ADMINISTRATION-
CONSEIL DES MINISTRES – CM DIMANCHE 8 MARS 2020- COMMUNIQUE (EXTRAITS)
Le Conseil des ministres, réuni sous la présidence du président de la
République, Abdelmadjid Tebboune, a
débattu et adopté des exposés relatifs à plusieurs secteurs, a indiqué la
présidence de la République, dans un communiqué (Extraits)
Après avoir écouté un exposé du Premier ministre sur l'activité du gouvernement
au cours des deux dernières semaines, le Conseil des ministres a examiné et
adopté les exposés inscrits à l'ordre du
jour, en tête desquels celui du secteur de l'Énergie. Le premier exposé
présenté par le ministre de l'Énergie souligne que la question de la transition
énergétique occupe une place majeure dans le plan d'action du ministère de
tutelle, pour affranchir le pays progressivement de la dépendance aux
hydrocarbures, qui représentent 95% des recettes extérieures, relancer la
dynamique pour l'émergence d'une énergie verte durable à même d'assurer
d'importantes quantités de gaz naturel et élargir le champ des industries
créatrices de richesses et de postes d'emploi.
Ce plan est à même de réaliser le développement des énergies renouvelables, la
maîtrise de la consommation énergétique et l'efficacité énergétique selon une
vision qui s'appuie sur la préservation et la valorisation des ressources en
hydrocarbures, outre le changement du modèle de consommation, le développement
durable et la protection de l'environnement.
Pour ce faire, il sera procédé à la réadaptation du cadre règlementaire, la
réhabilitation des réseaux de transport et de distribution de l'électricité, la
mise en place d'un incubateur pour le tissu industriel national et d'une
stratégie pour l'exportation de l'excédent énergétique pour la production de
l'électricité à partir de ressources renouvelables, outre l'implication
d'investisseurs nationaux dans les projets des énergies renouvelables.
La politique de l'efficacité énergétique vise à mettre un terme au gaspillage,
outre la préservation permanente des ressources énergétiques et de
l'environnement, ainsi que l'introduction de l'énergie nucléaire dans le projet
énergétique et la maîtrise de la gestion et du traitement des déchets
nucléaires.
Concernant les hydrocarbures, il s'agit d'intensifier les efforts de recherche
et d'exploration y compris dans le nord du pays et en offshore, d'évaluer les
gisements existants et de renforcer les capacités de production pour assurer
les ressources financières nécessaires au financement de l'économie nationale
et du développement social. Le plan vise également la promotion de
l'industrie pétrochimique nationale, l'encouragement de l'émergence d'un tissu
industriel de petites et moyennes entreprises (PME) spécialisées dans
l'industrie manufacturière, l'augmentation des capacités de stockage de
carburant de 12 à 30 jours pour satisfaire la demande nationale croissante sur
les ressources pétrolières, induite par l'amélioration du niveau de vie du
citoyen, la réduction des tarifs d'énergie et l'augmentation du volume du parc
automobile.
Concernant la distribution de l'électricité et du gaz via canalisations, il est
prévu le parachèvement de la réalisation de tous les programmes publics
d'éclairage rural d'ici à 2024.
Dans son intervention, le Président de la République a rappelé que l'objectif à
atteindre dans les cinq années à venir est de concrétiser une transition
énergétique basée sur l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables de
façon à répondre aux besoins de la consommation interne croissante suite à
l'amélioration du niveau de vie du citoyen.
Il s'agit également du développement des énergies renouvelables dans
l'éclairage public et la généralisation des techniques de pointe pour assurer
l'énergie, à l'instar des systèmes d'éclairage intelligent et les détecteurs au
niveau des administrations, des structures publiques et du secteur économique,
l'objectif étant la création de postes d'emploi et de la richesse et la
préservation de l'environnement, tout en donnant la priorité aux produits
nationaux, et ce dans le cadre d'un modèle économique nouveau basé sur la
diversification de la croissance et l'économie du savoir.
Il a appelé également à la mise en place d'une politique d'efficacité
énergétique stricte, pour mettre fin au gaspillage et préserver en permanence
les ressources énergétiques du pays, valoriser et renouveler les ressources
d'hydrocarbure en vue de reconstituer les réserves déjà consommées.
