SANTE- PHARMACIE- MEDICAMENT – MARCHE 2019
Le marché
national du médicament subit de plein fouet les méfaits de la crise que vit
actuellement le pays. Après une croissance à deux chiffres enregistrée ces
dernières années notamment entre 2017 et 2018 où il a accru à 13%, le marché
algérien des produits pharmaceutiques connaît depuis 2019 une décroissance de
moins de 1%. Les pouvoirs publics tentent, toutefois, d’assurer une meilleure
disponibilité au profit du malade.
En dépit des
difficultés financières, le gouvernement continue de dépenser davantage pour
satisfaire les besoins du pays. Le Dr Abdelouahed
Kerrar, président de l’Union nationale des opérateurs
en pharmacie (Unop), signale une hausse annuelle des
dépenses de santé estimée à 2,5% entre 2014 et 2017, soit 10% en 4 ans. Celles
de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) ont augmenté de près de 8% entre
2015 et 2018. La PCH pourrait dépenser jusqu’à 1 milliard de dollars en
2020. Ces dépenses servent aussi à couvrir les importations auxquelles recourt
l’Exécutif vu que la production nationale n’assure qu’environ 50% de la demande
nationale.
L’objectif tracé par les pouvoirs publics pour que la production locale de médicaments
couvre 70% des besoins du pays à la fin de l’exercice 2019 n’a pas été atteint.
Cette contre-performance de l’industrie pharmaceutique locale est
essentiellement due à un certain nombre de contraintes auxquelles ont été
confrontés les producteurs. L’on peut citer le large différentiel entre le coût
de revient et les prix réglementés par l’État. Certains fabricants continuent
de produire à perte. Des problèmes structurels liés à la baisse des recettes de
l’État, des écueils imposés par les banques, des contraintes d’ordre technique
et d’autres ayant trait à la réglementation sont autant d’obstacles qui
bloquent l’émergence de l’industrie pharmaceutique en Algérie.
Pourtant, l’on dénombre quelque 100 usines de production locales en plus des
multinationales, commente le Dr Kerrar dans une
intervention à l’occasion de la tenue, hier, de la 13e conférence
pharmaceutique nationale annuelle du Syndicat national algérien des pharmaciens
d’officine (Snapo). Ce taux de couverture pourrait
être acceptable mais perfectible si on le compare à d’autres pays comme
l’Arabie saoudite (21%), l’Égypte, (49%), la Jordanie, (31%) et la Turquie
(38%). Ces deux derniers pays ont visiblement prôné une politique tournée vers
l’exportation. Voilà un créneau porteur sur lequel doit impérativement se
projeter l’Algérie, souligne le Dr Kerrar.
L’Algérie n’exporte que 5 millions de dollars, un montant insignifiant comparé
à d’autres pays. Or, le secteur dispose de toutes les capacités en termes de
production, de qualité du produit et de niveau des ressources humaines.