ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES- RAPPORT BAD
– CROISSANCE ALGERIE 2020
L’activité économique nationale, qui a connu une période
de stagnation en 2019, en raison des évènements qui ont secoué le pays,
devrait enregistrer une croissance plutôt modeste, cette année encore,
selon les conclusions du rapport sur les «Perspectives économiques en
Afrique 2020», rendu public jeudi 30 janvier 2020.
Un ralentissement expliqué, entre autres, par la forte baisse des dépenses publiques d’investissement. Par
conséquent, soulignent les experts de la BAD, le principal défi pour l’Algérie,
à court terme consistera à «continuer à assurer la stabilité des prix et faire
face aux pressions inflationnistes dans un environnement de surplus
substantiels et persistants de liquidités». Au titre des performances
macroéconomiques et perspectives concernant notre pays, le rapport indique que
«la croissance réelle du PIB est estimée à 2,3% pour 2019, en hausse par
rapport à 2018 (1,4%) à la suite du léger rebond des prix des hydrocarbures».
Le document précise que «l’évolution du PIB s’accompagne d’une diminution de la
part des hydrocarbures» dans sa structure «qui est passée de 34,2% en 2012 à
19,7% en 2017, tandis que l’agriculture et les services ont gagné légèrement en
importance». On retient également que «la croissance modeste de l’économie est
principalement due à la chute de la valeur ajoutée du secteur des
hydrocarbures, la croissance hors hydrocarbures continuant à être modeste».
Aussi, «la chute de la consommation privée et le gel des investissements
publics ont tiré la croissance vers le bas». Le rapport rappelle d’autre part
que «le dinar algérien s’est déprécié ces dernières années, le taux moyen de
change étant passé de 77,6 dinars pour 1 dollar en 2012 à 120 dinars en 2019»
et que «les déficits budgétaire et courant sont estimés en hausse en 2019 (7,9%
et 12,6% du PIB respectivement, contre 7,0% et 9,6% en 2018). Dans un autre
registre, l’analyse souligne une baisse du taux de pauvreté «de façon continue
depuis les années 1990 grâce aux transferts directs, subventions universelles
et actions d’insertion sociale, qui équivalent à 12,3% du PIB». On relève dans
la même source que «le taux de chômage, estimé à 12,6% pour 2019, devrait
augmenter et passer à 13,7% en 2020». En matière de perspectives, la croissance
économique à moyen terme de l’Algérie «devrait rester relativement stable, avec
2,2% en 2020 et 1,8% en 2021». Dans cette optique, les autorités algériennes
«ont un ambitieux plan de réformes structurelles visant à simplifier la
réglementation relative aux entreprises, améliorer la gouvernance et la
transparence, réformer le régime de retraite et moderniser le secteur
financier», soulignent les auteurs du rapport. Ce plan, précisent les experts,
«s’appuie sur les efforts déjà réalisés pour améliorer le climat des affaires,
dont l’ouverture du fret maritime et aérien au secteur privé». Il est indiqué
également que «le bas niveau d’endettement extérieur et les substantielles
réserves de changes devraient permettre au pays de résister aux chocs et de
mettre en œuvre des réformes sans sacrifier ses programmes sociaux». La dette
extérieure reste en effet «négligeable (moins de 2% du PIB), mais la dette
intérieure hors garanties est passée de 7,2% du PIB en 2015 à plus de 26% en
2018». En l’absence de diversification, «l’économie algérienne continuera à
être dépendante et vulnérable aux prix du pétrole et du gaz (96% des recettes
des exportations en 2017)», note le document.
A ce titre, «la remontée du prix du baril observée depuis 2018 (à environ 70
dollars) ne permet pas d’atteindre l’équilibre budgétaire (selon l’analyse
faite par le FMI en 2017, il faudrait un baril à 90 dollars)», d’autant plus
qu’«une nouvelle chute des prix du baril n’est pas à exclure du fait de la
production américaine qui tend à augmenter».