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Projet de plan d'action -Présentation A.Djerad/Apn, mardi 12/2/2020

Date de création: 14-02-2020 17:23
Dernière mise à jour: 14-02-2020 17:23
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ADMINISTRATION- GOUVERNEMENT – PROJET DE PLAN D’ACTION- PRESENTATION A. DJERAD/APN, MARDI 12 /2/2020

© Synthèse El Moudjahid/ Soraya Guemmouri, mercredi 12.2/2020

Le plan d’action du gouvernement, visant la mise en œuvre du programme du président de la République, a été présenté,  à l’Assemblée populaire nationale, lors d’une séance plénière, présidée par M. Slimane Chenine, président de cette institution, en présence des membres du gouvernement.

Après une allocution prononcée, en cette occasion, par le président de l’APN, mettant en relief toute l’importance de l’événement, le Premier ministre, M. Abdelaziz Djerad, a détaillé, devant un hémicycle archicomble, le contenu de son plan d’action qui repose sur six axes importants. Il s’agit de l’axe relatif à l’édification de la nouvelle République mais aussi des volets qui concernent les domaines de la réforme financière, du renouveau économique, du développement humain, de la politique sociale et enfin de la politique étrangère et la sécurité et défense nationales. Dans un langage franc, marqué par une volonté de relever les grands défis, le Premier ministre a apporté à l’assistance tous les éclairages nécessaires. 

D’emblée, il fera remarquer que ce plan d’action constitue «la ligne directrice» de l’action du gouvernement et «définit les voies et moyens à travers lesquelles le gouvernement compte mettre en œuvre le programme du président de la République pour lequel il a été élu». Il s’agit d’un point d'ancrage d'une méthode pour le gouvernement dans son approche visant à assurer la prise en charge des besoins de développement du pays. Tout au long de son allocution, qui a duré près d’une heure, le Premier ministre a insisté sur ce qu’il nommera «A new deal for a new Algeria». «Le gouvernement, sous la direction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, œuvre à contribuer de manière efficace à la construction d'un « New deal for a new Algeria » (un nouveau pacte pour une nouvelle Algérie, NDLR) qui englobera l'ensemble des aspects de la gouvernance politique, économique et sociale, avec l'objectif de faire recouvrer la confiance de notre peuple en ses gouvernants et en ses institutions», a notamment déclaré M. Djerad. Il soutient que «le rétablissement et le renforcement de la confiance entre le peuple et ses dirigeants passent par une démocratie basée sur les principes de l'alternance au pouvoir, le respect des libertés individuelles et collectives, la justice sociale et la consolidation de l'Etat de droit». 

Ce nouveau pacte devrait être concrétisé à travers le triptyque, développement humain, transition énergétique et économie de la connaissance et du numérique. M. Djerad a affirmé que le gouvernement aspire à une «société dans laquelle il n'y aura pas de place pour les différences entre les Algériens, quel que soit leur niveau social». Cela permettra, a-t-il ajouté, de «garantir à tout un chacun l'égalité des chances, dans le cadre d'un système démocratique consacrant l'indépendance de la justice et la légitimité des institutions». 

 Une nouvelle République née des aspirations populaires

 Le Premier ministre a, par ailleurs, salué le sursaut historique caractérisé par un pacifisme hors-pair, via lequel le peuple algérien a exprimé son aspiration au changement, à la démocratie, la justice sociale et l’Etat de droit. M. Djerad a assuré que «le gouvernement s'attellera à assainir l'héritage désastreux de la gouvernance des années précédentes par la mise en place de nouvelles pratiques ouvrant la voie à un changement politique et économique auquel aspire le peuple algérien». Le gouvernement, qui fait sienne cette dynamique historique, compte concrétiser, dès l’aboutissement de la révision constitutionnelle, l’engagement du président de la République de revoir, d’une manière profonde, l’ensemble du dispositif d’organisation des élections, dans l’objectif d’en faire un véritable moyen d’expression de la volonté populaire. Le gouvernement prévoit un ensemble de mesures dont l’objectif est de favoriser l’émergence d’une génération d’élus, où les jeunes et les femmes occuperont une place de choix afin de participer à la gestion des affaires du pays. Dans cet ordre d’idées, la promotion et l’autonomisation de la femme devrait être optimisée «sans recourir au système des quotas». Dans la nouvelle République, les critères d’accès aux postes de responsabilité seront «le mérite, la compétence et l’intégrité». Le gouvernement entend relever tous ces défis qui traduisent la vision globale du président de la République. Une vision nourrie des réalités politiques, économiques et sociales et inspirée des attentes exprimées par les citoyens, ajoutera le Premier ministre. 

