INDUSTRIES- STRATEGIE- SNVI/MDN
La
SNVI, qui passe sous la tutelle du ministère de la Défense nationale, est,
selon les rédacteurs de la communication interne, le meilleur choix qui
garantisse l’intérêt général et la protection des droits sociaux, qui seront
régis par le décret présidentiel n°18-145 promulgué le 27 mai 2018 et qui
définit le statut du personnel civil affilié au secteur économique de l’Armée
nationale populaire.
C’est
décidé, la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) passera dans très
peu de temps sous la tutelle du ministère de la Défense nationale (MDN).
Elle sera rattachée, selon le
ministre de l’Industrie et des Mines, Ferhat Aït Ali Braham, «d’ici deux
ou trois mois au plus tard, à la direction des industries militaires».
C’était déjà dans l’air il y
a plus d’une année. Dans une communication interne à l’entreprise, il était
déjà question que l’industrie militaire, qui a pris son essor sous l’impulsion
du défunt chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, intègre en son sein ce qui restait de
l’ancienne Sonacome.
«Nous avons la ferme
conviction que tout le monde a pris conscience de la difficile situation
financière et le volume important des dettes qui alourdissent et paralysent
l’évolution et le développement de la SNVI, dont l’outil de production est
devenu vieux et largement dépassé», lit-on dans un document .
«Même la qualité du produit de
la SNVI s’est détériorée», notaient les rédacteurs
du document qui voulaient convaincre de «la nécessité de mettre à
jour les outils de production pour offrir un produit compétitif qui réponde aux
normes internationales».
Et pour eux, «mettre Sonacom entre les mains d’une institution de souveraineté
nationale présente plus qu’une assurance».
«C’est même une chance pour
mettre en valeur les compétences et les qualifications des travailleurs», estime
la même source qui qualifiait le projet de rattachement de la SNVI de véritable
tournant qui permettra aux industries mécaniques de se développer et d’avoir
une importante place dans l’économie nationale.
La SNVI, qui passe sous la
tutelle du ministère de la Défense, est, selon les rédacteurs de la
communication interne, le meilleur choix qui garantisse l’intérêt général et la
protection des droits sociaux, qui seront régis par le décret présidentiel
n°18-145 promulgué le 27 mai 2018 et qui définit le statut du personnel civil
affilié au secteur économique de l’Armée nationale populaire.
Depuis le plan de sauvetage
dont elle a bénéficié il y a environ dix ans, mais sans résultat, la Sonacome, dans un contexte fait de concurrence mortelle de
la part des marques étrangères commercialisées dans le pays, a tenté de végéter,
sans succès, avec la commande publique en vendant ses bus aux collectivités
locales pour les besoins du transport scolaire.
La SNVI, faut-il le rappeler,
est partie signataire de la convention de 2012 portant
création d’une société algérienne de production de poids lourds de type
Mercedes-Benz.
La partie algérienne détient
51% du capital de cette société représentée par la SNVI (34%) et le ministère
de la Défense nationale (17%), tandis que le fonds d’investissement émirati Aabar détient 49%. Daimler/Mercedes-Benz est le partenaire
technologique de ce partenariat.
Trois sociétés à capitaux
mixtes avaient été créées en juillet 2012 dans le cadre de la mise en œuvre de
protocoles d`accords algéro-émirati-allemands pour le
développement de l`industrie mécanique nationale.
Mais comment Sonacome en est-elle arrivée là ? Un ancien cadre
dirigeant de l’entreprise, à savoir Hadouche Boudjemaa, raconte la descente aux enfers du fleuron de
l’industrie mécanique des années 1970-80.
A cette époque-là, dit-il, la
SNVI accompagnait même des sous-traitants locaux regroupés autour d’elle. Ce
fut une belle aventure, malheureusement ces sous-traitants n’avaient qu’un seul
client, c’était la SNVI.
Et lorsque cette dernière est
entrée en crise, les entreprises qui gravitaient dans son orbite ont coulé,
indique Boudjema Hadouche,
ajoutant que «l’entreprise était devenue malade». «D’une production de
5000 véhicules, elle est passée à 1200 unités», dit-il.
