COMMUNICATION- OPINIONS ET POINTS
DE VUE - ENTRETIEN A. BELHIMER (MINISTRE DE LA COMMUNICATION) /EL
WATAN(EXTRAIT)
© Par MOHAMED TAHAR
MESSAOUDI, El watan, dimanche 23 février 2020
(………………..) - Vous avez hérité vous-même d’une
situation alarmante de la presse nationale. Comment comptez-vous régler le
problème des chaînes de télévision «offshore» qui sont de droit étranger et
bénéficient de la publicité publique, ce qui est contraire à la loi ?
Le plan d’action du secteur de la
communication comporte une tâche majeure : la régulation et l’organisation de
l’activité des chaînes de télévision privées.
La révision de la loi organique sur l’information
va inévitablement engendrer la révision de la loi relative à l’audiovisuel,
notamment en ce qui concerne l’élargissement du champ audiovisuel au privé pour
englober les chaînes à caractère général et non plus «thématiques», comme elles
sont injustement qualifiées aujourd’hui.
Rappelons aussi qu’en application de la loi
relative à l’activité audiovisuelle qui représente le cadre juridique
organisant le champ audiovisuel, les chaînes publiques et privées activant en
Algérie sont encadrées par trois textes réglementaires encore ineffectifs :
primo, le décret exécutif fixant les conditions et les modalités de mise en
œuvre de l’appel à candidature pour l’octroi de l’autorisation de création d’un
service de communication audiovisuelle thématique ; secundo, le décret exécutif
fixant le montant et les modalités de versement de la contrepartie financière
liée à l’autorisation de création d’un service de communication audiovisuelle
thématique et, tertio, le décret exécutif portant cahier des charges générales
fixant les règles imposables à tout service de diffusion télévisuelle ou de
diffusion sonore.
Bien qu’elles s’adressent au public algérien,
les chaînes émettrices, au nombre de cinquante (50), sont régies par le droit
étranger.
Six (6) chaînes seulement ont bénéficié d’une
accréditation provisoire pour l’ouverture de bureaux de représentation en
Algérie. Rappelons à ce sujet que ces accréditations ne représentent nullement
des autorisations pour la création des chaînes de télévision privées.
L’urgence de réguler cette activité est dictée
par le traitement subjectif et contraire à la déontologie, voire subversif, de
certaines chaînes privées à l’encontre de notre pays.
Cette démarche, qui permettra l’encadrement
des chaînes de télévision privées par la loi algérienne, contribuera aussi à
l’amélioration de l’exploitation des capacités du satellite «Alcomsat-1».
Enfin, la finalisation du premier réseau de
Télévision numérique terrestre (TNT) permettra l’extinction de la Télévision
analogique qui est fixée par l’Union internationale de télécommunication (UIT),
organisme spécialisé des Nations unies, à compter du 17 juin 2020.
Ceci permettra le déploiement de la Radio
numérique terrestre (RNT), et donc de prendre en charge les futures chaînes
radios autorisées.
Cette technologie numérique a pour avantage la
diffusion d’un très grand nombre de chaînes (9 à 18 radios par fréquence) avec
une meilleure qualité d’écoute et des services à valeur ajoutée (insertion
d’image, info trafic, etc.).
– On parle d’une nouvelle loi sur la
publicité ; peut-on connaître quelques détails des changements ou des
innovations qui seront introduits ?
Le dispositif règlementant actuellement les
activités publicitaires est caractérisé par l’existence de nombreuses
dispositions éparses inscrites dans différents textes législatifs et
réglementaires.
Reste alors à élaborer une loi qui concilie
les impératifs économiques (la quête de supports efficients et performants),
les exigences politiques (la préservation du pluralisme par la lutte contre la
formation de monopoles et d’abus de positions dominantes) et les nécessités
sociales (défense de l’enfance, lutte contre les fléaux sociaux, etc).
Au vu de ce qui précède, le ministère de la
Communication élaborera un avant-projet de loi relative aux activités
publicitaires afin de les organiser et de fixer les règles inhérentes à leur
exercice.