Selon les précisions apportées par le plan d’action du gouvernement, la nouvelle République sera édifiée par la consécration d’une démocratie effective et l’instauration d’un nouveau mode de gouvernance basé sur la transparence de l’action publique, la moralisation de la vie politique, à travers une lutte déterminée contre la corruption et les corrupteurs, ainsi que par la fondation d’un véritable partenariat avec les acteurs sociaux pour une concertation et un dialogue permanent, responsable et apaisé. L’accent sera aussi mis sur l’affirmation de l’Etat de droit, pilier d’une Algérie qui protège les droits et les libertés des citoyens, la séparation des pouvoirs, leur équilibre et la cohérence de leurs actions qui sont des exigences indispensables pour un système stable, par la force et la légitimité de ses institutions et leur pérennité, la consolidation et le développement de la liberté d’une presse plurielle et des médias indépendants et la modernisation de l’Etat et de ses institutions qui s’impose comme préalable au progrès voulu pour notre société. Le chef de l’Exécutif soutient que la réorganisation de l’administration centrale et locale ainsi que l’amélioration de la performance des services publics sont les chantiers à entamer en priorité, à travers la numérisation, l’intervention rationnelle en moyens, et surtout la formation et la qualification des ressources humaines, afin d’introduire les standards internationaux dans la gestion et les procédures internes dans tous les secteurs, notamment dans la vie économique. 

 Réforme financière, renouveau économique, développement humain et politique sociale

 L’on retiendra également que la nouvelle politique économique et financière constitue l’axe principal de l’action du gouvernement qui ambitionne de créer les mécanismes et l’écosystème adéquats pour la relance du développement et l’émergence d’une économie diversifiée, pérenne, créatrice d’emplois et de richesses, libérée du carcan bureaucratique qui étouffe non seulement les entreprises mais qui bloque, également, la capacité de notre économie à croître durablement.

Une politique industrielle rénovée, une agriculture modernisée et une véritable économie de la connaissance, constituent les piliers pour relancer la croissance, en adéquation avec le grand potentiel que recèle notre pays. Selon le plan d’action, la création d’emploi et la lutte contre le chômage obéiront, désormais, à une approche strictement économique à travers la stimulation des activités rentables, plus particulièrement dans le domaine de la micro-entreprise, des incubateurs, des startups et du numérique. Le gouvernement envisage, sur un autre registre, de procéder à une véritable refonte du système éducatif et de formation, qui, tout en consolidant l’enseignement des valeurs de notre société et de notre patrimoine historique, «s’orientera résolument vers la science et la maîtrise des technologies. Ce qui permettra une mise à contribution de nos élites et de notre jeunesse dans le processus d’édification nationale afin de valoriser toutes les forces vives au service du progrès et du développement de notre pays », souligne le plan d’action. Outre le volet de l’Education nationale, le gouvernement compte mettre les bouchées doubles pour assurer la modernisation du service public de santé ainsi que l’amélioration des soins pour tous. Cela se fera à travers le renforcement des outils de prévention et la garantie d’une pleine couverture et d’une meilleure prise en charge sanitaire des citoyens, où qu’ils soient à travers le territoire national. L’éducation et la santé sont les référents permanents de la nouvelle Algérie. Par souci d’améliorer les services sociaux, il est souligné l’impérative création de conditions d’épanouissement culturel des citoyens, à travers la redynamisation et la généralisation de la vie culturelle chez toutes les franges de la société, et de la pratique sportive, par le biais de l’accompagnement des sportifs dans les milieux scolaire et universitaire.

 Accroissement du pouvoir d’achat du citoyen

 Le gouvernement Djerad, fortement attaché à la vocation sociale de l’Etat, s’engage, par ailleurs, à accroître et à consolider le pouvoir d’achat du citoyen, à veiller à la prise en charge des préoccupations des populations vulnérables et à préserver le système national de sécurité sociale efficace et juste. Le plan d’action met en avant le fait que l’amélioration de la qualité de vie sera une action prioritaire et continue du gouvernement, qui s’appuiera sur une vision intégrée d’aménagement du territoire, par le respect des règles d’urbanisme et de l’environnement et l’impérative mise en route des mécanismes de développement durable. Il est utile ici de rappeler que pas moins d’un million de logements sont prévus pour le quinquennat présidentiel 2019-2024.