À cet effet, le Président a donné des instructions pour l'utilisation immédiate
de l'énergie solaire dans l'éclairage public à travers toutes les communes de
la République, ordonnant la conversion au Sirghaz des voitures du secteur
public, et d'encourager l'acquisition des voitures électriques, d'établir une
carte géologique précise du pays pour l'exploitation de nos richesses
nationales en vue d'en finir avec le recours systématique à l'importation et de
constituer un Haut conseil de l'énergie composé des compétences nationales
locales et celles établies à l'étranger. Il a insisté sur l'impératif
d'agir avec l'investisseur étranger dans la transparence totale, pour éviter
toute ambiguïté.
Par ailleurs, le ministre de la Poste et
des Télécommunications a présenté un exposé composé de 5 chapitres portant
essentiellement sur la garantie et l'amélioration des prestations offertes aux
citoyens, notamment dans les zones d'ombre, le soutien aux infrastructures,
la contribution aux efforts de développement et la finalisation et la mise à
jour du cadre juridique et institutionnel régissant le secteur.
À ce propos, il sera procédé au renforcement de l'utilisation de la fibre
optique afin de généraliser l'accès à internet à haut et très haut débit, mais
aussi au raccordement des différents établissements nationaux et zones
industrielles restantes au réseau des télécommunications. Il est également
question de tirer davantage profit des réseaux de téléphonie mobile et de réorganiser
le spectre national des fréquences, outre le lancement du e-commerce, la
réorganisation d'Algérie Poste, la simplification des procédures relatives aux
opérations financières.
L'exposé a, en outre, évoqué la contribution du secteur de la Poste et des Télécommunications
à la diversification de l'économie nationale, à travers la valorisation des
Technoparc, l'encouragement de l'émergence de nouveaux modèles
d'investissement, le développement du contenu numérique local et des
e-services, la mise en œuvre du système national de signature et de
certification électroniques et enfin la coordination avec les secteurs
concernés pour la préparation de la loi relative aux règles générales de
cybersécurité. Intervenant, à ce sujet, le Président a mis en avant le rôle
vital dévolu au réseau postal en matière de prestations publiques, notamment
électroniques, fournies aux citoyens, aux établissements et administrations,
mettant l'accent sur la nécessité de veiller à garantir la qualité et la
sécurité, conformément aux standards internationaux, et de combler les lacunes
et les dysfonctionnements, notamment dans les zones d'ombre.
Il a insisté, dans ce cadre, sur l'importance de promouvoir la contribution des
investissements privés dans le secteur de la Poste, des Télécommunications et
des Technologies de l'information et de la communication, ainsi que
l'augmentation de la contribution de ce secteur dans le PIB.
À l'issue de son intervention, M. le Président a relevé la nécessité de trouver
des solutions pratiques pour révolutionner le secteur, en donnant d'abord la
priorité absolue à l'amélioration du réseau internet, la généralisation de la
fibre optique et l'utilisation de bureaux de poste mobiles dans les zones
rurales, pour réduire les dépenses publiques et, partant de là, garantir des
opportunités d'emploi en faveur des jeunes.
Le conseil a examiné et approuvé,
ensuite, l'exposé du ministre des Ressources en eau, qui a indiqué que
l'Algérie était située dans l'une des régions les plus touchées par les
changements climatiques, ce qui explique pourquoi la part d'eau annuel par
citoyen demeure en dessous de la moyenne mondiale estimée à 40%. "C'est
pourquoi, a-t-il dit, il sera procédé à l'adaptation du plan national de l'eau
aux nouvelles données climatiques et de développement et à l'intégration des
nouvelles tendances stratégiques du programme présidentiel, ce qui nécessite
d'assurer des stocks stratégiques qui nous sécurisent contre l'irrégularité des
précipitations, et qui garantissent, dans le même temps, une adaptation
optimale avec les zones à relief accidenté, les données démographiques et à
l'expansion urbaine."
Il sera prévu d'atteindre, avant la fin 2020, une distribution quotidienne de
l'eau potable dans 469 des 661 communes ayant enregistré un manque en eau potable.
L'opération touchera toutes les communes et zones d'ombre dans les cinq années
à venir.
Dans ce cadre, il a été décidé la construction de quatre nouveaux barrages et
l'augmentation du nombre de stations de dessalement dans le nord et de
déminéralisation dans le sud du pays, ainsi que l'amélioration des services en
matière d'eau potable et d'épuration, à travers une série de mesures, dont
l'extension des réseaux, la généralisation de l'utilisation des énergies
renouvelables, la lutte contre le gaspillage de l'eau, l'intensification du
réseau de laboratoires d'analyse de qualité des eaux et la mise en œuvre de la
stratégie nationale de lutte contre les inondations.
