FINANCES- DOCUMENTS ET
TEXTES REGLEMENTAIRES-PLAN D’ACTION GOUVERNEMENT FEVRIER 2020- FISCALITE
Le gouvernement
prévoit, dans son projet de plan d'action pour la mise en œuvre du programme du
président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune,
des allègements fiscaux au service des couches moyennes et défavorisées, ainsi
qu'au profit de l'investissement, tout en durcissant la lutte contre la fraude
fiscale et en renforçant les attributions des institutions de contrôle
financier.
C'est dans cette
optique que le projet de plan d'action, approuvé lors du dernier Conseil des
ministres et qui sera présenté demain par le Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, à l'Assemblée populaire nationale (APN), prévoit
de supprimer l'impôt sur le revenu global (IRG) pour les revenus mensuels
inférieurs à 30.000 dinars.
«Le gouvernement
procédera à la révision des niveaux de l'impôt sur le revenu global des
salariés, en les adaptant selon les différentes tranches de revenus dans une
démarche d'équité sociale. Dans ce cadre, les revenus mensuels inférieurs à
30.000 dinars seront exonérés d'impôts», est-il précisé, dans ce projet de plan
d'action.
Cette réforme
s'inscrit dans le cadre de la refonte du système fiscal qui vise à «répondre
aux critères de prévisibilité, de stabilité et de compétitivité en matière
fiscale, d'une part, et de pérennisation des emplois, d'équité sociale, d'autre
part, afin d'assurer une contribution équitable des différentes catégories de
contribuables et de revenus au financement des dépenses publiques», selon ce
projet.
Dans ce sens, le
projet de plan d'action explique que l'objectif de la nouvelle politique
fiscale était d'augmenter les recettes fiscales, «à travers l'expansion de
l'activité économique et non par la hausse du niveau des impôts».
S'inscrivant
dans le cadre d’une politique budgétaire «rénovée, basée sur la rationalisation
de la dépense publique», le projet de plan d'action vise à améliorer le
recouvrement de la fiscalité ordinaire, pour qu'elle puisse couvrir la totalité
des besoins du budget de fonctionnement d'ici à 2024.
Suppression de la TAP et révision des avantages fiscaux
Concernant la
fiscalité locale, ce projet prévoit d'annuler, à court terme, la taxe sur
l'activité professionnelle (TAP), alors que l'impôt foncier sera révisé «en
profondeur», dans le cadre de la réforme envisagée, qui redéfinira le
financement des collectivités territoriales sans compromettre leur viabilité,
explique le projet.
Le plan prévoit
également d'instaurer une procédure «uniforme» en matière de décisions fiscales
dans un but de transparence, de cohérence et de sécurité juridique pour les
opérateurs.
Aussi, la
simplification du système fiscal qui sera au cœur de la réforme envisagée se
traduira, à court terme, par la suppression des taxes à faible rendement, d'une
part, et, d'autre part, la révision du système des avantages fiscaux et
parafiscaux ayant engendré, par le passé, de graves dérives.
En parallèle,
«le gouvernement s'attellera à la création de nouveaux impôts liés au capital
et à la richesse, tout en veillant à préserver l'outil de production créateur
d'emploi et de valeur ajoutée, et soutiendra les investissements permettant un
développement et une croissance économique soutenue, notamment pour les PME et
les start-up», est-il indiqué dans ce projet.
Le gouvernement
veut mettre aussi en place un mécanisme d'abattement fiscal afin d'encourager
les entreprises à renforcer le financement par fonds propres. Il renforcera par
ailleurs l'encadrement de la profession du conseil fiscal pour conforter les
professionnels actifs dans ce domaine.
Combat sans merci contre la fraude fiscale
Par ailleurs, le
gouvernement s'engage à mener un «combat sans merci» contre la fraude fiscale,
en appliquant de manière plus efficace les sanctions prévues par la loi qui
seront durcies en conséquence.
Le gouvernement
compte également initier les mesures appropriées afin d'améliorer sensiblement
l'efficacité de la perception des impôts et d'en réduire les coûts.
Ainsi, il est
prévu d'outiller l'administration fiscale de manière à permettre le traitement
et le paiement à distance des déclarations d'impôts et de doter ses structures
en moyens nécessaires pour procéder à des simulations et à des études d'impact
sur toutes les dispositions projetées.
«Outre la
simplification des procédures fiscales, le gouvernement veillera à améliorer
l'organisation, la gestion et le fonctionnement des services fiscaux par un
effort accru de formation et d'optimisation des ressources humaines en vue
d'assurer un meilleur contrôle fiscal des assujettis», est-il noté dans le
projet de plan d'action.
S'agissant de la
gouvernance financière, le projet vise à renforcer la prévention et la lutte
contre la fraude sous toutes ses formes, aussi bien pour le secteur public que
privé.
«Une attention
particulière sera accordée au renforcement du contrôle interne de
l'administration fiscale et douanière. Pour lutter contre les fléaux
financiers, tous les moyens de l'État seront mobilisés en vue d'intensifier la
lutte contre les fausses déclarations, la fraude fiscale, ainsi que les
infractions douanières, particulièrement en matière de surfacturation et de
fuite de capitaux.»
Et pour
améliorer l'efficacité du contrôle financier, le gouvernement envisage
d'élargir les attributions des organes de contrôle, notamment la Cour des
comptes et l'inspection générale des finances (IGF), et de renforcer leurs
moyens afin de lutter contre les fléaux financiers, selon le projet qui prévoit
aussi de mettre en place un organisme multisectoriel en vue de lutter
efficacement contre la fraude fiscale et financière.
Par ailleurs,
les revenus du travail à domicile seront défiscalisés afin d'encourager ce type
d'activités, tandis que les activités artisanales bénéficieront d'avantages
fiscaux appréciables.
Concernant la
compétitivité et l'attraction de l'économie algérienne aux Investissements
directs étrangers (IDE), le gouvernement promet de mettre en place une
procédure «claire et transparente» sur le transfert des dividendes conforme aux
principes et aux règles internationales, de moderniser le régime fiscal de la
propriété intellectuelle, ainsi que le régime applicable aux relations entreprise
mère-filiales, et d'assurer la stabilité du dispositif juridique régissant le
régime fiscal appliqué à l'investissement.