SANTE – MALADIE – SCLÉROSE
EN PLAQUES- MÉDICAMENT
C’est fait. Les patients atteints de
la sclérose en plaques peuvent enfin bénéficier d’un traitement oral. Le laboratoire
Hikma a annoncé, début mars 2020, le lancement officiel du premier médicament,
administré par voie orale, destiné à traiter les patients atteints de sclérose
en plaques, qui jusque-là utilisaient un traitement par voie injectable. Cette
maladie touche actuellement 15 000 personnes à raison de 1 200 nouveaux cas par
an.
Produit localement, le Diméthyle Fumarate, expliquent les producteurs du
médicament, « permet de protéger les cellules cérébrales de la démyélinisation
réduisant ainsi le nombre de poussées et ralentit la progression de la maladie
de forme récurrente-rémittente, et de l’invalidité engendrée, offrant ainsi aux
patients, grâce à son profil de tolérance et son mode d’administration, une
meilleure qualité de vie ».
Le professeur Lamia Ali Pacha, chef de service de neurologie au CHU Mustapha-Pacha
Alger, a expliqué que cette maladie inflammatoire survient en général chez le
sujet jeune entre 20 et 40 ans, touchant plus fréquemment les femmes que les
hommes. Toutefois, dit-elle, il existe également des formes pédiatriques ainsi
que des formes plus tardives.
Cette maladie représente la première cause de handicap moteur non traumatique
chez l’adulte jeune. Selon le professeur , 1 200
nouveaux cas sont enregistrés annuellement en Algérie et 15 000 personnes
vivent actuellement avec cette maladie dont l’invalidité qu’elle engendre peut
être évitée grâce à un dépistage précoce et un traitement rapide.
Le professeur Ali Pacha a expliqué que « ce nouveau médicament, administré par
voie orale, facilite la tâche aux patients, car la plupart des médicaments de
première ligne actuellement disponibles pour la sclérose en plaques reposent
sur les injections, ce qui conduit à une mauvaise adhérence au traitement pour
diverses raisons, notamment l’oubli ou le manque de volonté de se faire piquer.
Or, le fait de ne pas prendre régulièrement le médicament prive le patient de
l’effet escompté du traitement, qui est notamment d’éviter une invalidité
partielle ou totale après plusieurs années».
De son côté, le professeur Samira Makri, chef de
service de neurologie à l’hôpital Aït-Idir, a
souligné que 3 à 10% des patients atteints de sclérose en plaques ont moins de
18 ans et moins de 1% ont moins de 10 ans. Selon elle, « tout comme chez les
adultes, la maladie est causée par une combinaison de facteurs génétiques et
environnementaux et 98% des patients pédiatriques ont une forme
récurrente-rémittente de la maladie ». Cependant, selon le professeur, «en
comparaison à la sclérose en plaques de l’adulte, la maladie est plus agressive
chez l’enfant ».
Par ailleurs, le docteur Ismaïl Kenzoua, président de
la Fédération nationale des patients atteints de sclérose en plaques, a appelé
à la mise en place d’un registre national des personnes souffrant de cette
maladie afin d’améliorer la prise en charge des patients et d’avoir le nombre
réel des personnes atteintes. Selon lui, le traitement injectable, le seul
existant jusque-là, est très lourd pour le patient, sachant que ces injections
provoquent souvent des douleurs et des irritations cutanées, d’autant que la
majorité des patients sont en fauteuil roulant.