DEFENSE- ETUDES
ET ANALYSES- ARMEMENT MONDIAL- DEPENSES MILITAIRES 2019
EN RAISON DE LA MULTIPLICATION DES TENSIONS ET
CONFLITS
Les deux plus gros
budgets militaires mondiaux, ceux des États-Unis et de la Chine, ont enregistré
une hausse de 6,6% dans les deux pays en 2019 par rapport à 2018.
Les dépenses militaires mondiales ont connu l'an dernier leur
hausse la plus élevée depuis dix ans, sur fond de rivalités croissantes entre
grandes puissances et de course aux nouvelles technologies, selon le rapport
annuel de l'institut IISS publié hier. La progression a atteint au total 4%,
indique ce rapport présenté en ouverture de la Conférence sur la sécurité de
Munich. “Ces dépenses ont augmenté avec la sortie des économies de la crise
financière (de 2008) et sous l'effet d'une perception accrue des menaces”, a
relevé le directeur général de l'Institut international d'études stratégiques
(IISS, International Institute for Strategic Studies).
La mort du traité FNI sur les forces nucléaires
intermédiaires (portée de 500 à 5500 km) en 2019 et l'extinction potentielle du
traité New Start sur les armes nucléaires intercontinentales en 2021 bouscule
l'ordre international post-guerre froide, tout comme la montée en puissance de
la Chine ainsi qu'une série de crises régionales, de l'Ukraine à la Libye. Dans
un tel contexte, les deux plus gros budgets militaires mondiaux, ceux des États-Unis
(685 milliards de dollars) et de la Chine (181 milliards), poursuivent leur
croissance exponentielle, avec une hausse de 6,6% dans les deux pays en 2019
par rapport à 2018.
Les dépenses américaines ont augmenté à elles seules de 53,4
milliards de dollars l'an dernier, soit l'équivalent du septième budget mondial
de la défense, après ceux de l'Arabie Saoudite (3e), de la Russie (4e), de
l'Inde (5e), du Royaume-Uni (6e) mais avant ceux de la France (8e), du Japon
(9e) et l'Allemagne (10e). “En Europe, les inquiétudes liées à la Russie
continuent d'alimenter la croissance des dépenses avec une hausse de 4,2% par
rapport à 2018”, pointe également John Chipman.
Les budgets militaires y retrouvent ainsi leur niveau de 2008
en termes réels. L'accroissement massif et accéléré des capacités militaires
chinoises – missile balistique intercontinental DF-41 susceptible de toucher
tout point des États-Unis, avion de combat J-20A, missiles, drones, etc. – est
une source majeure d'inquiétude aux États-Unis comme auprès de leurs
partenaires en Asie-Pacifique.
La Chine s'est aussi lancée, comme la Russie, dans le
développement d'armes hypersoniques susceptibles de déjouer les défenses
antimissiles adverses, met en garde l'institut londonien. En Europe, les
interrogations grandissent devant le risque de désengagement des États-Unis, de
plus en plus centrés sur l'Asie-Pacifique, même si ces derniers ont renforcé
pour l'heure leur présence militaire dans l'est du continent face à la Russie,
tout comme dans le Golfe face aux menaces iraniennes.
Les pays membres de l'Otan, Allemagne en tête, sont
aussi budgétairement sous la pression du président américain Donald Trump qui leur réclame un effort plus massif pour arriver à
l'objectif de dépenses égales à 2% du PIB.