«Pour maintenir la
croissance, il ne fallait pas que la production décline», estime
cet ancien cadre dirigeant pour qui «le problème de l’industrie à
l’époque de l’économie dirigée c’est qu’elle fonctionnait aux instructions
politiques qui ne leur permettaient pas de devenir performantes».
La SNVI a été victime des
instructions politiques et du suremploi
Il y avait aussi bien le sur-investissement que le sur-emploi. «A
l’époque, affirme notre interlocuteur, la SNVI employait 18
personnes pour une production de 5000 véhicules.» «Ce n’était pas rentable», pense
Haddouche Boudjemaa, qui
considère que malgré la difficulté, il y avait l’aspect positif de
l’apprentissage. «On sait faire un véhicule du début jusqu’à la fin.
On avait un bureau d’études
qui savait faire des calculs de cinématique, de géométrie, de mécanique et de
résistance de matériaux», relate notre interlocuteur
qui regrette que «tout cela ait été démantelé, dans les années 1990
et 2000».
Selon Hadouche
Boudjemaa, «il n’y a pas de partenariat
technologique entre les deux sociétés. Il n’y a pas un clou qui va de la snvi à Daimler-Benz ou l’inverse, alors qu’on savait, dit-il, faire le
moteur à Constantine et à Rouiba». «On savait
couler le bloc», souligne l’ancien cadre dirigeant de la SNVI. Selon lui, «tout ce
qu’on ne faisait pas ce sont les chemises pistons et d’autres pièces».
«Il y a d’ailleurs, souligne-t-il, très
peu d’équipementiers qui en font.» «Il y a toujours un problème de volume,
comme dans toutes les industries», explique notre
interlocuteur qui indique que si «la SNVI importait les
roulements, les coussinets, elle fabriquait en revanche les bielles et les
vilebrequins».
«On ne le fait plus
aujourd’hui», déplore M. Hadouche qui met
l’accent sur les raisons qui ont mené à la désindustrialisation. En 1998,
dit-il, «la snvi payait 4,5 milliards de dinars
en intérêts sur le découvert».
«Comment voulez qu’une
entreprise qui fait un chiffre d’affaires de 20 milliards de dinars puisse
traîner un boulet de plus de 4 milliards de dinars d’intérêts ?» s’interroge-t-il.
Cet ancien cadre dirigeant de la Sonacom fustige les
vains replâtrages des précédents gouvernements.
«Pour remédier à la
situation, ils faisaient un petit tour de passe-passe où ils vous remettaient
vos bilans en équilibre, presque à zéro, mais en vous maintenant toujours dans
le négatif par des artifices comptables», témoigne notre
interlocuteur, qui ajoute que «le lendemain vous
retournerez à la banque pour un autre découvert parce que vous n’avez pas
d’argent. Pas de trésorerie. Même pas de quoi payer les salaires.
Vous allez au Conseil de
participation de l’Etat, on vous dit qu’on n’a pas d’argent frais». Voilà
pourquoi le projet de la SNVI n’a pas décollé. Et la raison qui a poussé le
gouvernement à se débarrasser d’un véritable boulet.
Que deviendra exactement la
SNVI ? On ne le sait pas encore. Le ministre de l’Industrie et des Mines
ne s’est pas trop étalé sur le sujet quand il a annoncé, samedi dernier, la
décision de la rattacher au ministère de la Défense nationale.
SNVI Début 2020 : 5 665
employés/ Partenaires : ZF Algérie (SNVI-Allemagne) , SAPPL-MB (Mercedès bBenz) , EPIC EDIV
(MDN)- AABAR (Emirats arabes unis) - RAP (Renault Algérie Production)- FNI-
Renault / Centres de production : 5. Epe
fonderies de Rouiba, FOR- Epe
Véhicules industriels de Rouiba, VIR (5 centres de production) – Epe Carosserie industrielles de Rouiba , CIR – Epe Carrosseries
industrielles de Tiaret, CIT – Epe Entreprise révnovation véhicules industriels, ERVI (Voir Site web
officiel SNVI)