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Bourges Hervé

Date de création: 28-02-2020 18:10
Dernière mise à jour: 28-02-2020 18:10
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COMMUNICATION- PERSONNALITES – BOURGES HERVÉ

© Amira Soltane/Ecran libre/ L’Expression, jeudi 27/2/2020

«Je n’étais ni un traître ni un barbouze. J’étais simplement quelqu’un qui essayait de rendre service à l’Algérie et de donner une image de la France qui soit convenable.» Hervé Bourges

La disparition d’Hervé Bourges (dimanche 23 février 2020 à Paris) , figure du monde des médias français et P-DG de RFI, TF1 et de France Télévisions, à l’âge de 86 ans, a été accueillie avec une grande tristesse par les Algériens. Hervé Bourges est surtout un militant anticolonialiste du temps de la guerre d’Algérie, un amoureux de l’Afrique et un fervent défenseur de la francophonie. Personnage inclassable aux multiples facettes, journaliste (note : il fut fondateur et directeur d’une Ecole de journalisme en Afrique francophone) , patron successif des chaînes de télévision TF1, France 2 et France 3, et de radio (RFI), Hervé Bourges avait été à la tête du conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) de 1995 à 2001. En 1963, il fut le premier conseiller du premier président algérien Ahmed Ben Bella. Après sa chute, en 1965, Hervé Bourges choisit de rester en Algérie comme conseiller du ministre de l’Information, Bachir Boumaza (note : où il essaya de créer un Centre de formation des journalistes, l’Ensj alors existante ne suffisant pas mais le projet ne vit pas le jour) , ce qui lui a valu d’être arrêté (note : par la suite, Bachir Boumaza ayant choisi l’opposition et l’exil)  et emprisonné dans les geôles algériennes, il ne devra sa libération qu’à l’intervention conjuguée du cardinal Duval à Alger et, à Paris, du jeune Jacques Chirac, alors conseiller du Premier ministre, Georges Pompidou. Accusé de traîtrise par les nostalgiques de l’Algérie française ou, au contraire, d’être un barbouze infiltré par les Français, Hervé Bourges répondra bien plus tard :
« Je n’étais ni l’un ni l’autre. J’étais simplement quelqu’un qui essayait de rendre service à l’Algérie et de donner une image de la France qui soit convenable. » Fin observateur du monde politico-médiatique, il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés au tiers-monde (Les 50 Afrique, en collaboration avec le journaliste Claude Wauthier, 1979) ou à son expérience audiovisuelle (Une chaîne sur les bras, 1987, La télévision du public, 1993), d’ouvrages autobiographiques également : De mémoire d’éléphant sur l’Algérie et, en 2016, J’ai trop peu de temps à vivre pour perdre ce peu ; Abécédaire intime. Il avait signé en 2012 un dernier documentaire, «L’Algérie à l’épreuve du pouvoir», avec le réalisateur Jérôme Sesquin. Mais le plus grand travail que l’Algérie attendait, c’est de transmettre son savoir-faire pour l’ouverture audiovisuelle algérienne. Hervé Bourges était venu en Algérie en 2003 pour justement aider le pays à trouver une ouverture sérieuse pour développer son audiovisuel. C’est notamment lui qui conseilla le ministre de la Communication de l’époque Bélaïd Mohand Oussaïd, les services de Rachid Arhab. Ex-membre du CSA et fin connaisseur de l’audiovisuel français et arabe, Bourges qui était à la fois à la francophonie et dans l’audiovisuel était un homme très occupé. Un personnage caractériel qu’on surnommait à Alger le «Abdou B Français», en raison des similitudes dans le physique, mais aussi dans le caractère et la passion pour le cinéma et la télévision