Concernant l'irrigation agricole, il a été décidé l'augmentation des
superficies irriguées, la réhabilitation de nouveaux espaces pour le
développement de l'agriculture sahraouie, la prise de mesures spécifiques dans
les régions du Sud et des Hauts-Plateaux et le renforcement des ressources du
réseau des eaux souterraines, en maintenant la même cadence de forage à usage
agricole et en veillant à la protection des eaux souterraines de la
surexploitation. Il s'agit également de généraliser l'utilisation des
techniques d'irrigation économes en eau et d'irrigation complémentaire dans le
Sud, et d'encourager l'épuration des eaux usées, pour les cinq prochaines
années.
Intervenant, au terme de cet exposé, le Président Tebboune a mis en avant
l'impératif d’accorder la priorité à la situation actuelle des ressources en
eau, à travers des solutions réalistes et urgentes, en recourant à
l'exploitation suffisante des eaux usées au nord et au sud du pays, donnant des
instructions pour la prise en charge immédiate du problème, et la mise en place
d’un plan de raccordement entre les barrages, afin d’éviter une pénurie d’eau
dans le pays, notamment face à une faible pluviométrie.
Il a appelé en outre à prendre en considération la distribution équitable de
cette ressource vitale entre les citoyens et les régions, en recherchant des
sources renouvelables qui viennent s'ajouter au stock de réserve, notamment
devant la demande croissante sur cette ressource vitale, en raison du
développement socioéconomique et de l'accroissement de la
population.
Affirmant que l’État poursuivra son soutien au secteur des Ressources en eau,
au vu de son impact sur la vie des citoyens et de son rôle dans
l’accompagnement du développement socioéconomique du pays, le président de la
République a insisté sur la nécessité de veiller à l’utilisation rationnelle et
à la préservation de ces ressources en faveur des générations futures,
ordonnant d’introduire une réforme profonde dans les modes de gouvernance des
eaux consistant en la mise en place d’un mécanisme national d’évaluation de la
performance des services publics de l’eau et de lutte contre le gaspillage et
l’exploitation anarchique des éléments polluants de cette ressource vitale dans
la vie de l’homme.
Par ailleurs, le ministre du Tourisme,
de l’Artisanat et du Travail familial a présenté un exposé sur le plan
d'action de son département, dans lequel il a procédé à une évaluation de
l'état du tourisme, et proposé la relance de ce secteur vital à même de
repositionner l'Algérie sur l'échiquier du tourisme mondial, à travers la
création d'une industrie touristique moderne, durable et compétitive, dans le
cadre d'un développement équilibré, en mettant en place des mesures urgentes
aux horizons 2020 et 2021 et d'autres à l'horizon 2024.
Pour ce faire, il sera procédé à la structuration des projets touristiques
selon les spécificités de chaque région, l'assainissement du foncier
touristique, à travers l'annulation totale ou partielle des Zones d'expansion
touristique (ZET), objet de violations, l'accélération du parachèvement des
plans d'aménagement touristique des ZET, la création du Fonds de garantie des
crédits aux projets touristiques des petites et moyennes entreprises et la
suppression de la règle 51/49, en vue d'encourager l'investissement étranger
dans le secteur.
Le Plan d'action prévoit également le renforcement et l'accompagnement de la
formation en vue de promouvoir le tourisme et l'artisanat, l'accompagnement des
professionnels dans l'extension de leurs activités par la création de
micro-entreprises et de start-up et la sauvegarde des métiers et des activités
menacées de disparition.
Commentant cet exposé, le président de la République a relevé l'impérative
réalisation d'un véritable développement du secteur du Tourisme et de
l’Artisanat, afin de lui permettre de devenir un outil de productivité,
créateur de richesse et de postes d’emploi, ce qui requiert, a-t-il dit,
l’assainissement du foncier touristique, l’encouragement des investissements
touristiques écologiques, l'octroi d'incitations en vue d’élargir et d’ouvrir
l’investissement touristique productif aux Algériens établis à l’étranger et
aux investissements directs étrangers (IDE) dans les zones d’extension
touristique, et ce dans le cadre de la transparence totale.
S’agissant de l’artisanat, le Président a préconisé la mise en place de mesures
incitatives au profit des artisans en vue de leur permettre d’exporter leurs
produits et des dispositions à même de préserver les métiers et les activités
en voie de disparition et de promouvoir les activités de la famille.
