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Entretien Président A. Tebboune/Médias natioaux, 20/2/2020

Date de création: 23-02-2020 11:32
Dernière mise à jour: 23-02-2020 11:32
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COMMUNICATION- GOUVERNEMENT- ENTRETIEN PRESIDENT A.TEBBOUNE/MEDIAS NATIONAUX,20/2/2020

Synthèse El Watan

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, jeudi 20 février 2020, devant des responsables (4 : El Fedjr, La Nouvelle République, Beur Tv, El BIlad ) de la presse nationale, que le «hirak» était un «phénomène salutaire», mettant en garde contre «toute tentative d’infiltration, quelle soit de l’intérieur ou de l’extérieur».

Le président de la République a annoncé, à l’occasion, avoir signé un décret consacrant le 22 Février «Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie». «Le hirak béni a préservé le pays d’un effondrement total», a par ailleurs déclaré M. Tebboune, ajoutant que «l’Etat national a failli s’effondrer totalement, comme ce fut le cas dans certains pays, aujourd’hui en quête de médiations pour le règlement de leurs problèmes». «L’effondrement de l’Etat national est synonyme de l’effondrement de toutes ses institutions, et toutes les données laissaient présager un tel scénario», a fait savoir le président de la République, soulignant : «Dieu merci, le peuple a, grâce à sa maturité, déjoué le complot tout en réussissant à réaliser plusieurs de ses revendications (…).Certaines revendications exprimées auparavant ne pouvaient être satisfaites par quelqu’un de non élu et n’ayant pas le pouvoir et la légitimité requises», a-t-il expliqué, assurant qu‘«aujourd’hui, nous œuvrons à leur concrétisation, à commencer par la Constitution, la loi électorale et la réorganisation des institutions que nous nous efforçons de rendre de proximité, permettant au citoyen de participer en tant que partie prenante à la réflexion, à la solution, à la gestion et au contrôle».

M. Tebboune a rappelé la nécessité d’«un changement du mode de gestion et de l’amélioration de la relation avec le citoyen, pour qu’il n’y ait plus la piteuse image qu’il avait de l’Etat, qui, en fait, était très loin de ses préoccupations». A une question sur les citoyens qui continuent de participer chaque semaine au hirak, le président de la République a reconnu que «c’est leur droit, et c’est là le fondement même de la démocratie, a fortiori lorsqu’il s’agit de personnes manifestant de manière organisée, sans destruction ni troubles». «Le hirak est un phénomène salutaire, et je n’ai rien à lui reprocher», a-t-il réitéré, ajoutant que ce mouvement populaire «a épargné au pays une catastrophe (…). Sans lui, des offices seraient, aujourd’hui, en cours pour régler la crise en Algérie comme c’est le cas en Libye». Dans le même propos, le président de la République a ajouté : «J’appelle mes enfants, qui manifestent le vendredi, à la vigilance contre l’infiltration de leur mouvement, car il y a des signes d’infiltration tant de l’intérieur que de l’extérieur.»

Abordant la question du front social, le président de la République a affirmé que «la succession des grèves dans des secteurs importants à un timing précis n’est ni un phénomène sain ni une pratique syndicale». Pour ce qui est de la grève dans le secteur de l’Education, M. Tebboune a dit : «Je n’ai eu de cesse d’exprimer ma considération et mon respect pour les enseignants, notamment durant ma campagne électorale», rappelant, à ce propos, avoir «demandé la révision de tout ce qui a trait aux enseignants pour leur accorder la place qui leur sied dans la société».

Cependant, a-t-il estimé, «l’annonce d’une grève nationale, alors que le gouvernement n’était même pas installé et n’avait pas encore le feu vert du Parlement n’est pas la solution au problème, qui exige du temps et des moyens matériels, financiers et organisationnels». L’école «souffre déjà et n’a pas encore réglé les problèmes de restauration, de transport scolaire et de chauffage», a relevé le président Tebboune, affirmant que ces grèves «ne sont pas innocentes». S’agissant de la protestation à Air Algérie, le président de la République a critiqué «ceux qui déclenchent des grèves par SMS une demi-heure avant d’entamer leur mouvement», rappelant que la loi exige un préavis et la précision des motifs afin de favoriser l’ouverture de négociations pour trouver des solutions.

A cet effet, M. Tebboune a appelé à «la non-dilution du rôle syndical», réaffirmant que «le timing de ces grèves n’est pas innocent. J’ai 50 ans d’expérience dans la gestion et on ne peut pas me convaincre du contraire», a-t-il souligné. Le président Tebboune a déploré une situation «qui amène les citoyens, particulièrement les malades, à dormir à même le sol dans les aéroports suite à l’annulation de leurs vols». Abordant la question du mode de gouvernance, M. Tebboune a indiqué qu’il avait une préférence pour un mode alliant régime présidentiel et régime parlementaire, «un régime accordant de larges prérogatives aux élus et consacrant le contrôle», précisant, toutefois, qu’il sera pour le régime choisi par le peuple dans le cadre du prochain amendement de la Constitution. Estimant que l’Algérie était à «ses premiers pas» sur la voie de la démocratie et que les partis n’avaient pas «l’envergure d’encadrer la société tout entière», M. Tebboune a ajouté que la démocratie «exige des partis fondés sur un programme d’Etat», relevant que «beaucoup de nos partis sont fondés sur la personne». «Plus l’Etat est fort démocratiquement, plus le nombre de partis est réduit», a-t-il fait remarquer, expliquant que la règle est la convergence de vues contre une divergence sur les aspects.

Dans le même sens, M. Tebboune a souligné que le régime parlementaire «n’a pas réussi dans les pays arabes et d’Amérique latine, mais plutôt dans les pays anglo-saxons, qui ont des traditions démocratiques, comme la Grande-Bretagne». S’agissant du régime présidentiel, M. Tebboune a cité les expériences ayant révélé l’inefficacité de ce mode de gouvernance consacrant «l’autocratie», et de ce fait, a-t-il poursuivi, «je préfère allier les deux régimes pour sortir avec un régime que certains appellent semi-présidentiel ou semi-parlementaire». Et de conclure : «Le plus important est de sortir avec une Constitution consensuelle aux yeux de tous les Algériens.»