HISTOIRE - GUERRE DE LIBERATION NATIONALE - FORMATION
C'est une Commission chargée de la guerre composée du Malg (liaisons générales), sous la responsabilité de Abdelhafid Boussouf, du ministère des Affaires étrangères (Krim Belkacem) et du ministère de l'Intérieur (Lakhdar Bentobal), mise sur pied fin 1959 par le Conseil de la Révolution, qui a préparé le terrain à la formation de jeunes étudiants volontaires .
Un premier groupe de pilotes a été envoyé, en 1958, en Egypte puis en Irak dans un stage secret. L'ex-Urss, seconde étape de ce stage permettra aux pilotes de s'exercer sur les hélicoptères. Un étape qui coincidera avec la déclaration du cessez-le feu . Les pilotes ainsi entraînés seront chargés d'introduire cinq hélicoptères dans le territoire algérien à partir de la ville de Meknès au Maroc.
Il y eut, aussi, un groupe qui avait été dirigé sur Alep, en Syrie, toujours en 1958 (5 pilotes et 8 ingénieurs).
En tout, 44 pilotes ont été formés, 11 ingénieurs en aéronautique, 6 contrôleurs radars, 20 mécaniciens et 6 parachutistes.
D'autres étudiants ont été envoyés à l'étranger : Ainsi, une cinquantaine a été envoyée à l'Académie du Caire et d'autres en stage sur les opérations radio pour rallier par la suite le service de liaisons et des transmissions…. Autres formations : les métiers de contrôle et d'investigation au profit de 20 étudiants dont 9 filles.
Une Ecole des cadres a été créée au niveau de la base arrière d'Oujda. Une première promotion de 70 stagiaires, dont 17 universitaires et le reste issu de la clase terminale des lycées est sortie au bout de six mois de formation militaire. Cette formation s'est déroulée sous la houlette du colonel Abdallah Arbaoui, un " ancien d'Indochine ". Parmi les élèves de cette première promotion, on retrouve Kasdi Merbah, Belaid Abdesslam, Ali Tounsi….
D'autres étudiants ont été envoyés (en 1959) à l'étranger pour suivre des formations pointus à l'instar du groupe des dix dont faisait partie Chakib Khellil, parti aux Etats-Unis pour étudier la pétrochimie et quatre étudiants ayant suivi des formations en génie nucléaire à Prague (Ils sont morts dans un avion abattu par l'armée française dans le ciel de Casablanca)
NOTE : - Selon la revue El Djeich (n° 581, de décembre 2011) qui reprend le contenu d'un séminaire organisé le 14 novembre 2011 par le ministère des Moudjahidine , durant la période 1957-1961, 11 promotions de pilotes et techniciens, pour un total de 118 stagiaires, avaient suivi une formation en Egypte, en Syrie, en Jordanie et en Irak, mais aussi en ex-uRSS.
Cette formation a concerné le pilotage des avions de combat de type MIG 17 et MIG 19, des hélicoptères, l'utilisation des équipements radars (pour les techniciens) ainsi que le pilotage des avions de transport (Conférence de l'ex-pilote El Hadj Kochkar, un promu de 1961).
Selon un intervenant , une structure dirigée par le ministre des Forces armées de l'époque, Krim Belkacem, fut créée en vue de trouver parmi,les pays amis et frères ceux qui accepteraient de former les étudiants, notamment les militaires . Cette mission sera poursuivie par la suite par le colonel Ouamrane et Nouar.
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L’Armée de libération nationale (ALN) a formé 135 pilotes et techniciens en aviation dans les différentes spécialités entre 1957 et 1962, dans certains pays arabes et étrangers, a indiqué mercredi 13 février 2013 à Alger, le colonel à la retraite Mohamed Tahar Bouzghoub.
Intervenant à la deuxième journée des travaux du colloque sur "la formation et l’instruction au sein de l’Armée de libération nationale (ALN)", le colonel Bouzghoub a affirmé que des jeunes "avaient reçu des formations à partir de 1957 dans plusieurs écoles d’aviation dans des pays frères et amis tels que la Syrie, l’Egypte, l’Irak, la Chine et l’Union Soviétique".
Sur les 135 pilotes formés, 18 étaient spécialisés dans l’aviation de combat, 14 en aviation de bombardement, 21 en transport aérien et 3 en navigation aérienne.
Concernant les spécialités des techniciens, 62 ont reçu des formations en tronc commun, 12 se sont spécialisés en hélicoptère et 5 dans la défense aérienne.
La révolution algérienne a bénéficié de pilotes formés en France qui ont regagné la révolution dont Abderahmane Serri et le défunt Said Ait Massaoudane.
"La première promotion de pilotes de la révolution algérienne a été formée à partir de 1957 dans la faculté militaire d’Alep (Syrie) et elle comptait 6 pilotes", a indiqué le colonel Bouzghoub qui était l’un des premiers pilotes formés par la révolution nationale.
D’autres promotions sont formées en Egypte (1985, 8 pilotes et 18 techniciens), en Irak (1959, 17 pilotes), et d’autres ont suivi à partir des facultés de Chine et d’Union Soviétique.
Evoquant la stratégie de la révolution algérienne dans la formation de ses cadres, l’intervenant a souligné que le congrès de la Soummam (20 août 1956), a balisé la voie de la victoire à travers son principe "tous les moyens pour le front du combat) en s’appuyant sur la formation des cadres de l’ALN.
L’idée de former ces cadres a pris forme à la faveur de la grève des étudiants (19 mai 1956) qui ont intégré la révolution de libération, lorsque les dirigeants de la révolution ont envoyé plusieurs de ces étudiants aux facultés d’aviation dans ces pays, a fait savoir M-T.Bouzghoub.
Un escadron de pilotes algériens a survolé le territoire d’Alger, le 2 novembre 1962 à l’occasion du 8eme anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, la première après l’indépendance, s’est-il encore rappelé.
Abondant dans le meme sens, le colonel à la retraite Chaichi Baghdadi est revenu sur les programmes de formation qui englobaient les aspects théoriques et pratiques en vigueur alors dans les facultés d’aviation d’Europe et d’Amérique.