TRAVAIL-
SALAIRE- POUVOIR D’ACHAT – OPINION FNTIEG
Réélu récemment
au poste de secrétaire général de la
Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et
gazières (Fntieg) de l’UGTA, Achour Telli a dévoilé (mi-février 2020) le contenu d’une étude
initiée par la Fédération autour du pouvoir d’achat. Cette étude s’est
intéressée au budget d’une famille de 7 personnes pendant les années 2017, 2018
et 2019.
Pour le nouveau secrétaire général de la
Fédération, la plupart des produits connaissent, depuis janvier 2017, une
hausse vertigineuse de leurs prix ayant eu un impact direct sur le pouvoir
d’achat des Algériens dû essentiellement à l’inflation. L’étude “Coût de la
vie” a été décomposée en plusieurs chapitres de dépenses mensuelles. Pour
l’alimentation (51%), le montant est passé de 24 970 DA en 2017 à 26 790 DA en
2018 et à 38 112 DA en 2019.
Les dépenses pour le logement (15%) ont
augmenté de 8 300 DA à 10 800 DA en 2019. Si l’on ajoute les autres chapitres
des dépenses liées à l’habillement, à l’hygiène et aux soins, à l’équipement
domestique, au transport, à la culture, aux loisirs et à diverses autres
dépenses, le total a augmenté de 53 800 DA en 2017 à 57 991 DA en 2018 et à 75
348 DA en 2019.
Ainsi, l’écart entre le budget familial
et le SNMG de 18 000 DA montre que pour un pouvoir d’achat appréciable, le Snmg devrait avoisiner les 40 000 DA. L’alimentation
est le chapitre qui absorbe de 40% à 55% du budget familial. Il dépasse
sensiblement le montant du Snmg actuel qui est de 18
000 DA, soit 120 euros. Et pourtant, le salaire minimum garanti a toujours été
considéré depuis sa création comme le plancher social. En Europe, en revanche,
le smig est en moyenne dans la fourchette de 286 et 1
500 euros.
Par ailleurs, le classement des salaires
dans les pays arabes place l’Algérie au 12e rang avec une moyenne de 293
dollars, derrière les Émirats arabes unis (3 235 dollars), le Koweït (1 900
dollars), Bahreïn (1 700 dollars)... “Au cours de ces dernières années, nous
avons observé certaines irrégularités”, constate M. Telli.
Le SG de la Fntieg estime que la progression des
salaires en Algérie est subordonnée à la pression sociale. Il avoue qu’aucune
stratégie salariale n’est tracée ou mise en place.
Pour lui, la création de richesses n’est
pas mesurée alors que les entreprises, voire tout l’État, souffrent d’un manque
flagrant de veille sociale. Achour Telli relève
également l’absence d’indexation salaire/pouvoir d’achat/subventions de l’État.
“Si la courbe des prix des produits alimentaires très prisés a suivi une
tendance haussière, celle des salaires, en revanche, a stagné depuis 2012”,
déplore-t-il. Ce qui rend la révision du SNMG une nécessité absolue.