Le cinquième et dernier exposé a été
présenté par le ministre de la Micro-Entreprise, des Start-up et de l’Économie
du savoir, qui a indiqué, dans son intervention, que son département
veillait à l'instauration d'un écosystème d'innovation régional visant à hisser
graduellement l'Algérie au rang de "leader régional" au niveau
africain, en œuvrant sur la voie de l'économie du Savoir à restructurer les
écosystèmes nationaux en fonction de chaque secteur et à les réintégrer dans
l'écosystème d'innovation régional.
Pour ce faire, il sera fait recours à un programme structurant (MIT REAP)
utilisant 39 accélérateurs technologiques, lequel a permis à nombre de groupes
de se développer à travers le monde.
L'aboutissement de ce programme par l'utilisation des infrastructures
disponibles (Groupements et incubateurs technologiques) en appelle à d'autres
mesures, à savoir la réalisation d'un hôtel pour les leaders de la numérisation
et l'économie numérique en vue de soutenir les start-up nationales et la
création de laboratoires de fabrication (Fablab) répondant aux standards internationaux
pour tester et adopter les solutions innovantes permettant l'émergence de
start-up dans le domaine des technologies alimentaire, agricole et
industrielle.
Cette vision permettra l'émergence de centres technologiques régionaux à même
de hisser l'Algérie au rang de leader africain dans ce domaine à l'horizon
2021, d'autant que l'Algérie abritera en 2021 le sommet "Afrique
intelligente".
L'exposé du ministre a porté également sur la création d'un Conseil supérieur
de l'innovation, avec la participation de la diaspora algérienne qui aura pour
mission la création de points focaux, pierre angulaire de la mise en œuvre de
la politique de numérisation.
Dans son intervention, le président de la République a affiché de nouveau son
encouragement au secteur des entreprises, notamment les start-up, d’autant que
l’État leur a réuni les conditions nécessaires au financement et à la prise de
décisions. À ce propos, il a demandé de prévoir une émission hebdomadaire
télévisée consacrée à la vulgarisation des start-up et aux initiatives de
jeunes, tout en dédiant à ce genre d'entreprises des espaces pour abriter leurs
activités. Pour des raisons économiques, le Président a instruit de rattacher
l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) au ministère des
Micro-entreprises, des Start-up et de l’Économie du savoir.
Au terme des travaux, le ministre de la
Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a présenté un exposé sur
la situation actuelle du Coronavirus à travers le monde et les mesures prises
par l'Algérie pour faire face à cette épidémie, notamment à travers le
renforcement du contrôle au niveau des aéroports, ports et frontières
terrestres, notamment pour les vols en provenance d'Europe.
Il s'agit également du renouvellement du stock des moyens de prévention, des
accessoires médicaux et des médicaments, ainsi que l'acquisition de caméras
thermiques sophistiquées.
Pour ce faire, un
budget préliminaire de 3,7 milliards de DA a été débloqué pour prendre en
charge les dépenses urgentes, comme suit :
- Produits pharmaceutiques, médicaments et moyens de prévention, 3,5 milliards
de DA.
- Dépistage du Coronavirus et prestations, 100 millions de DA.
- Caméras thermiques, 100 millions de DA.
Le Président a
exprimé ses remerciements, ses félicitations et son encouragement à l’ensemble
des fonctionnaires du secteur de la Santé (tous grades confondus), ainsi qu’aux
agents de la sécurité et de la Protection civile, eu égard à leurs efforts pour
faire face à cette épidémie. Il a également incité à faire preuve de vigilance,
et reporter, au besoin, les manifestations internationales prévues en Algérie
et programmer les rendez-vous sportifs à huis clos.
Suite à cette intervention, le Conseil
des ministres a approuvé la nomination de M. Rédha Tir à la tête du Conseil
national économique et social (CNES).
Le Président de la République a invité,
au terme de la réunion du Conseil des ministres, le Gouvernement à relancer
davantage le travail sur le terrain et à coordonner les activités pour
respecter les délais du plan d’action du Gouvernement. Il a instruit le
ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du
territoire de veiller personnellement à la mise en exécution des décisions en
faveur des zones d’ombre et des régions éloignées.
Ordonnant aux walis d’être toujours à l’écoute des préoccupations des citoyens
et les prendre en charge dans les plus brefs délais, le Président a mis
l’accent sur l’impératif d’accélérer le processus de numérisation afin de
garantir la transparence et lutter contre l’évasion fiscale et la corruption.
Il a tout de même instruit le ministre délégué, chargé de la Prospective de
lier les communes au réseau numérique, et au ministre de la Jeunesse et des
Sports de veiller à l'achèvement, dans les meilleurs délais, de la réalisation
des stades de Tizi Ouzou, de Baraki et d’Oran.»