadat Naceri, guide touristique et gardien des grottes.

Saisissant cette occasion, B. Naceri a lancé un appel en direction des autorités concernées afin qu’elles viennent au secours d’un site en plein agonie.

Le site a grandement besoin d’un « relooking » extrême, a souligné l’intervenant. Installation de panneaux de signalisation, aménagement de routes, réhabilitation du site et élaboration de dépliants ayant trait à l’histoire de la région sont autant de projets à réaliser impérativement pour contribuer à la sauvegarde de cet endroit historique et archéologique.(…….)

En revanche, le directeur de la culture de la wilaya de Tiaret, Abdelhamid Morsli, a affirmé qu’un projet de revalorisation intitulé "étude de revalorisation de Khelouat Ibn Khaldoun" a été initié en 2006, mais n’a pas encore été mis en œuvre "faute de bureau d’étude qualifié".

En attendant la relance de projets de réhabilitation, les visiteurs continuent à affluer librement vers le site. Selon le responsable, les visiteurs constituent le plus grand danger qui menace les grottes d’Ibn Khaldoun face au laxisme des autorités.