 Une politique étrangère dynamique et proactive

 Sur le plan international, le gouvernement compte adopter une diplomatie «active dans les domaines économique, culturel et cultuel au service du rayonnement international et une diplomatie basée sur les principes de respect et de bon voisinage, la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays et la priorisation du dialogue dans le règlement des conflits». Le gouvernement est attaché à une politique étrangère dynamique et proactive. Aussi, la communauté nationale établie à l’étranger est une partie intégrante de la communauté nationale. Elle est au cœur des préoccupations de l’Etat. Le gouvernement sera à son écoute et est disposé à prendre en charge les problèmes qu’elle rencontre à travers la mise en place de dispositifs permettant aux Algériens résidant à l’étranger de participer activement au développement de notre pays. L’élite de la diaspora est appelée à contribuer, par ses compétences et son savoir-faire dans le domaine scientifique, technique et culturel, dans cet effort visant à construire une nouvelle Algérie. La  nouvelle Algérie se veut également une Algérie marquée par l’égalité des chances et de travail entre tous les citoyens. Une Algérie où la hogra, l’exclusion et la marginalisation n’auront plus de place et où les liens de confiance seront rétablis dans notre société, et ce, que ce soit entre les citoyens eux-mêmes ou entre les citoyens et représentants de l’Etat.

Le gouvernement s’engage à prendre en charge l’ensemble des préoccupations des citoyens et à leur créer toutes les conditions nécessaires pour leur participation, pleine et effective, au développement du pays. Si le défi est grand, eu égard à la situation économique actuelle, il n’en demeure pas moins que « le gouvernement est capable de dépasser la situation économique et financière difficile de l'Algérie », a assuré hier M. Djerad.

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Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, lors de la présentation  du plan d'action du Gouvernement devant les membres de l’APN, a annoncé la proposition faite au président de la République portant préparation d'un projet de loi de finances complémentaire en vue de combler les lacunes contenues dans la LF 2020.

 «Des dispositions fiscales injustes envers les salariés exerçant au Sud et certaines professions libérales seront annulées», soutient-il. En effet, à titre d’exemple, le nouveau régime fiscal imposé par la Loi de Finances 2020 a été rejeté par les avocats, notaires et médecins. Ces derniers seront imposés suivant le régime fiscal d’après le bénéfice réel. Compte tenu de cette situation, le gouvernement a récemment annoncé le report des délais de souscription aux déclarations de l’IFU, de la TAP et la TVA pour les professions libérales. 

 D’autre part, le chef de l’Exécutif a relevé le caractère prioritaire de la réforme fiscale qu’il lie à la restauration des équilibres financiers internes et externes, en adoptant les principes de la bonne gouvernance fiscale, budgétaire et financière pour, par la suite, mettre en place un système national de statistiques économiques et sociales. 

 Relevant une fragilité financière du pays, M. Djerad souligne un déficit commercial de 10 milliards de dollars à fin 2019 et le recul des réserves de change de plus de 17 milliards USD pour la même période. S’ajoute, selon le Premier ministre, la dette publique qui atteint un taux de 45% de PIB, contre 26% en 2017, ainsi que l’impact financier résultant des décisions et engagements pris en 2019 et dont le coût frôle les 1.000 milliards de dinars sans pour autant offrir le financement nécessaire pour les couvrir. Dans son exposé, le Premier ministre annonce l’introduction de nouvelles règles de gouvernance comme la modernisation du système fiscal de la propriété intellectuelle et la stabilité des textes juridiques régissant le système fiscal de l’investissement. Abordant la transition énergétique, volet important dans le plan d’action, M. Djerad précise que le nouveau modèle énergétique verra la réalisation en EnR de 16000 mégawatts à l’horizon 2035. Côté emploi, le Premier ministre affirme que l’un des objectifs de son gouvernement est de ramener le taux du chômage à moins de 10% dans les quatre prochaines années. D’autres mécanismes d’insertion professionnelle seront dédiés exclusivement au secteur économique. Dans le même ordre d’idées, il relève l’importance que requiert la numérisation. «Cette orientation vers une économie de savoir est une nécessité, et le gouvernement s’inscrit pleinement dans ce modèle planétaire fondé sur la concurrence intelligente et l’invention», soutient M. Djerad